Le système de classification pour les radiodiffuseurs canadiens de langue française

Le système de classification utilisé par les télédiffuseurs canadiens a été mis au point par le Groupe d’action sur la violence à la télévision (GAVT) vers le milieu des années 1990. Les télédiffuseurs canadiens de langue française ont suggéré qu’ils utilisent le système de classification mis sur pied par la Régie du cinéma du Québec, étant donné que les auditoires canadiens français connaissaient déjà ce système. Cette approche a été approuvée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en juin 1997 et les radiodiffuseurs l’ont mis en œuvre en septembre 1997. Depuis le 1er avril 2017, la Régie a été abolie et la responsabilité pour le classement des films est intégrée aux activités du ministère de la Culture et des Communications du Québec.

Les services canadiens de télévision conventionnelle et facultative de langue anglaise et de langues tierces utilisent le système de classification établi par le GAVT. Les télédiffuseurs canadiens de langue française utilisent le système de classification des film mis sur pied par la province du Québec, mais ils y ont ajouté une catégorie supplémentaire (8+). Les classifications reflètent les étapes généralement acceptées du développement de l’enfant. Les personnes chargées du soin des enfants doivent cependant décider eux-mêmes de ce qui convient pour les jeunes membres individuels de leur foyer respectif.

Les télédiffuseurs classifient eux-mêmes leurs émissions selon la description qui correspond à chaque catégorie de classification. Les services canadiens de télévision conventionnelle et facultative de langue française utilisent le système de classification établi par la province du Québec, mais ils doivent toujours évaluer eux-mêmes les émissions. Ils ne peuvent pas nécessairement s’en tenir simplement à la classification affectée à un film ou à une émission en particulier par le ministère provincial responsable, car il y a une différence entre écouter le contenu télévisé et payer pour voir un film ou acheter une copie d’une émission. Pour en savoir davantage sur le ministère de la Culture et des Communications du Québec, visiter son site Web à www.mcc.gouv.qc.ca.

Même lorsqu’une chaîne canadienne diffuse une émission produite à l’étranger, elle est tenue d’y affecter une classification canadienne. Les téléspectateurs qui sont d’avis qu’une émission n’a pas été classifiée correctement peuvent déposer une plainte au Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR).

Description des catégories de classification

E – Exemptées

Émissions exemptées de classement.
Ce classement s’applique aux:

Il n’est pas obligatoire que la programmation exemptée s’accompagne d’une icône de classification à l’écran, et les radiodiffuseurs ne sont pas tenus de coder le signal de radiodiffusion d’une classification.

General G - Général

L’émission peut être vue, louée ou achetée par des personnes de tout âge.

La mention « Visa général » signifie que l’émission n’est pas susceptible de perturber les enfants. Si ladite émission risque de heurter la sensibilité des enfants de moins de 8 ans, le Ministère ajoute à ce classement l’indication « Déconseillé aux jeunes enfants ».

Une œuvre classée « Visa général » peut comporter certaines scènes de violence, mais elles sont discrètes, peu nombreuses et peu intenses. Le ton et le genre de l’émission sont pris en considération. Ainsi, les scènes de violence d’une comédie ou d’une émission d’aventures mettant en vedette un héros plus grand que nature ont un effet différent sur les enfants que celles d’une émission réaliste.

Si la nudité est présente, les scènes d’amour demeurent assez discrètes. Selon le contexte, certains écarts de langage sont aussi acceptés.

8+ 8+ (Général – Déconseillé aux jeunes enfants)

Cette émission convient à un public large mais elle contient une violence légère ou occasionnelle qui pourrait troubler de jeunes enfants. L’écoute en compagnie d’un adulte est donc recommandée pour les jeunes enfants (âgés de moins de 8 ans) qui ne font pas la différence entre le réel et l’imaginaire.

13+ 13+

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 13 ans et plus. Les enfants de moins de 13 ans peuvent y avoir accès s’ils sont accompagnés par un adulte.

Le Ministère classe dans cette catégorie les films qui nécessitent du discernement. Ces émissions comportent des passages ou des séquences qui peuvent heurter la sensibilité d’un public plus jeune.

Par exemple, les adolescents, conscients des artifices du cinéma, sont psychologiquement mieux armés pour voir des émissions plus complexes ou impressionnants. Aussi, la violence, l’érotisme, le langage vulgaire ou l’horreur peuvent y être plus développés que dans les émissions classés « Visa général ». Ces thèmes peuvent même caractériser les œuvres en question. Les émissions doivent toutefois démontrer clairement le sens des actions des personnages, puisque les adolescents n’ont pas encore atteint la maturité nécessaire pour affronter certaines thématiques (drogue, suicide, situations troubles, etc.). Celles-ci sont donc examinées avec beaucoup d’attention. Le Ministère invite d’ailleurs les parents à tenir compte de l’avis formulé dans cette catégorie de classement.

16+ 16+

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 16 ans et plus.

Vers l’âge de 16 ans, les jeunes effectuent le passage de l’adolescence vers l’âge adulte et acquièrent une certaine maturité psychologique.

Les émissions classées dans cette catégorie exposent des thématiques, des situations ou des comportements troublants. Ils expriment un point de vue plutôt direct sur les choses et peuvent contenir des scènes où la violence, l’horreur et la sexualité sont plus détaillées que dans les émissions classées des catégories « Visa général » (avec l’indication « Déconseillé aux jeunes enfants » ou non) et « 13 ans et plus ».

18+ 18+

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 18 ans et plus.

Le plus souvent, les émissions réservées aux adultes reposent essentiellement sur l’exploitation de rapports sexuels explicites. Il peut s’agir aussi d’émissions d’une grande violence, contenant des scènes de cruauté, de torture et d’horreur hyperréalistes.

 

Un document a été élaboré pour aider les radiodiffuseurs de langue française à appliquer les catégories de classification aux émissions télévisées. Cliquer ici pour consulter ce guide de référence (juin 1997).

Spécifications techniques

Placement

L’icône doit paraître au coin supérieur gauche de l’écran, à l’intérieur de la zone de sécurité.

Forme et hauteur

La hauteur minimale de l’icône doit être de 52 lignes de balayage, ce qui devrait suffire pour couvrir l’icône de classification gravée des émissions américaines acheminées à un radiodiffuseur canadien. Les radiodiffuseurs constateront, cependant, que les dimensions des icônes américaines ne sont pas uniformes. Il est conseillé aux stations d’expérimenter pour faire en sorte que leurs icônes soient suffisamment larges pour couvrir le symbole de classification américaine des émissions qui leur sont acheminées par des services de distribution américains.

Densité

Étant donné que l’icône canadienne doit être complètement opaque afin de couvrir entièrement le symbole de classification américaine, un incrusteur linéaire n’est pas requis pour fins d’exploitation.

Couleur

L’icône sera présentée selon les couleurs et le style établis par la Régie du cinéma du Québec pour les classifications G, 13+, 16+ et 18+. L’icône pour 8+ est orange et doit se conformer au style des autres icônes.

Protocoles sur l’usage des icônes

Fréquence

L’icône de classification doit rester affichée les 15 à 16 premières secondes de l’émission. Les Américains affichent normalement leur propre icône de classification pendant 15 secondes. Dans le cas des émissions qui durent plus d’une heure, il faut présenter de nouveau l’icône au début de la deuxième heure. Il s’agit de normes minimales; les stations voudront peut-être présenter les icônes plus fréquemment lorsqu’il s’agit d’émissions dont le contenu est particulièrement délicat.

Couvrir les icônes américaines

Les services de programmation canadiens sont tenus de couvrir les icônes de classification américaines pour les émissions qui font partie des catégories devant être classifiées par les télédiffuseurs canadiens. Par conséquent, le service qui reçoit des émissions pour enfants, des dramatiques, des téléréalités ou des longs métrages contenant l’icône américaine gravée, est tenu d’y superposer une classification canadienne.

Pour des émissions comme les émissions-causeries qui ont reçu un classement aux États-Unis mais n’exigent pas d’être classées au Canada, l’icône de classification canadienne n’est pas exigée.

Mises en garde à l’auditoire

Il est suggéré de ne pas afficher l’icône dans le cadre d’une mise en garde à l’auditoire qui précède une émission, mais de l’incruster pendant les premières 15 à 16 secondes de l’émission proprement dite après la présentation de la mise en garde.

Registre des émissions

La réglementation n’exige pas d’indiquer la classification qui a été affectée à une émission dans le registre des émissions qui est déposé au CRTC. Cependant, il faut conserver un registre des classifications affectées aux émissions pendant au moins 30 jours dans l’éventualité où un téléspectateur déposerait une plainte.

Guides des émissions télévisées

Les services de programmation sont priés d’indiquer les renseignements relatifs à la classification dans l’horaire de programmation qu’ils remettent aux divers services de guide de programmation. Il sera ainsi possible d’inclure les classifications dans les divers guides des émissions télévisées.

Même si à l’origine les spécifications techniques et les protocoles sur l’usage des icônes dont il est question ci-haut étaient indiqués dans un document à l’intention des radiodiffuseurs de langue anglaise, ils ont été également appliqués en pratique aux radiodiffuseurs de langue française.