Space concernant Star Trek : Discovery (« Choose Your Pain »)

COMITÉ DÉCIDEUR ANGLOPHONE
Décision CCNR 15/16-1652
2016 CCNR 10
21 décembre 2016
A. Noël (présidente), P. Gratton, R. Hutson, H. Mack, C. Scott, G. Spenrath


LES FAITS

Eastern Promises est un long métrage dramatique de David Cronenberg qui traite de la mafia russe. Il s’agit d’une coproduction entre la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada. Lorsqu’une jeune fille de 14 ans meurt en accouchant d’une fille, une sage-femme britannique d’origine russe du nom d’Anna Khitrova se met en tête de retracer sa famille pour lui remettre l’enfant. Son enquête la mène en pleine mafia russe, en particulier dans la famille d’un chef de gang nommé Semyon qui réside à Londres. Anna entre en relation avec Kirill, le fils de Semyon, et Nikolai Luzhin, chauffeur et « nettoyeur » attitré de la famille. Le film se concentre principalement sur Anna et Nikolai tandis que se déroule le récit des activités criminelles de Semyon et qu’apparaissent les liens qui relient les personnages entre eux.

La diffusion renfermait de nombreuses répétitions du mot fuck et de ses variantes, en même temps que des scènes explicites d’activité sexuelle et de violence. Une scène en particulier montre Kirill et Nikolai au bordel. Kirill insiste pour que Nikolai couche avec une des femmes, histoire de prouver qu’il est digne de gravir les échelons de la mafia. Kirill assiste en témoin pendant que Nikolai s’exécute avec une prostituée à la mine abattue. À quatre pattes par terre, ses seins sont bien en évidence tandis que Nikolai la pénètre rageusement par-derrière. La besogne de Nikolai achevée, la femme étendue sur le lit chantonne tristement pour elle-même.

Parmi des scènes de violence, la toute première du film montre un homme à qui l’on tranche la gorge dans une chaise de barbier. Son cadavre réapparaît plus loin dans le film, dans un congélateur coffre que Nikolai s’est mis en frais de dégeler à l’aide d’un sèche-cheveux pour pouvoir lui découper le bout des doigts.

Une scène très longue et très explicite se déroule au milieu du film. Nikolai, nu au bain public, se fait attaquer par deux voyous. Le spectateur a droit à plusieurs plans de ses organes génitaux tandis qu’il s’élance contre ses assaillants avec force coups de poing et coups de pied. Les deux brutes sont armées de couteaux dont elles assènent des coups à Nicolai par-devant et par-derrière. Celui-ci parvient à s’en emparer et à les retourner contre ses assaillants qu’il exécute d’atroce manière, en poignardant l’un d’eux par exemple dans l’œil.

Le film aborde plusieurs thèmes délicats comme le commerce d’êtres humains, les jeunes femmes qu’on accule à la prostitution en les droguant et en les violant, et d’autres activités infâmes de la mafia. (Une description détaillée et la transcription des scènes pertinentes figurent dans l’annexe A, en anglais seulement.)

GameTV a diffusé ce film le 9 juin 2016 à 20 h, heure de l’Est, avec la mise en garde suivante, en format sonore et vidéo, au début de l’émission et à la fin de chaque pause publicitaire :

[traduction]

Cette émission comporte des scènes de violence, du langage vulgaire et des thèmes délicats. Il s’adresse à un public averti.

GameTV n’a pas affiché d’icône de classification.

Le 11 juin, le CCNR a reçu la plainte d’un téléspectateur qui avait vu le film à 17 h dans le fuseau horaire du Pacifique. Il a mentionné en particulier la scène du bain public, en faisant remarquer que la mise en garde ne prévoyait pas la nudité. Dans une lettre subséquente, il a déploré que le film ait été diffusé à 17 h sans coupures. GameTV lui a répondu le 4 juillet, en reconnaissant que la mise en garde aurait dû faire état de la nudité et l’assurant que mention en serait faite lors de futures diffusions. Après s’être excusé pour cet oubli, le télédiffuseur a déclaré qu’il avait procédé à un nouveau montage en vue de diffusions à venir. Le plaignant a écrit à nouveau au CCNR le 4 juillet dans l’intention de donner suite à sa plainte, étant d’avis que GameTV aurait dû être plus vigilant quant à la mise en garde et la mise à l’horaire de ce film. Il a laissé entendre que GameTV n’en était pas à sa première diffusion d’un contenu inacceptable en plein jour en ajoutant que, la grille horaire de GameTV étant avant tout constituée de saines émissions de jeu, la station devait se montrer d’autant plus prudente avant de diffuser un film réservé aux adultes que la plupart des téléspectateurs ne s’attendent pas à voir sur cette chaîne. (La correspondance complète figure dans l’annexe B, en anglais seulement.)

LA DÉCISION

Le comité décideur anglophone a étudié la plainte à la lumière des articles suivants du Code concernant la violence et du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) :

Code de l’ACR concernant la violence, Article 3.0 – Horaire des émissions

3.1       Programmation

3.1.1   Les émissions comportant des scènes violentes et destinées à un auditoire adulte ne doivent pas être diffusées avant le début de la plage des heures tardives de la soirée, plage comprise entre 21h et 6 h.

[...]

(Nota : Pour tenir compte de la diversité des fuseaux horaires et de l’importation de signaux étrangers, les présentes directives s’appliquent au fuseau horaire d’où provient le signal.)

Code de l’ACR concernant la violence, Article 4.0 – Classification

Protocoles sur l’usage des icônes

Fréquence

L’icône de classification doit rester affichée pendant les 15 à 16 premières secondes de l’émission. [...] Dans le cas des émissions qui durent plus d’une heure, il faut présenter de nouveau l’icône au début de la deuxième heure. Il s’agit de normes minimales; les stations voudront peut-être présenter les icônes plus fréquemment lorsqu’il s’agit d’émissions dont le contenu est particulièrement délicat.

Système de classification pour les télédiffuseurs canadiens de langue anglaise et de langue étrangère

14+ - Plus de 14 ans

Les émissions portant cette cote comportent des thèmes ou des éléments de contenu qui pourraient ne pas convenir aux téléspectateurs de moins de 14 ans. On incite fortement les parents à faire preuve de circonspection en permettant à des préadolescents ou à des enfants au début de l’adolescence de regarder ces émissions sans la surveillance d’un parent ou d’un tuteur, puisque les émissions portant cette cote pourraient présenter de façon réaliste des thèmes adultes et des problèmes de société.

Lignes directrices sur la violence

Autres lignes directrices sur le contenu

Langage :      possibilité d’utilisation de jurons fréquente ou de forte intensité

Sexe/nudité :            possibilité de scènes de nudité et/ou d’activité sexuelle dans le contexte du récit ou du thème

18 + - Adultes

Émissions destinées aux adultes de 18 ans et plus.

Cette cote s’applique aux émissions dont le contenu pourrait comporter des éléments ne pas convenir aux téléspectateurs de moins de 18 ans.

Lignes directrices sur la violence

Autres lignes directrices sur le contenu

Langage :      possibilité de langage explicite

Sexe/nudité :            possibilité de représentations explicites de sexe et/ou de nudité

Code de déontologie de l’ACR, Article 10 – Télédiffusion (Mise à l’horaire)

a) Les émissions à l’intention des auditoires adultes ayant du contenu sexuellement explicite ou comportant du langage grossier ou injurieux ne devront pas être diffusées avant le début de la plage des heures tardives de la soirée, plage comprise entre 21 h 00 et 6 h00. Les télédiffuseurs consulteront les dispositions du Code de l’ACR concernant la violence qui se rapportent à l’horaire des émissions comportant des scènes de violence.

[...]

(Remarque : Pour tenir compte de la diversité des fuseaux horaires et de l’importation au Canada de signaux étrangers, les présentes directives s’appliquent au fuseau horaire d’où provient le signal.)

Code de déontologie de l’ACR, Article 11 – Mises en garde à l’auditoire

Pour aider les téléspectateurs à faire leurs choix d’émissions, les télédiffuseurs doivent présenter des mises en garde à l’auditoire lorsque la programmation renferme des sujets délicats ou, du contenu montrant des scènes de nudité, des scènes sexuellement explicites, du langage grossier ou injurieux ou, d’autre contenu susceptible d’offenser les téléspectateurs, et ce

a) au début de la première heure, et après chaque pause commerciale pendant la première heure, d’une émission diffusée pendant la plage des heures tardives qui renferme ce genre de contenu à l’intention des auditoires adultes, ou

b) au début, et après chaque pause commerciale, des émissions diffusées hors de la plage des heures tardives dont le contenu ne convient pas aux enfants.

Des modèles de mises en garde appropriées figurent à l’Annexe A. Il s’agit de textes suggérés. Les télédiffuseurs sont invités à adopter le genre de texte qui est le plus apte à fournir aux téléspectateurs les renseignements les plus utiles et opportuns en ce qui concerne l’émission visée.

Les membres du comité décideur ont lu toute la correspondance afférente et visionné un enregistrement de la diffusion en cause. Le comité conclut que GameTV a enfreint l’article 3.0 du Code de l’ACR concernant la violence et l’article 10 a) du Code de déontologie de l’ACR pour sa mise à l’horaire du film, l’article 11 du Code de déontologie pour avoir omis de mentionner les scènes de nudité et d’activité sexuelle, et l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence pour n’avoir pas fourni la classification de l’émission.

Mise à l’horaire d’un contenu destiné à des auditoires adultes

Les membres du comité décideur notent que n’importe quelle caractéristique de cette émission – violence, langage vulgaire, sexualité ou thèmes délicats – suffit à elle seule à en faire une émission « destinée exclusivement aux adultes ». C’est d’autant plus vrai quand toutes ces composantes s’additionnent, comme c’est le cas pour Eastern Promises. L’article 3.0 du Code de l’ACR concernant la violence et l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR exigent qu’une émission destinée exclusivement aux adultes soit réservée entièrement à la plage des heures tardives, entre 21 h et 6 h[1]. Dans le cas présent, le télédiffuseur, en ne respectant pas les contraintes d’horaire, a violé les dispositions de l’article 3.0 du Code de l’ACR concernant la violence et de l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR.

Les membres du comité constatent aussi que le plaignant a vu l’émission dans le fuseau horaire du Pacifique. Ils savent que les contraintes d’horaire s’appliquent uniquement au fuseau horaire d’où émane le signal. Ils souhaitent néanmoins rappeler aux services spécialisés qui disposent d’un seul signal qu’ils ne devraient jamais oublier que leurs émissions sont vues plus tôt dans les autres fuseaux horaires. Même s’ils ne sont pas passibles d’une infraction tant qu’ils respectent la mise à l’horaire dans leur propre fuseau d’origine, ils devraient avoir cette notion à l’esprit quand ils choisissent une case horaire pour ce type d’émission[2].

Mises en garde à l’auditoire

Comme le prévoit l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR, « pour aider les téléspectateurs à faire leurs choix d’émissions, les télédiffuseurs doivent présenter des mises en garde à l’auditoire lorsque la programmation renferme des sujets délicats ou du contenu montrant des scènes de nudité, des scènes sexuellement explicites, du langage grossier ou injurieux ou d’autre contenu susceptible d’offenser les téléspectateurs ». C’est pourquoi une mise en garde doit mentionner individuellement chacun de ces éléments (en plus de la violence, en vertu de l’article 5.0 du Code de l’ACR concernant la violence) qui se retrouve dans l’émission[3]. Dans le cas présent, la mise en garde ne faisait aucune mention des scènes de nudité et des scènes sexuellement explicites. Ces deux éléments auraient dû être mentionnés séparément puisque l’un n’implique pas nécessairement l’autre. Les membres du comité décideur ont déjà établi que la diffusion du film en question était destinée exclusivement à des adultes en raison de la quantité et de la nature de la violence, des scènes de sexualité, de la vulgarité du langage et des thèmes délicats qu’il renfermait. Par conséquent, les membres du comité concluent que GameTV a enfreint l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR pour n’avoir pas diffusé des mises en garde complètes.

Classification

L’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence exige que l’icône de classification reste affichée pendant les 15 à 16 premières secondes d’une émission et, si l’émission dure plus d’une heure, de la présenter à nouveau au début de la deuxième heure. Dans le cas présent, Game TV a omis d’afficher quelque classification que ce soit. Les membres du comité décideur ont déjà établi que l’émission diffusée par GameTV était destinée exclusivement à des auditoires adultes pour les raisons citées ci-dessus. Pour les mêmes raisons, les membres du comité estiment que l’émission aurait dû être classée 18+ puisqu’elle comportait de la violence, de la nudité, du langage vulgaire et des scènes de sexe explicites destinées à des adultes[4].

Puisque GameTV a omis d’afficher une icône et de l’information sur la classification, les membres du comité concluent que ce télédiffuseur a violé l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence avec sa diffusion du film Eastern Promises.

Réceptivité du télédiffuseur

Dans toutes les décisions rendues par le CCNR, ses comités évaluent dans quelle mesure le radiodiffuseur s’est montré réceptif envers le plaignant. Bien que le radiodiffuseur ne soit certes pas obligé de partager l’opinion du plaignant, sa réponse doit être courtoise, réfléchie et complète. Dans la présente affaire, GameTV a convenu avec le plaignant que la mise en garde aurait dû mentionner les scènes de nudité, et lui a déclaré avoir pris des mesures pour corriger la situation, notamment en revoyant ses directives à l’interne, en procédant à un nouveau montage et en fournissant plus de détails dans les mises en garde lors de futures diffusions. Quoique cette réponse n’ait pas été à l’entière satisfaction du plaignant et quoique d’autres aspects de la diffusion (horaire et classification) aient retenu l’attention du comité, le télédiffuseur a bien rempli son obligation de se montrer réceptif. Il n’y a donc pas lieu d’en exiger davantage de sa part, sauf pour l’annonce de cette décision.

Annonce de la décision

GameTV est tenu : 1) de faire connaître la présente décision selon les conditions suivantes : une fois pendant les heures de grande écoute, dans un délai de trois jours suivant sa publication, et une autre fois dans un délai de sept jours suivant sa publication, dans le même créneau horaire que Eastern Promises mais pas le même jour que la première annonce; 2) de faire parvenir au plaignant qui a présenté la demande de décision, dans les quatorze jours suivant la diffusion des deux annonces, une confirmation écrite de son exécution; et 3) au même moment, de faire parvenir au CCNR copie de cette confirmation accompagnée du fichier-témoin attestant la diffusion des deux annonces, qui seront formulées comme suit :

Le Conseil canadien des normes de la radiotélevision a jugé que GameTV avait enfreint le Code concernant la violence et le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs dans sa diffusion du film Eastern Promises le 9 juin 2016 à 20 h. Le film, parce qu’il comportait de la violence, de la sexualité, de la nudité, du langage vulgaire et des thèmes délicats, n’aurait pas dû être diffusé avant 21 h. Les mises en garde auraient dû signaler les scènes de sexualité et de nudité. Game TV aurait dû afficher une classification de 18+.

La présente décision devient un document public dès sa publication par le Conseil canadien des normes de la radiotélévision.

[1] CIHF-TV (MITV) concernant un épisode de Millennium (Décision CCNR 96/97-0044, 14 février 1997); TQS concernant le long métrage L’inconnu (Décision CCNR 98/99-0176, 23 juin 1999); Showcase concernant le long métrage Rats (Décision CCNR 99/00-0772, 23 août 2001); CTV concernant The Sopranos (Saison 2) (Décision CCNR 01/02-0104+, 9 mai 2002); Bravo! concernant le long métrage Perfect Timing (Décision CCNR 03/04-1719, 15 décembre 2004); CTV concernant un épisode de Criminal Minds (« Omnivore ») (Décision CCNR 08/09-1405, 25 juin 2009)

[2] Bravo! concernant le documentaire Give Me Your Soul (Décision CCNR 00/01-1021, 16 janvier 2002); OUTtv concernant le long métrage L.I.E. (Décision CCNR 09/10-1703, 7 janvier 2011); Much concernant Workaholics (« Dorm Daze ») (Décision CCNR 15/16-0515, 1er juin 2016)

[3] Showcase concernant le long métrage Rats (Décision CCNR 99/00-0772, 23 août 2001); CITY-TV concernant le long métrage Jade (Décision CCNR 03/04-0382, 22 octobre 2004); Bravo! concernant le long métrage Perfect Timing (Décision CCNR 03/04-1719, 15 décembre 2004); Bravo! concernant le long métrage Up! (Décision CCNR 03/04-0930, 15 décembre 2004); Global concernant ReGenesis (« Baby Bomb ») (Décision CCNR 04/05-1996, 20 janvier 2006); Teletoon concernant Team America: World Police (Décision CCNR 07/08-1011, 7 août 2008); The Comedy Network concernant South Park (Décision CCNR 09/10-1432 et -1562, 5 octobre 2010); CITY-DT concernant The Long Weekend (Décision CCNR 13/14-0046, 5 février 2014)

[4] CTV concernant The Sopranos (Saison 2) (Décision CCNR 01/02-0104+, 9 mai 2002); CTV concernant The Eleventh Hour (« Hard Seven ») (Décision CCNR 03/04-1738, 15 décembre 2004); CTV concernant un épisode de Criminal Minds (« Omnivore ») (Décision CCNR 08/09-1405, 25 juin 2009)

Appendix A

Star Trek: Discovery is a science fiction series, set approximately a decade before the original Star Trek television series.  It follows the crew of the USS Discovery spaceship during a war between the Federation and the Klingons.

Space aired the episode entitled “Choose Your Pain” on October 15 at 8:00 pm.  It contained the following advisory in audio and video formats at the beginning and coming out of all commercial breaks:

This program contains scenes of violence, coarse language and mature subject matter.  Viewer discretion is advised.

There was no classification icon.

The captain of the ship is Gabriel Lorca, who suffers from an eye condition causing acute sensitivity to light.  He conscripted First Officer Michael Burnham (a female, despite the name) to help him even though she was found guilty of mutiny while on another ship.  Not everyone is pleased with her presence.  Cadet Sylvia Tilly has a bubbly personality and tries to be friendly with Burnham.  There is also Lieutenant Paul Stamets who is one of the main scientists, as well as other characters who are not significant in the scenes at issue here.

The ship has a “displacement activated spore hub drive” which allows it to teletransport itself anywhere in the universe.  Previously, the crew was unable to control where the ship would materialize with the drive.  In a prior episode, they captured a large creature called a Tardigrade and discovered that something in the Tardigrade’s DNA interacted with the spore drive, so that they could now control where the ship would go and could teletransport farther and faster than before.  Burnham, however, believes that with every “jump” the ship makes, the health of the Tardigrade (which she named Ripper) deteriorates.

The episode contains coarse language and multiple scenes of violence:

20:02:42-20:03:12

Burnham is at a console.  A double of herself is in a chamber across from the console.  There are probes poking into the double’s sides and a blue glow fills the chamber.  Burnham pushes a button at the console.  Her double in the chamber screams as the probes push further into her sides.  Burnham at the console is also screaming.  Burnham is then seen waking up in bed suddenly, indicating that it was a dream.

20:08:20-20:08:41

Lorca is in a small spaceship on his way back to Discovery after a meeting with Admiral Katrina Cornwell who had ordered him to limit the use of the spore drive during battles.  There is only Lorca and a pilot on the small ship.  Klingons attack the ship.  A group of Klingons barge in through the door carrying large ray guns.  Lorca and the pilot engage in a fight with them, with much punching and choking.  One Klingon rips the pilot’s heart out of his chest and he dies.  The Klingons march Lorca away.

20:15:09-20:15:40

Lorca is in a Klingon prison vessel.  There are two fellow inmates.  One is Harcourt “Harry” Mudd who is flippant and annoying.  The other is a nameless man who is huddled in a corner in the fetal position.  Harry tells Lorca that the man is crazy.  A group of Klingons walks in and one says “Choose your pain”.  Harry points at the man in the corner, so one Klingon grabs the man by the hair and pulls him into the centre of the room.  As Lorca goes to take a step to help the man, a Klingon points a gun at him and he stops.  Another Klingon slaps the man’s face, throws him against the wall, then drags him by the hair on the ground.  The man is lying on the ground seemingly unconscious and the Klingon kicks him in the face, causing his face to bleed.  The Klingons drag him out of the room and shut the cell door.

Afterwards, Harry explains to Lorca that the Klingons do this “Choose your pain” exercise frequently.  The chosen prisoner can either accept a beating himself or choose one of his fellow inmates to receive it.  According to Harry, the purpose is to prevent the prisoners from bonding.

20:21:19

Lorca has noticed that there is another prisoner in the cell.  He says his name is Lieutenant Ash Tyler.  Tyler says to Lorca:  “Shit, you’re a captain?”

20:26:07-20:26:21

Tilly, Stamets & Burnham are looking at a holograph screen trying to understand how the Tardigrade and spore drive interact to allow the ship to jump such distances.  When the scientific relationship occurs to them, Tilly gets excited and says “You guys, this is so fucking cool!”  Stamets looks at her with a blank expression.  Tilly gets serious and says, “I’m so sorry”.  Stamets replies, with a slight smile, “No Cadet, it is fucking cool.”  They all smile about their discovery and plan.

20:26:26-20:28:15

Lorca has been taken to meet with the Klingon leader.  He is strapped to a chair and has a metal torture device around his face.  The female Klingon’s name is L’Rell.  She says “Have you ever been tortured, Captain?”  L’Rell speaks to him in a threatening manner and strokes his face.  They exchange barbs and L’Rell slaps him across the mouth causing it to bleed.

She reveals that she is aware that Lorca has problems with his eyes, causing him to have extreme sensitivity to light.  She puts a metal device on him that holds his eyelids open.  She says “Glory must be earned through sacrifice and pain.”  She then flicks a switch to shine a bright light in Lorca’s eyes and he screams in pain.

20:39:09-20:42:36

Two Klingons come into the prison cell and invite Lorca to “Choose your pain”.  Tyler tells Lorca to choose him, so Lorca reluctantly points at Tyler.  One Klingon grabs Tyler and punches him in the face repeatedly.  The Klingon then throws Tyler against some metal bars.  The Klingon drags Tyler across the floor, who appears to be unconscious.  Both Klingons look at Lorca.  As one Klingon turns back around to kick Tyler, Tyler jumps up, surprising him.  Lorca strikes the other Klingon while Tyler fights the first.  Lorca manages to get the one Klingon’s gun and strangles him with it.  Tyler has the other Klingon in a choke hold and snaps his neck.  Both Klingons are on the floor, dead.  Lorca grabs another gun off of one and throws it to Tyler.

Lorca & Tyler move to leave the holding cell.  Harry assumes he is going with them, but Lorca is angry that Harry was feeding information about them to the Klingons, so Lorca tells Harry they are not letting him escape with them.  Lorca hits Harry in the face with his weapon.  Harry’s lip is bleeding and he begs Lorca to let him come with them.  Tyler and Lorca exit the cell and push the button to close the door on Harry.

Tyler and Lorca make their way down the hallway of the Klingon prison ship.  The first Klingons who jump out to stop them are vaporized by the ray guns Tyler & Lorca took from the other Klingons.  Other Klingons jump out at them, but they manage to fend them off.  A Klingon manages to injure Tyler, so Lorca half carries Tyler further down the hallway.

Tyler can go no further, so Lorca leaves him in an alcove along the side of the hallway.  When Lorca turns the corner, L’Rell comes out of a door and says to Tyler “Did you really think you could leave me?  After all we’ve been through.”  Tyler stands up as she approaches him then hurdles towards her, screaming & throwing punches.  The two fight and Tyler manages to throw L’Rell to the ground.  He punches her repeatedly in the face.  Another Klingon comes out of the door, but Lorca has returned and vaporizes that Klingon with his ray gun.  L’Rell head-buts Tyler and throws him off of her.  She jumps up to face Lorca who shoots her in the side of the face with the ray gun.  She screams and falls down as part of her face is sizzling and smoking.  Lorca & Tyler run for the docking bay to escape.

Appendix B

The Complaint

The CBSC received the following complaint via email on October 29, 2017:

Subject:         Prime time profanity

I've been a Star Trek fan for years; most of all due to integrity for cleanliness of story-line and language as good sci-fi entertainment for the family.

With that in mind, I looked forward to the new Star Trek: Discovery series.  That was until the airing of October 15th, an episode called “Choose Your Pain”.  Twenty-five minutes in (+ about 37 seconds ) they used the expression "that's so fucking cool".  She, after saying aforementioned statement, took a few seconds to realize what she said, then said "so sorry" to which the reply was "no cadet, it is fucking cool".

I do believe that Gene Roddenberry turned over in his grave at this point!

I know the word has become more commonplace in our deterring-lack-of-morality society and even at times have said the word when extremely angered or in times of great physical pain.  But, to use it in such circumstances as where they did here should NOT be allowed on Sunday night prime time without some better warning than the normal generic pre-start of each segment after commercial break.

When did these rules change??

Please respond,

Thank you for your immediate attention and response.

The CBSC informed the complainant that it needed the broadcaster name and time of the episode in order to pursue his complaint.  He provided that information on November 5:

The channel was Space and if memory serves me correctly it was 20:00hrs (8pm).  Rest of information requested by you was included in first email.

Broadcaster Response

The broadcaster responded to the complainant on November 17:

The Canadian Broadcast Standards Council (CBSC) has forwarded to us a copy of your correspondence dated October 29th, 2017, regarding the series Star Trek: Discovery which aired on Space on October 15th, 2017, at 8:00pm EST, for our attention and response.

Before we address your specific concern, it should be noted that Space follows the Canadian Association of Broadcasters’ (CAB) Code of Ethics (herein referred to as The Code), Equitable Portrayal Code, Voluntary Code Regarding Violence in Television Programming and the AGVOT (Action Group on Violence On Television) rating classification system approved by the CRTC and used by Canadian broadcasters.  (If you would like to view the CAB codes, you may do so at www.cbsc.ca).

Star Trek: Discovery is an American television series created for CBS: All Access, an online subscription streaming service which offers original content, of which Star Trek: Discovery is one of their newest properties.  The series is a branch of the Star Trek franchise, revolving around the Federation – Klingon war while following the crew of the USS Discovery.

Space endeavours to provide our viewers with exclusive and unique programming.  It is not Space’s intention to offend any of our viewers so Space has a strict process in place whereby all programs with any content concerns are viewed prior to airing.  Following the evaluation of the content, viewer advisories, program ratings (AGVOT) and time period are all considered to ensure viewers can make an informed decision as to the appropriateness of the program for their families and themselves.

After viewing the episode in question entitled “Choose Your Pain” it included 2 instances of the word “fuck” which was surprising given the series and franchises previous 51 year track record of being fairly clean with regards to its content.  The Star Trek franchise has an extremely loyal and engaged fan base so we took into consideration how the coarse language was used and we decided to air the episode uncut and uncensored in order to deliver the content our Space viewers expect.

The scene in which the coarse language appears involves two characters who make a scientific breakthrough and punctuate their excitement with the use of the “f word” in an enthusiastic exclamation regarding their discovery.  It should be noted that while spoken, the term was not used in a derogatory way against another character or in an otherwise graphic manner.  Although agreeably inappropriate, the scene involves two characters caught up in the exhilaration over a scientific discovery and it was not used in an offensive or insulting way.

As per The Code and understanding that the program contained coarse language and may not be appropriate to all viewers, Space aired this program with the following viewer advisory which appeared at the start of the program and during every commercial break:

“This program contains scenes of violence, coarse language and mature subject matter.  Viewer discretion is advised.”

The program was rated with an AGVOT (Action Group on Violence On Television) classification code of 14+ which warns viewers there may be, “mature themes” and “strong or frequent use of profanity”.

As broadcasters, we have found both the AGVOT rating system and viewer advisories to be very effective tools for concerned viewers such as yourself to provide guidance in your programming decisions. (For more information about the AGVOT classification system, please visit www.cbsc.ca/tools/history.)

We realize that coarse language should not air before 9 p.m. but felt challenged with the idea of editing such an iconic show with a cult following especially in light of how the coarse language was used.  We would like to emphasize that your comments are taken seriously and we hope that our explanation on how our decision was made has been helpful.  It is never Space’s intention to offend any of our viewers so we apologize to you in that regard.

Thank you again for taking the time to contact us and I hope this response has been helpful.

Additional Correspondence

The complainant filed his Ruling Request on November 17 with the following comments:

Their response was unacceptable.  Their knowledge of profanity was acknowledged before airing yet made no attempt to change advisory to inform viewers this extreme language (in my opinion and others I've spoken with) than that of other programs that never use the "f-bomb" on a family-watched program that has NEVER used the word in ANY of the other series or even the many movies produced under the Star Trek label. [sic]