VRAK concernant Code F

COMITÉ DÉCIDEUR FRANCOPHONE
Décision CCNR 16/17-2253
2018 CCNR 11
25 avril 2018
S. Courtemanche (présidente), C. Crépin, V. Dubois, M. Lorrain, C. Scott, C. Simard

 

LES FAITS

Code F est une émission dans laquelle de jeunes femmes donnent leurs opinions sur une variété de sujets. VRAK a diffusé un épisode de l’émission le 26 mai 2017 à 18 h dans lequel un des sujets traités était les « sex shops ». Il y a des images de l’intérieur d’un « sex-shop » où l’on voit des fouets, des lubrifiants, des « dildos » et d’autres produits de ce genre. Les femmes font des commentaires sur leurs expériences au « sex shop », tels que :

Mariana Mazza :              Moi la première fois était avec mon ami. On est entré là en disant « ah, on va juste rire avec le fun ». Mais la deuxième fois, par contre. Deux mille piasses dans le trou.

Virginie Fortin : Dans quel trou? [Mazza lève les mains d’une geste qui dit « je ne vous révèle rien ».]

[...]

Marie-Lyne Joncas :        Contrairement à ce qu’on peut penser, dans un sex-shop il y a pas juste des hommes mi-cinquantaine avec la main dans les culottes devant la vendeuse. Non.

[...]

Gabrielle Caron :              T’as les messieurs qui ont pas internet pis qui achètent encore des films de fesses!

[...]

Mazza : On retrouve plein de trucs qui nous rendent heureuses. Euh, des huiles à massage, des déshabillés, des petits fouets.

Joncas : Pas l’amour visiblement. C’est sûr que non.

Mazza : Des vibrateurs. Et des choses qui nous font peur.

Mariepier Morin :            Quand je suis rentrée là-dedans, c’est comme si je découvrais un nouveau monde.

Fortin :  Dildos, bobettes mangeables, menottes. Mais aussi jeux de société coquins.

Joncas :Il y a plein, plein DVDs avec des noms bizarres comme, euh, Les onze mille vierges ou Prenez la [bip] de tout le monde.

Catherine Ethier :            T’as aussi toutes les affaires à plume, les marguerites pour les bouttes, t’as des menottes à gosse.

Marina Bastarache :       Il y a des gros pénis en plastique.

Ethier :  T’as de très grands pénis ou très petits pénis.

Bastarache :       Il y a des objets où tu dis qu’est-ce que c’est ça? En même temps, chus pas sûre je veux le savoir.

Ethier :  Un cône orange sur lequel tu t’assois pour le faire disparaître.

Caron : L’affaire la plus weird que j’ai vu dans un sex-shop, c’est un avant-bras en silicone!

Fortin :  Ça je comprends pas. [montre son avant-bras]

Morin : [montre son avant-bras] J’sais pas qu’est-ce que tu fais avec ça.

Fortin :  C’est comme un gros bras, semi-mou, semi-dur.

Ethier :  J’en ai jamais acheté.

Morin : J’sais pas si c’est pour faire des high-fives, t’sais?

[...]

Caron : Moi j’aime penser que c’est comme pour te donner un high-five quand t’as fait quelque chose de nice. Mais je sais très bien que cet avant-bras en silicone, il va dans tes foufounes.

(Une transcription plus complète du segment figure dans l’annexe A.)

Au lieu du fichier-témoin (c’est-à-dire l’enregistrement officiel qui contient tout ce qui a été diffusé), VRAK a fourni une copie de visionnement qui ne renfermait pas les icônes de classification, les mises en garde à l’auditoire ou les pauses publicitaires. Par contre, le télédiffuseur a fourni un fichier-témoin d’un autre épisode pour donner un exemple de la mise en garde et de l’icône de classification 13+ qu’il affiche d’habitude à cette émission.

Le 29 mai, le CCNR a reçu une plainte concernant l’épisode. Le plaignant qualifie l’épisode d’« inapproprié, vulgaire à connotation sexuelle (cote 13 ans et plus) sur une station destinée aux jeunes à une heure où les enfants écoutent la télévision ». Il suggère que ce contenu ne devrait pas être diffusé avant 21 h. VRAK a répondu au plaignant le 16 juin avec l’explication suivante :

Cependant, veuillez noter que depuis l’automne 2016, VRAK a décidé de faire peau neuve et de changer de cible. On s’adresse maintenant aux adolescentes averties et aux jeunes adultes. Il y avait d’ailleurs une icône 13 ans et plus apparaissant au début de l’émission et au retour de chaque pause, en plus d’un avertissement qui pouvait se lire comme suit : « l’émission s’adresse à un public de 13 ans et plus et le langage contenu dans cette émission pourrait offenser certains téléspectateurs ». Afin de rejoindre cet auditoire plus âgé, en plus d’offrir des séries pour les plus jeunes, VRAK propose une programmation diversifiée qui peut comprendre des sujets plus matures. La série Code F s’inscrit parfaitement dans notre grille horaire à titre de contenu s’adressant à la cible plus âgée de notre auditoire.

De plus, nous notons que l’épisode en question relevé dans votre plainte ne contient aucun contenu indûment sexuellement explicite ou du langage indûment grossier et injurieux qui nécessiterait de le diffuser après 21 heures selon les codes du CCNR. [...] L’épisode de Code F en question ne montre aucune activité sexuelle et bien que le sujet des « sex shops » soit abordé, jamais les conversations n’expliquent en détail une activité sexuelle. Quant au langage, un mot jugé vulgaire a été masqué, pour le reste, aucun langage grossier n’est mentionné.

Le plaignant a déposé sa demande de décision le 26 juin. (La correspondance complète figure dans l’annexe B.)

LA DÉCISION

Le comité décideur francophone a étudié la plainte à la lumière des dispositions suivantes du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et du Code de l’ACR concernant la violence :

Code de déontologie de l’ACR, article 10 – Télédiffusion (Mise à l’horaire)

a) Les émissions à l’intention des auditoires adultes ayant du contenu sexuellement explicite ou comportant du langage grossier ou injurieux ne devront pas être diffusées avant le début de la plage des heures tardives de la soirée, plage comprise entre 21 h 00 et 6 h 00. [...]

Code de déontologie de l’ACR, article 11 – Mises en garde à l’auditoire

Pour aider les téléspectateurs à faire leurs choix d’émissions, les télédiffuseurs doivent présenter des mises en garde à l’auditoire lorsque la programmation renferme des sujets délicats ou, du contenu montrant des scènes de nudité, des scènes sexuellement explicites, du langage grossier ou injurieux ou, d’autre contenu susceptible d’offenser les téléspectateurs, et ce

a) au début de la première heure, et après chaque pause commerciale pendant la première heure, d’une émission diffusée pendant la plage des heures tardives qui renferme ce genre de contenu à l’intention des auditoires adultes, ou

b) au début, et après chaque pause commerciale, des émissions diffusées hors de la plage des heures tardives dont le contenu ne convient pas aux enfants.

Des modèles de mises en garde appropriées figurent à l’Annexe A [du Code]. Il s’agit de textes suggérés. Les télédiffuseurs sont invités à adopter le genre de texte qui est le plus apte à fournir aux téléspectateurs les renseignements les plus utiles et opportuns en ce qui concerne l’émission visée.

Code de l’ACR concernant la violence, article 4.0 – Classification

Système de classification pour les télédiffuseurs canadiens de langue française

13 +

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 13 ans et plus. Les enfants de moins de 13 ans peuvent y avoir accès s’ils sont accompagnés par un adulte.

La Régie classe dans cette catégorie les films qui nécessitent du discernement. Ces films comportent des passages ou des séquences qui peuvent heurter la sensibilité d’un public plus jeune.

Le public adolescent est davantage conscient des artifices du cinéma et il est psychologiquement mieux armé pour suivre des films plus complexes ou impressionnants. Aussi, la violence, l’érotisme, le langage vulgaire ou l’horreur peuvent y être plus développés et constituer une caractéristique dominante du film. Il importe toutefois que le film permette de dégager le sens à donner aux divers personnages et à leurs actions car, à l’adolescence, les jeunes ne sont pas nécessairement outillés pour faire face à tout. C’est pourquoi certaines thématiques (drogue, suicide, situations troubles, etc.) et le traitement dont elles font l’objet sont examinés avec beaucoup d’attention.

Le comité a également étudié le dossier à la lumière des responsabilités énumérées dans le Manuel du CCNR à l’usage des radiodiffuseurs associés.

Manuel du CCNR à l’usage des radiodiffuseurs associés – Responsabilités d’un associé du CCNR

i) conserver les fichiers-témoins ou enregistrements officiels des émissions faisant l’objet d’une plainte et les acheminer au CCNR sur demande.

Les membres du comité décideur ont lu toute la correspondance afférente et ont visionné l’émission en question. Le comité conclut que VRAK n’a pas violé les articles 10(a) ou 11 du Code de déontologie de l’ACR quant à la mise à l’horaire ou la mise en garde de l’émission, non plus que l’article 4 du Code de l’ACR concernant la violence quant à sa classification. Cependant, il a enfreint sa responsabilité comme radiodiffuseur associé au CCNR en ne fournissant pas un fichier-témoin de la diffusion.

Le comité considère que la mise en garde normalement utilisée pour cette série pourrait offrir plus de détails, surtout en ce qui concerne le contenu de l’épisode en question. Il estime qu’il serait souhaitable, particulièrement en raison du fait que cette chaîne a décidé de faire peau neuve et de changer de cible, que le télédiffuseur porte une attention particulière au contenu de ses mises en garde et à la classification de ses émissions puisque la marque de la chaîne n’a pas changé et que les téléspectateurs pourraient encore croire que les enfants en sont l’auditoire cible.

Les questions auxquelles avait à répondre le comité décideur :

Est-ce que cet épisode de Code F renferme un contenu sexuellement explicite destiné aux auditoires adultes qui l’empêcherait d’être diffusé avant 21 h?

Est-ce que la mise en garde à l’auditoire est assez détaillée?

Est-ce que la classification 13+ est une classification appropriée pour cet épisode?

Est-ce que VRAK a enfreint sa responsabilité quant aux fichiers témoins?

Mise à l’horaire du contenu à caractère sexuel

La préoccupation principale du plaignant était le fait que cette émission renferme du contenu à caractère sexuel qui, selon lui, ne devrait pas être diffusé avant 21 h.

Par le passé, le CCNR a conclu que les descriptions ou les images explicites ne devraient pas être diffusées avant 21 h[1]. Cependant, un contenu plus flou, comme les propos à double sens ou de simples allusions au sexe sont acceptables à n’importe quelle heure (mais probablement avec des mises en garde et la classification appropriée pour l’émission)[2].

Le plaignant allègue que VRAK est une chaîne pour enfants et que le contenu sur les « sex-shops » n’est pas acceptable pour l’auditoire cible. Dans sa réponse, le télédiffuseur explique que la chaîne a décidé de faire peau neuve et de changer de cible afin de rejoindre les adolescents avertis et les jeunes adultes. VRAK propose maintenant « une programmation diversifiée qui peut comprendre des sujets plus matures. La série Code F s’inscrit parfaitement dans notre grille horaire à titre de contenu s’adressant à la cible plus âgée de notre auditoire ».

VRAK explique également dans sa réponse que l’épisode relevé dans la plainte « ne contient aucun contenu indûment sexuellement explicite ou du langage indûment grossier et injurieux qui nécessiterait de le diffuser après 21 h selon les codes du CCNR. » En outre, il souligne que le contenu ne comporte pas « des scènes de véritable activité sexuelle », aucune nudité et n’explique pas en détail une activité sexuelle. Le télédiffuseur a masqué un mot jugé vulgaire et l’épisode ne contient aucun autre terme grossier.

Le comité est d’accord que les propos concernant les « sex-shops » ont certainement une connotation sexuelle. Mais après une analyse attentive de ces propos, le comité n’a pas discerné du contenu indûment sexuellement explicite qui nécessiterait que cet épisode soit diffusé après 21 h. Le contenu est plus flou, comprend des propos à double sens et de simples allusions au sexe qui sont acceptables à n’importe quelle heure. Le comité est aussi d’accord que l’épisode ne contient aucun langage grossier.

Mises en garde à l’auditoire

Dans sa lettre de réponse, VRAK cite la mise en garde qu’il dit avoir diffusée pendant l’épisode en question. Le comité a donc examiné une mise en garde similaire qui, selon le télédiffuseur, a été diffusée le 11 octobre suivant.

Au sujet des mises en garde à l’auditoire, le CCNR a toujours affirmé qu’elles doivent mentionner la nature du contenu susceptible d’offenser des téléspectateurs. La simple mention de « thèmes délicats » ou « pour auditoire averti » ne suffit pas[3].

Nonobstant le fait que le comité est d’avis que la mise en garde fournie à titre d’exemple n’enfreint pas l’obligation de fournir une mise en garde suffisamment détaillée, le comité est d’avis que la mise en garde normalement utilisée pour cette série pourrait offrir plus de détails, comme dans le cas de l’épisode en question. Il lui paraît souhaitable, en raison du fait que cette chaîne a décidé de faire peau neuve et de changer de cible, que le télédiffuseur porte une attention particulière au contenu de ses mises en garde puisque la marque de la chaîne n’a pas changé et que les téléspectateurs pourraient encore croire que les enfants en sont l’auditoire cible.

Classification

En ce qui concerne la classification de l’épisode en question, VRAK dit avoir affiché une icône de 13+ dans l’émission du 26 mai. Le comité décideur a accepté cette affirmation du télédiffuseur. Quant à savoir si cette classification de 13+ est acceptable, il importe de noter qu’il n’y a pas de lien direct entre la classification d’une émission en vertu de l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence et sa mise à l’horaire en vertu de l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR. Comme le suggèrent les descriptions, le type de contenu qu’on retrouve dans les différentes catégories varie en fonction de la nature et de la quantité de violence, de nudité, de sexualité, de langage grossier et de thèmes adultes. Les télédiffuseurs placent parfois un mot ou une lettre à côté de l’icône pour indiquer le type de contenu à risque, comme « violence » ou « langage grossier », mais cette information additionnelle n’est pas exigée par le code.

Le CCNR a dans le passé eu à déterminer si la classification donnée à un épisode était acceptable[4]. Après une analyse de l’épisode, le comité a jugé que le contenu n’était pas suffisamment sexuellement explicite pour exiger une classification de 16+ et n’atteignait certainement pas le niveau d’une classification 18+. Toutefois, le comité estime qu’il serait souhaitable, comme il l’a expliqué concernant les mises en garde, que le télédiffuseur porte une attention particulière à la classification qu’il donne à cette émission puisque la marque de la chaîne n’a pas changé et que les téléspectateurs pourraient encore croire que les enfants en sont l’auditoire cible.

Fichiers-témoins

Le comité décideur est d’avis que le télédiffuseur a, en l’instance, enfreint sa responsabilité de garder des fichiers-témoins de sa programmation et de les fournir au CCNR pour l’examen des plaintes[5]. Cette obligation précise qu’il s’agit du fichier-témoin, car celui-ci constitue la réplique exacte de ce qui a été transmis sur les ondes y compris les messages publicitaires, intercalaires, messages promotionnels, mises en garde à l’auditoire et les icônes de classification. Les copies de visionnement, séquences brutes, montages et autres copies incomplètes de l’émission ne sont pas l’équivalant d’un fichier-témoin puisqu’ils ne représentent pas la réplique exacte de qui a été diffusée.

Le CCNR peut accepter à défaut d’autres versions du contenu, mais néanmoins il peut conclure, dans de telles circonstances, qu’il y a une infraction de la part du télédiffuseur pour avoir omis de conserver et de préserver le fichier-témoin officiel[6]. Par le passé, le CCNR a permis des exceptions à cette obligation lorsqu’il s’agissait d’un radiodiffuseur nouvellement associé au CCNR et qui ne connaissait pas encore très bien ses processus[7]. VRAK lui-même a bénéficié d’une telle exception en 2003[8].

Toutefois, en l’instance, lorsque le CCNR a remarqué que l’enregistrement fourni par le télédiffuseur était une copie de visionnement et non un fichier-témoin, le télédiffuseur n’a pas pu fournir d’explication et d’ailleurs ne comprenait pas pourquoi le fichier-témoin n’avait pas été fourni d’emblée. Compte tenu de l’envergure et de l’expertise du télédiffuseur en question, le comité juge qu’une exception à l’obligation de fournir un fichier-témoin n’est pas justifiée en l’instance.

Réceptivité du télédiffuseur

Dans toutes les décisions rendues par le CCNR, ses comités évaluent dans quelle mesure le radiodiffuseur s’est montré réceptif envers le plaignant. Bien que le radiodiffuseur ne soit certes pas obligé de partager l’opinion du plaignant, sa réponse doit être courtoise, réfléchie et complète. Dans la présente affaire, VRAK dans sa réponse a satisfait à son obligation de répondre adéquatement à la plainte. Ce télédiffuseur ayant rempli son obligation de se montrer réceptif, il n’y a pas lieu d’en exiger davantage de sa part, sauf pour l’annonce de cette décision.

ANNONCE DE LA DÉCISION

VRAK est tenu : 1) de faire connaître la présente décision selon les conditions suivantes : une fois pendant les heures de grande écoute, dans un délai de trois jours suivant sa publication, et une autre fois dans un délai de sept jours suivant sa publication, dans le même créneau horaire que Code F, mais pas le même jour que la première annonce; 2) de faire parvenir au plaignant qui a présenté la demande de décision, dans les quatorze jours suivant la diffusion des deux annonces, une confirmation écrite de son exécution; et 3) au même moment, de faire parvenir au CCNR copie de cette confirmation accompagnée du fichier-témoin attestant la diffusion des deux annonces, qui seront formulées comme suit :

Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision a jugé que VRAK avait enfreint sa responsabilité comme radiodiffuseur associé au CCNR de fournir un enregistrement officiel d’une émission lorsque le CCNR le demande. VRAK n’a pas été en mesure de fournir l’enregistrement officiel à la suite d’une plainte déposée auprès du CCNR concernant l’émission Code F diffusée le 26 mai 2017.

La présente décision devient un document public dès sa publication par le Conseil canadien des normes de la radiotélévision.

[1] TQS concernant un épisode de l’émission Faut le voir pour le croire (Décision CCNR 99/00-0460 et 00/01-0123, 29 août 2000); TQS concernant l’émission 2000 ans de bogues (Décision CCNR 99/00-0116 et -0345, 29 août 2000); Bravo! concernant Love on the Line (Les miroirs aveugles) (Décision CCNR 00/01-1050, 3 mai 2002); TQS concernant deux épisodes de Sexe et confidences (Décision CCNR 01/02-0329, 5 avril 2002); Canal D concernant Festival Juste pour Rire et Comicographies Juste pour Rire : François Morency (Décision CCNR 02/-3-0142 et -0143, 17 juillet 2003); MTV Canada concernant un épisode de MTV Live (Sexe virtuel) (Décision CCNR 05/06-1459, 8 janvier 2007); MTV Canada concernant un épisode de MTV Live (S’aimer soi-même) (Décision CCNR 06/07-0763, 1er mai 2007); CHCH-TV (E!) concernant E!’s Wildest Spring Break Moments (Décision CCNR 08/09-1097 et -1743, 1er avril 2010).

[2] TQS concernant deux épisodes de Sexe et confidences (Décision CCNR 01/02-0329, 5 avril 2002); Canal D concernant Festival Juste pour Rire et Comicographies Juste pour Rire : François Morency (Décision CCNR 02/-3-0142 et -0143, 17 juillet 2003); TQS concernant un épisode de Loft Story (Décision CCNR 03/04-0200 et -0242, 22 avril 2004); MusiquePlus concernant Cliptoman (Décision CCNR 12/13-0387, 3 juin 2013); E! concernant Keeping Up with the Kardashians (« We’re Having a Baby ») (Décision CCNR 13/14-0242, 20 février 2014); MusiquePlus concernant CTRL (Décision CCNR 15/16-0367, 19 octobre 2016).

[3] Teletoon concernant Team America : World Police (Décision CCNR/07-08-1011, 7 août 2008); The Comedy Network concernant South Park (Décision CCNR 09/10-1432 et -1562, 5 octobre 2010); TV5 concernant Le sexe autour du monde (Japon) (Décision CCNR 11/12-1648, 24 octobre 2012); CITY-DT concernant The Long Weekend (Décision CCNR 13/14-0046, 5 février, 2014).

[4] TQS concernant un épisode de Loft Story (Décision CCNR 03/04-0200 et -0242, 22 avril 2004); MusiquePlus concernant CTRL (Décision CCNR 15/16-0367, 19 octobre 2016); TQS concernant un épisode de la série Faut le voir pour le croire (Décision CCNR 99/00-0460 et 00/01-0123, 29 août 2000); TQS concernant l’émission 2000 ans de bogues (Décision CCNR 99/00-0166 et -0345, 29 août 2000); TQS concernant deux épisodes de Sexe et confidences (Décision CCNR 01/01-0329, 5 avril 2002).

[5] Responsabilités des associés énumérées dans le Manuel du CCNR.

 

[6] Bravo! concernant le long métrage Beneath the Valley of the Ultra-Vixens (Décision CCNR 03/04-0817, 15 décembre 2004).

[7] Bravo! concernant le documentaire Give Me Your Soul (Décision CCNR 00/01-1021, 16 janvier 2002); Canal D concernant Festival Juste pour Rire et Comicographies Juste pour Rire : François Morency (Décision CCNR 02/03-0142 et -0143, 17 juillet 2003); TLN en Español concernant El cartel de los sapos (Décision CCNR 11/12-1780, 13 décembre 2012).

[8] VRAK.TV concernant Charmed (Histoire de fantôme chinois) (Décision CCNR 02/03-0365, 17 juillet 2003).


Annexe A

Code F est une émission dans laquelle de jeunes femmes donnent leurs opinions sur une variété de sujets. VRAK a diffusé un épisode de l’émission le 26 mai 2017 à 18 h. Les femmes qui figurent dans cet épisode sont Mariepier Morin, Mariana Mazza, Marina Bastarache, Catherine Ethier, Virginie Fortin, Gabrielle Caron, Marie-Lyne Joncas et Vanessa Pilon.

L’émission commence avec un montage de ce qui va suivre dans l’épisode. Il y a un couple dans un sex shop. La femme soulève un fouet; en arrière plan, on voit d’autres produits comme des boîtes de lubrifiants et un emballage indiquant « Japanese silk rope » avec le mot « Fetish » sur le dessus.

Caron : L’affaire la plus weird que j’ai vue dans un sex shop c’est un avant-bras en silicone.

Ethier :  J’en ai jamais acheté.

Morin : [montre son avant-bras] J’sais pas qu’est-ce que tu fais avec ça.

Un couple s’embrasse dans un restaurant.

narratrice :         Quand on dit de tourner ta langue sept fois avant de parler, c’est dans ta bouche, pas dans celle de ton chum. L’étiquette selon Code F, frencher en public.

Mazza :Rentre ta langue, puis donne un petit bisou sec.

Fortin :  Bisou, bisou. Petit bisou.

Caron:   Si tu sais pas francher, French pas en public.

Après une séquence concernant les marathons de séries télé, on a traité le sujet des « sex shops ».

Il y a deux jeunes femmes dans un sex shop. On voit plusieurs dildos en arrière-plan.

Ethier :  Un sex shop c’est un lieu à l’éclairage sexy où t’as l’impression qu’il y a 57 personnes sont passés avant toi pour toucher tous les objets que tu convoites avec leurs petites mains pleines de glaire.

Fortin :  Moi je suis curieuse de connaître ta première expérience de sex shop, Mariana.

Mazza : Moi la première fois était avec mon ami. On est entré là en disant « ah, on va juste rire avec le fun ». Mais la deuxième fois, par contre. Deux mille piasses dans le trou.

Fortin :  Dans quel trou?

Mazza lève les mains d’une geste qui dit « je ne vous révèle rien »

Bastarache :       Les sex shops, c’est comme frette.

Morin : Je pense que le problème avec les sex shops, c’est que c’est trop aseptisé, c’est pas assez invitant.

Bastarache :       T’as envie d’être là, mais en même temps tu te dis « qu’est-ce que je fait icitte là? T’sais ».

Joncas : Tu regardes rien pis toute en même temps. Pis là tu es comme super mal, pis tu sais pas trop où te mettre le regard.

Ethier :  Aller à un sex shop c’est un peu comme s’asseoir sur un banc tiède. Il y a un certain inconfort, mais on s’habitue.

Caron : Moi chus zéro gêné d’aller dans un sex shop.

Fortin :  Je serais gênée d’y aller tous les jours par exemple.

Bastarache :       Tu veux surtout pas qu’on te reconnaisse.

Mazza : Moi quand je vais dans un sex shop, chus pas vraiment gênée, mais je prends pas de chance. Je mets des lunettes de soleil avec une perruque pis, euh, je change de voix.

Bastarache :       J’ai pas envie que quelqu’un fasse « Heille, c’est toi Marina?! ʼGarde, on s’achète de la même dildo! » Non.

Fortin :  C’est sûr que si je croise quelqu’un que je connais je vais faire semblant que je me suis trompée de magasin.

Mazza : [avec lunette solaire et perruque et voix altérée] Je m’appelle Julien. Je viens de Laval. Et je suis venu acheter un cadeau pour mon amie Julie.

Ethier :  Plus jeune, j’aurais trouvé n’importe quelle excuse si j’avais croisé quelqu’un pour expliquer ma présence en ces lieux. Fallait que j’aille faire un tas d’urgence dans la toilette au fond.

Fortin :  Excusez-moi, l’allée des tournevis ça c’est où? Ô, on n’est pas à quincaillerie? Mon dieu. Quelle erreur. J’étais sûre que c’était un tournevis. Excusez.

Ethier :  Si je rencontre quelqu’un que je connais dans un sex shop, soit tous les deux on a le va-vite en même temps qui est assez étrange, ou soit bon fait juste admets qu’on aime les petits plaisirs de la vie, les accessoires et se mettre une boule rouge dans la bouche.

Caron : Les clients, sex shop. Moi j’adore ça. Comment ça qu’il y a jamais eu une caméra café dans un sex shop?

Joncas : Contrairement à ce qu’on peut penser, dans un sex shop il y a pas juste des hommes mi-cinquantaine avec la main dans les culottes devant la vendeuse. Non.

Mazza : T’as les gens qui passaient par là, hein? Comme Virginie pis moi. On passe tout le temps par là et on va y aller. T’as la gang de filles beaucoup trop intense et beaucoup trop contente d’acheter un vibrateur à leur amie qui se marie. [bande dessinée d’une femme en robe de mariage avec trois demoiselles d’honneur qui tiennent des dildos]

Bastarache :       [imite les rires d’un groupe de femmes]

Caron : T’as les messieurs qui ont pas internet pis qui achètent encore des films de fesses!

Bastarache :      T’as tout le temps un gars creepy qu’on dirait que lui, il va pas pour acheter sa patente. Il va là pour voir qu’est-ce que les autres achètent.

Fortin :  Des couples qui sont là « OK, quel objet va sauver notre vie sexuelle? »

[clip d’un couple qui rigole en regardant un lubrifiant dans le shop]

Ethier :  Ah, les petits couples. Ça j’aime eux autres. Ils ont, comme, franchis un pas avant de se laisser.

Morin : La croyance populaire dit que il y a beaucoup de personnes âgées.

[bande dessinée avec deux hommes et une femme âgés devant des dildos]

Caron : Ça, ça va être un drôle de cadeau de retraite pour Gisèle.

Bastarache :       Quand tu vois un couple de l’âge d’or, t’aime pas trop ça. T’sais, on dirait que tu deviens croyante tout d’un coup, pis tu fais comme « Ça marche pas! Ça marche pas! » Il y a quelqu’un qui va être fâché en haut.

Fortin :  T’sais, les personnes âgées là, t’sais, qui sont veufs pis sont veuves là, pis pendant plein d’années qui ont pas le goût de se recaser, mais qui ont des besoins et des désirs, ben, c’est une bonne option.

[caméra donne une vue panoramique sur l’intérieur d’un sex shop]

Mazza : On retrouve plein de trucs qui nous rendent heureuses. Euh, des huiles à massage, des déshabillés, des petits fouets.

Joncas : Pas l’amour visiblement. C’est sûr que non.

Mazza : Des vibrateurs. Et des choses qui nous font peur.

Morin : Quand je suis rentré là-dedans, c’est comme si je découvrais un nouveau monde.

Fortin :  Dildos, bobettes mangeables, menottes. Mais aussi jeux de société coquins.

Joncas :Il y a plein, plein DVDs avec des noms bizarres comme, euh, Les onze mille verges ou Prenez la [bip] de tout le monde.

Ethier :  T’as aussi toutes les affaires à plume, les marguerites pour les bouttes, t’as des menottes à gosse.

Bastarache :       Il y a des gros pénis en plastique.

Ethier :  T’as de très grands pénis ou très petits pénis.

Bastarache :       Il y a des objets où tu dis qu’est-ce que c’est ça? En même temps, chus pas sûre je veux le savoir.

Ethier :  Un cône orange sur lequel tu t’assois pour le faire disparaître.

Caron : L’affaire la plus weird que j’ai vu dans un sex shop, c’est un avant-bras en silicone!

Fortin :  Ça je comprends pas. [montre son avant-bras]

Morin : [montre son avant-bras] J’sais pas qu’est-ce que tu fais avec ça.

Fortin :  C’est comme un gros bras, semi-mou, semi-dur.

Ethier :  J’en ai jamais acheté.

Morin : J’sais pas si c’est pour faire des high-fives, t’sais?

[Mazza et Fortin font un high-five.]

Fortin :  Peut-être que c’est les personnes âgées qui achètent cette main là. Juste pour tenir la main de quelqu’un pis sentir moins seul.

[bande dessinée d’une femme âgée assise dans une chaise roulante qui tient une main d’un appareil avant-bras]

Caron : Moi j’aime penser que c’est comme pour te donner un high-five quand t’as fait quelque chose de nice. Mais je sais très bien que cet avant-bras en silicone, il va dans tes foufounes.

Bastarache :       La première fois que je suis allée dans un sex shop, t’sais c’est tout nouveau. Tu sais pas trop. Je comprenais pas que ce soit aussi cher que ça.

Mazza : C’est une question de plaisir, le budget. Si tu veux avoir beaucoup de plaisir, t’en mets beaucoup d’argent, genre 200 piasses. Si tu veux pas avoir beaucoup de plaisir, appelle ton chum.

Bastarache :       T’sais, pour les gens qui savent pas là, un bon vibrateur, c’est une centaine de piasses là.

Ethier :J’ai jamais été confrontée à ça. Moi j’investis vraiment tout dans mes chaussures.

Morin : Mais moi chus pas fermée à l’idée là, du jouet pis tout. C’est juste qu’en ce moment le jouet que j’ai, je l’aime. Fait que j’ai pas besoin d’autres.

Fortin :  T’sais, la première fois que tu vas au sex shop, tu regardes tout, tu fais « weird », pis tu t’achètes une huile à massage.

Joncas :Arrive pas là pour la première fois aller t’acheter un costume en vrai cuir de Cat Woman à deux mille piasses. Avec des menottes pis toute. ʼGarde, si tu veux des menottes, écris-moi. Je peux t’en passer. [elle murmure] Je l’ai.

séquence « Après la pause »

narratrice :         C’est cool que vous soyez en amour, mais ça rend tout le monde mal à l’aise. L’étiquette selon Code F, frencher en public.

Bastarache remue sa langue en faisant semblant de frencher.

narratrice :         Si vos baisers donnent l’impression d’assister à une transfusion de salive, c’est le moment de vous calmer. L’étiquette selon Code F : Frencher en public.

Bastarache :       L’étiquette selon Code F : frencher en public. [se lèche les lèvres d’une manière exagérée]

Fortin :  On peut, mais pas n’importe comment.

Caron : Contrôle ta langue! Chus pas supposée la voir.

Ethier :  Oublie pas de lever la petite patte en arrière de même. Toujours plus beau.

Caron : S’il te plaît, pas de bruit!

Fortin :  [imite les sons pendant qu’on french] Ouach.

Bastarache :       Si t’es rendu avec de la bave autour de la bouche, c’est le temps d’arrêter.

Caron : Ahck. [fait son de dégoût]

Bastarache :       Dis-toi qu’il y a sûrement un jeune prépubère qui découvre sa sexualité grâce à toi.

Ethier :  La règle du bon goût quand on french en public est d’au moins attendre que les lumières soient tamisées avant de mettre ta main dans ses culottes.

Mazza : French pas en public. Rentre ta langue, pis donne un petit bisou sec.

Fortin :  Bisou, bisou. Petit bisou.

Caron : Si tu sais pas frencher, french pas en public.

Mazza : La règle du bon goût pour être en train de frencher en public, c’est de s’assurer de ne pas avoir de copain. Parce que si t’es en public pis quelqu’un te voit pis il le dit à ton copain ben t’auras plus de copain. Faque tu voudras plus frencher. Là tu vas être triste. Tu vas pleurer, tu vas m’appeler, pis là je vais être pognée avec toi qui a frenché quelqu’un d’autre, pis là ton copain qui t’aime plus. Pis là t’es en dépression pis je vais être pognée pour t’acheter de la crème glacée pis ça va me coûter cher. Fait que fais-le pas.

Pilon :   Bien sûr il y a des moments complètement inopportuns pour frencher en public. Par exemple, dans le transport en commun où les gens ont pas le choix de rester là et de te voir.

Fortin :  Assure-toi que tu n’es pas en train de frencher dans la boulle de personne. Ça c’est une situation qui arrive dans le métro souvent.

Caron : Encore conclusion, la règle du bon goût quand tu french en public c’est de faire attention aux autres autour. T’sais, la madame qui est assise entre vous deux, peut-être qu’elle trippe pas tant que ça. Peut-être aussi qu’elle trippe un peu trop.

Mazza : Faut que t’arrêtes de frencher en public! C’est le fun de voir que t’es en amour, ma fille, mais fais-le chez vous! T’as une maison. T’as payé ton apparte à tous les mois pour pouvoir faire ce que tu veux dedans. French!

Joncas : Quand on voit des gens frencher en public, on peut penser que ils sont heureux. Mais c’est pas tout le monde qui est heureux parce que il y a toujours une rupture qui te guette, OK?

Mazza : Ça me dérange de te voir en amour! Fait que, arrête.

Joncas : Allez frencher ailleurs. C’est parce qu’il y a des gens qui souffrent. J’en fais parti.

Pilon :   Bien sûr quand on voit les gens frencher en public on peut penser qu’il font cela seulement pour faire titiller les célibataires. Je mange-tu un tartare devant un itinérant, moi? Non.

Ethier :  Quand on voit des gens frencher en public, il peut nous arriver de penser à rouler un journal en forme de cône pour leur hurler de nous sacrer la paix avec leur amour, de se sacrer en bas d’un pont. Eux, leur bonheur et les petits oiseaux qui piaillent et qui m’empêchent à penser à ma brassée de blanc.

Fortin : Lorsque vous êtes au restaurant et que vous êtes pris d’une soudaine envie de vous frencher, frenchez-vous. Mais quand le serveur arrive pour vous prendre les commandes, stop! Pas « Ô, encore un petit peu, encore un petit peu. Excusez. » Non! On arrête.

Mazza : Moi ça me gosse. Ah, non.

Joncas : Il y a bien sûr des moments très inopportuns pour frencher en public. Par exemple, dans une salle d’attente à l’urgence. Hein? En pleine saison de la grippe. Avec quelqu’un qui me dit « Je viens consulter pour des verrues dans la gorge ».

Bastarache :       Si tu es un moniteur de camp de jour c’est peut-être pas une bonne idée de frencher Raton souriant, l’autre moniteur, devant les jeunes de quatre ans.

Fortin :  Don’t do that!

Pilon :   Et lorsque vous êtes complètement dégoûté par ce geste, vous mouillez votre doigt, vous allez le rentrer dans l’oreille. Il aime ça la salive, il va en avoir.

Ethier :  Quand je suis complètement dégoûtée par ce geste, ben je prends sur moi, je regarde ailleurs, pis je réalise que je fais juste la projection parce que c’est beau l’amour. Continue de frencher. Pour le temps que ça va durer.

Caron : Tu peux rien faire. T’es pas la police du french.

Fortin :  Juste vas t’en.

Joncas : Tu fais comme tout le monde. T’appelles la police. Ben, voyons donc, c’est une blague. Tu descends le regard pis tu pleures pour le restant de la journée.

En réponse à la demande du CCNR, VRAK a produit un fichier-témoin de l’épisode du 11 octobre sur lequel on peut voir l’icône et la mise en garde dont VRAK affirme qu’elles ont été diffusées également pendant l’épisode du 26 mai.

La mise en garde est en format audio et vidéo :

Le langage contenu dans cette émission pourrait offenser certains téléspectateurs.

La mise en garde est rediffusée à la fin de chaque pause publicitaire.

Une icône 13+  est affichée au début de l’émission pendant 16 secondes.


Annexe B

La plainte

Le 29 mai 2017, le CCNR a reçu la plainte suivante :

Nom de la station :         Vrak

Nom de l’émission :       Code F

Date :                                    2017/05/26

Heure :                                 18 h

Préoccupation :                contenu inapproprié, vulgaire à connotation sexuelle (cote 13 ans et plus) sur une station destinée aux jeunes à une heure ou les enfants écoutent la télévision. Une station avec public cible les jeunes ne devraient pas diffuser une série à connotation sexuelle et vulgaire au heure de grande écoute, avant 21 h c’est inacceptable. J’ai déjà signalé le problème à VRAK mais sans réponse. Cette station est indigne de la licence que vous lui avez accordée. S’ils veulent présenter du contenu pour adulte qu’ils obtiennent une licence pour contenu destiné aux adultes, comme Canal D ou Séries plus.

La réponse du télédiffuseur

VRAK a répondu au plaignant par une lettre en date du 15 juin, envoyée le 16 :

Nous avons pris connaissance du courriel du 29 mai 2017 que vous avez adressé au Conseil canadien des normes de radiotélévision (« CCNR ») concernant la diffusion par le service de télévision spécialisé VRAK d’un épisode de l’émission Code F le 26 mai 2017 à 18 h. Votre lettre fait état de votre inquiétude face à la diffusion de cet épisode qui est, selon vous, inapproprié pour une chaîne jeunesse puisqu’il traite de sujet vulgaire et sexuel.

Nous tenons tout d’abord à vous remercier de l’attention que vous portez à notre chaîne. Les commentaires qui nous parviennent de nos téléspectateurs sont importants et nous permettent d’améliorer notre programmation et de mieux comprendre comment nos services sont reçus par le public.

Cependant, veuillez noter que depuis l’automne 2016, VRAK a décidé de faire peau neuve et de changer de cible. On s’adresse maintenant aux adolescentes averties et aux jeunes adultes. Il y avait d’ailleurs un icone 13 ans et plus apparaissant au début de l’émission et au retour de chaque pause, en plus d’un avertissement qui pouvait se lire comme suit : « l’émission s’adresse à un public de 13 ans et plus et le langage contenu dans cette émission pourrait offenser certains téléspectateurs ». Afin de rejoindre cet auditoire plus âgé, en plus d’offrir des séries pour les plus jeunes, VRAK propose une programmation diversifiée qui peut comprendre des sujets plus matures. La série Code F s’inscrit parfaitement dans notre grille horaire à titre de contenu s’adressant à la cible plus âgée de notre auditoire.

De plus, nous notons que l’épisode en question relevé dans votre plainte ne contient aucun contenu indûment sexuellement explicite ou du langage indûment grossier et injurieux qui nécessiterait de le diffuser après 21 heures selon les codes du CCNR. En effet, le CCNR s’est prononcé à maintes reprises sur ce que constituait du contenu indûment sexuellement explicite, soit des scènes de véritable activité sexuelle, surtout lorsque celle-ci comporte de la nudité et des discussions détaillées au sujet de l’activité sexuelle. L’épisode de Code F en question ne montre aucune activité sexuelle et bien que le sujet des « sex shop » soit abordé, jamais les conversations n’expliquent en détail une activité sexuelle. Quant au langage, un mot jugé vulgaire a été masqué, pour le reste, aucun langage grossier n’est mentionné.

Nous sommes désolés que cet épisode ait pu vous déplaire.

Veuillez agréer, Monsieur [le plaignant], l’expression de nos sentiments les meilleurs.

Correspondance afférente

Le plaignant a déposé sa demande de décision le 26 juin :

J’ai signalé qu’une émission comme Code F qui comporte des propos vulgaires et souvent à connotation sexuel ne devrait pas être diffusée sur une chaîne s’adressant aux jeunes et encore moins avant 21h.

Merci.