CITY-DT concernant The Long Weekend

comité régional de l’ontario
Décision CCNR 13/14-0046
2014 CCNR 1
5 février 2014
C. Cowie (ad hoc), D.-Y. Leu (ad hoc), J. Pungente, A. Wylie

LES FAITS

The Long Weekend est un film humoristique mettant en vedette Chris Klein et Brendan Fehr. Il s’agit d’une coproduction É.-U.–Canada–Grande-Bretagne qui a pris l’affiche en 2005. Le récit concerne deux frères dans la vingtaine, Cooper et Ed Waxman. Le premier est un playboy qui ne songe qu’au plaisir, aspire à une carrière d’acteur et prend la vie comme elle vient. Son frère Ed, au contraire, est un garçon sérieux qui a bien réussi et exerce un emploi stable en publicité. Après qu’Ed eu perdu d’abord sa compagne de toujours puis son emploi, son frère décide que ce qu’il lui faut, c’est passer un week-end débridé et coucher avec plusieurs femmes. Le film les suit dans cette aventure, où aucun des plans de Cooper ne va se dérouler comme prévu.

Le film renferme de nombreuses instances de langage grossier, comme pour le mot « fuck ». Il y plusieurs scènes d’activité sexuelle ainsi que de fréquentes discussions portant sur le sexe et des commentaires sur les femmes et leurs attraits.

D’entrée de jeu, par exemple, il y a un retour en arrière où l’on voit Ed, à l’époque du collège, en pénétrant dans le dortoir surprendre son camarade en pleine copulation avec une jeune femme blonde, dont on peut voir les seins rebondir tandis qu’elle chevauche son partenaire.

Dans la scène où Ed découvre que sa compagne Cathy le trompe, on le voit entrer dans leur chambre à coucher et la surprendre au lit avec son ex-camarade de dortoir. Cathy émerge de sous la couverture la bouche pleine, de toute évidence de sperme qu’elle avale bruyamment avant d’adresser la parole à Ed.

À un autre moment, Cooper montre à Ed les photos que lui envoient de jeunes Japonaises, des admiratrices qu’il récolte en posant comme porte-parole d’un fabricant de whisky japonais. On voit ces femmes dans des poses provocantes pendant que Cooper commente : « Comment t’aimerais voir ça s’enrouler autour de ta bite [have that wrapped around your cock], hein? Ah, une vraie petite cochonne [dirty, dirty] ! Mais je lui ferais bien la job [I’d do her] ».

Plus tard, on trouve Cooper et Ed dans l’appartement de deux jeunes amies de Cooper. Cooper se dirige vers la chambre à coucher avec l’une d’entre elles, tandis qu’Ed reste au salon avec l’autre. Lorsque Cooper et la fille émergent de la chambre, Ed voit du sperme couler sur la jambe de cette dernière. La fille y passe le doigt, et la caméra se promène sur les autres visages tandis qu’on entend la fille laper et déglutir ce qu’on comprend être le sperme.

D’autres scènes du film poursuivent dans la même veine (la description détaillée et la transcription des scènes pertinentes figurent dans l’annexe A, en anglais seulement). Du début à la fin, Ed se montre réticent à participer aux débauches de son frère et affirme qu’il devrait plutôt se trouver au bureau pour tenter de sauver son emploi. À un moment donné, il explique à Cooper que sa relation avec Cathy était spéciale, qu’il s’agissait de quelque chose de plus que le sexe [so much more than sex], un partage de sentiments réels l’un pour l’autre. Il va bientôt lier connaissance avec une voisine d’immeuble, Ellen, qui se montre sincèrement compatissante, s’offre à panser une blessure qu’il s’est faite au front et lui prépare un sandwich. Ed découvre qu’elle est une photographe accomplie. Ils finissent bien sûr au lit, mais il est clair que la relation qui se développe est plus solide que celles que Cooper a tenté d’organiser pour Ed. Les scènes de la fin suggèrent que Ed et Ellen sont engagés dans une relation durable.

CITY-DT a diffusé The Long Weekend le 7 septembre 2013 de 21 h à 23 h. La classification 14+ est apparue pendant 15 secondes à l’écran au début de l’émission. L’icône n’a pas refait surface au début de la deuxième heure. La mise en garde suivante, sous forme verbale et visuelle, a été donnée au début du film et à la fin de chaque pause publicitaire :

[traduction]

Cette émission contient des scènes de violence, du langage grossier, des scènes de nudité et des thèmes délicats. Elle est réservée à un public averti.

En date du 7 septembre, CCNR a reçu une plainte concernant cette émission. Une téléspectatrice s’élevait contre la façon sexiste et misogyne dont la femme est dépeinte dans ce film où elle est traitée uniquement comme objet sexuel, et qui donne l’impression que toutes les femmes se livrent à ce genre de comportement sexuel. CITY a répondu à la plaignante le 1er novembre en indiquant que le film avait été diffusé à 21 heures, heure à laquelle il est acceptable de diffuser du contenu pour adultes, et qu’il renfermait toutes les mises en garde nécessaires. Le télédiffuseur a convenu que la classification aurait dû être 18+ plutôt que 14+, mais il n’était pas d’accord que la femme y ait été dépeinte uniquement comme objet sexuel puisque les scènes se déroulaient entre adultes consentants et faisaient partie du déroulement de l’intrigue. La plaignante a déposé une demande de décision le 7 novembre en déclarant qu’elle n’acceptait pas les arguments avancés par CITY et en fournissant des exemples détaillés du contenu à son avis inacceptable. (La correspondance complète figure dans l’annexe B, en anglais seulement.)

LA DÉCISION

Le Comité régional de l’Ontario a étudié la plainte à la lumière des dispositions suivantes du Code sur la représentation équitable, du Code concernant la violence et du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) :

Code de l’ACR sur la représentation équitable, Article 3 – Représentation négative

Pour assurer une représentation adéquate de tous les individus et tous les groupes, les radiodiffuseurs doivent éviter de présenter sur les ondes des représentations indûment négatives des individus en ce qui concerne la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’état matrimonial ou un handicap physique ou mental. Une telle représentation négative peut prendre plusieurs formes, incluant, entre autres, les stéréotypes, la stigmatisation et la victimisation, la dérision au sujet des mythes, des traditions ou des pratiques, un contenu dégradant et l’exploitation.

Code de l’ACR sur la représentation équitable, Article 4 – Stéréotypes

Reconnaissant que les stéréotypes constituent une forme de généralisation souvent et, de façon simpliste, dénigrante, blessante ou préjudiciable, tout en ne reflétant pas la complexité du groupe faisant l’objet du stéréotype, les radiodiffuseurs doivent s’assurer que leurs émissions ne renferment aucun contenu ou commentaire stéréotypé indûment négatif en ce qui concerne la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’état matrimonial ou un handicap physique ou mental.

Code de l’ACR sur la représentation équitable, Article 7 – Contenu dégradant

Les radiodiffuseurs doivent éviter de présenter un contenu dégradant, qu’il s’agisse de mots, de sons, d’images ou d’autres moyens, qui est fondé sur la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, l’âge, le sexe, l’orientation sexuelle, l’état matrimonial ou un handicap physique ou mental.

Code de l’ACR sur la représentation équitable, Article 8 – Exploitation

a) Les radiodiffuseurs doivent éviter de diffuser des émissions exploitant des femmes, des hommes ou des enfants.

Code de l’ACR sur la représentation équitable, Article 10 – Facteurs contextuels

Il est justifié que les émissions présentent un contenu qui semblerait autrement contrevenir à une des dispositions précédentes dans les contextes suivants :

a) Usage artistique légitime : Les individus qui ont eux-mêmes l’esprit étroit ou qui sont intolérants peuvent faire partie d’une émission de fiction ou de type non fiction, pourvu que celle-ci ne soit pas abusive ou indûment discriminatoire;

b) À des fins de comédie, d’humour ou de satire : Même si l’intention ou la nature drôle, humoristique ou satirique de l’émission ne justifie pas de façon absolue une dérogation aux dispositions du présent code, il est entendu que certains contenus drôles, humoristiques ou satiriques, même s’ils reposent sur la discrimination ou un stéréotype, peuvent être légers et relativement inoffensifs, plutôt que d’être abusifs ou indûment discriminatoires.

Code de l’ACR concernant la violence, Article 4.0 – Classification

[Tel que stipulé dans l’avis public CRTC 1997-80, « les classifications doivent être appliquées, à tout le moins, aux émissions pour enfants (soit les émissions destinées aux moins de 12 ans), aux dramatiques, aux “émissions de télévérité” (émissions dramatiques présentant des faits et des personnages réels), aux longs métrages, aux promotions portant sur l’une quelconque de ces émissions ainsi qu’aux messages annonçant la sortie des films en salle ». Leur choix doit se faire selon les niveaux qui suivent et leur application doit se conformer aux Protocoles sur l’usage des icônes et aux Spécifications techniques approuvés par le CRTC en juin 1997 et mis en application par les télédiffuseurs en septembre 1997.]

Protocoles sur l’usage des icônes

Fréquence

L’icône de classification doit être entrée pour les premières 15 à 16 secondes de l’émission. L’on s’attend que les Américains affichent l’icône de classification afférente pendant 15 secondes. Dans le cas des émissions qui durent plus d’une heure, il faut présenter de nouveau l’icône au début de la deuxième heure. Il s’agit de normes minimales; les stations voudront peut-être présenter les icônes plus fréquemment lorsqu’il s’agit d’émissions dont le contenu est particulièrement délicat.

Classifications pour les radiodiffuseurs de langue anglaise

14+ - Plus de 14 ans

Les émissions portant cette cote comportent des thèmes ou des éléments de contenu qui pourraient ne pas convenir aux téléspectateurs de moins de 14 ans. On incite fortement les parents à faire preuve de circonspection en permettant à des préadolescents et à des enfants au début de l'adolescence de regarder ces émissions sans la surveillance d'un parent ou d'un tuteur, puisque les émissions portant cette cote pourraient présenter de façon réaliste des thèmes adultes et des problèmes de société.

Lignes directrices sur la violence

Autres lignes directrices sur le contenu

18+ - Adultes

Émissions destinées aux adultes de 18 ans et plus.

Cette cote s'applique aux émissions dont le contenu pourrait comporter des éléments pouvant ne pas convenir aux téléspectateurs de moins de 18 ans.

Lignes directrices sur la violence

Certaines représentations de la violence, bien qu'elles fassent partie intégrante de l'évolution de l'intrigue, des personnages ou des thèmes, sont destinées aux adultes et ne conviennent donc pas aux téléspectateurs de moins de 18 ans.

Autres lignes directrices sur le contenu

Code de déontologie de l’ACR, Article 11 – Mises en garde à l’auditoire

Pour aider les téléspectateurs à faire leurs choix d’émissions, les télédiffuseurs doivent présenter des mises en garde à l’auditoire lorsque la programmation renferme des sujets délicats ou, du contenu montrant des scènes de nudité, des scènes sexuellement explicites, du langage grossier ou injurieux ou, d’autre contenu susceptible d’offenser les téléspectateurs, et ce

Des modèles de mises en garde appropriées figurent à l’Annexe A [de ce code]. Il s’agit de textes suggérés. Les télédiffuseurs sont invités à adopter le genre de texte qui est le plus apte à fournir aux téléspectateurs les renseignements les plus utiles et opportuns en ce qui concerne l’émission visée.

Les membres du Comité décideur ont lu toute la correspondance afférente et visionné le film controversé. Le Comité conclut qu’il n’y a eu aucune infraction aux dispositions du Code de l’ACR sur la représentation équitable, mais que CITY-DT a effectivement enfreint l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence et l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR.

Représentation de la femme

La plaignante déplore avant tout la façon dont la femme est représentée. Elle qualifie le film de « misogyne » et soutient qu’il présente la femme sous les traits stéréotypés de celle qui est toujours prête à se livrer à des expériences sexuelles. Selon la plaignante, parce qu’il traite la femme comme un objet, ce film constitue de la « sexploitation » et la présence d’une femme « normale » à la fin n’excuse pas toutes les autres représentations négatives.

Le Comité estime que la représentation de la femme dans ce film est celle qu’on peut attendre de ce genre de comédie vulgaire, entièrement axée sur le sexe. Quoi qu’en dise la plaignante, les femmes qu’on y voit participer à des actes sexuels sont des adultes consentantes et représentent certaines, mais pas toutes les femmes. Leur personnage est exagéré, tout comme la plupart des personnages et des situations de ce film.

Le Comité constate que les personnages masculins ne s’en tirent guère mieux. Cooper, en particulier, apparaît comme un être sans envergure, immature et superficiel. Quelques autres personnages secondaires, comme le copain d’Ed au bar et son camarade de travail, sont des minables ou des crétins.1

À l’inverse, et ce qui est probablement plus important, clairement dépeint comme le « héros » du film, Ed persiste à traiter les femmes avec respect tout en affichant du mépris pour le style de vie de son frère playboy. Plusieurs répliques indiquent que Ed est à la recherche d’une relation durable plutôt que de futiles rendez-vous d’un soir comme ceux dont raffole son frère. En outre, du moment où il entreprend une relation sérieuse, on le voit retrouver le succès professionnel dont il jouissait antérieurement. La femme avec qui il noue cette relation, Ellen, est une personne intelligente et accomplie, qui s’avère beaucoup plus intéressante que les filles qui partagent les ébats de Cooper. Le personnage d’Ellen, tout comme la façon dont Ed considère la femme en général, sert à équilibrer les représentations négatives et les stéréotypes qui occupent d’autres portions du film.

Classification – Fréquence

Les télédiffuseurs sont tenus d’afficher des icônes de classification dans le coin supérieur gauche de l’écran afin d’informer les téléspectateurs de la tranche d’âge à laquelle s’adresse l’émission. Les protocoles sur l’usage des icônes sont parfaitement clairs quant aux moments où ces icônes doivent apparaître et à quelle fréquence. « Dans le cas des émissions qui durent plus d’une heure, il faut présenter de nouveau l’icône au début de la deuxième heure. » Les exigences en matière de classification sont énoncées en marge de l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence2. En ne diffusant pas l’icône dans le coin de l’écran au début de la seconde heure d’émission, CITY-DT s’est trouvé enfreindre cette disposition du code.

Classification – Niveau

L’icône affichée au début de l’émission indiquait la classification 14+. Le télédiffuseur a admis lui-même que le niveau de classification était erroné et que le film aurait dû être classé 18+. Le Comité se dit d’accord que la classification plus restrictive s’imposait. Alors que la définition de 14+ admet l’« utilisation de jurons fréquente ou de forte intensité » et des « scènes de nudité et/ou d’activité sexuelle », celle de 18+ utilise des termes plus forts tels que « langage explicite » et « représentations explicites de sexe et/ou de nudité ».

Il ne fait aucun doute dans l’esprit du Comité que le langage et les scènes de sexe étaient « explicites » dans The Long Weekend. En fait, presque toutes les scènes de ce film comportaient ou bien la représentation d’une activité sexuelle ou bien la description vulgaire et détaillée d’une activité sexuelle. La quantité d’images explicites, sans compter le ton du film dans son ensemble, commande une classification de 18+ pour The Long Weekend. CITY-DT a donc enfreint l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence en affichant la mauvaise classification pour son émission. Le Comité note toutefois que la station a choisi comme il s’imposait de la diffuser à 21 heures, heure après laquelle les télédiffuseurs sont autorisés à transmettre du contenu sexuellement explicite.

Mises en garde

Le CCNR a conclu à plusieurs reprises que les télédiffuseurs ont l’obligation de fournir, dans leurs mises en garde, des renseignements précis concernant la nature de ce qui risque de choquer dans l’émission qui va suivre3. Des termes vagues comme « sujets délicats » ou « contenu pour adultes », bien qu’ils puissent se justifier à l’occasion, ne devraient pas servir de passe-partout pour englober tous les genres de contenu à risque. Un télédiffuseur doit plutôt préciser si l’émission contient des scènes de nudité, de violence, de langage grossier ou d’activité sexuelle. Ce sont des détails qui renseignent mieux le téléspectateur. Il y a en effet des personnes que la violence choque, mais pas le langage grossier, tandis que d’autres sont indignées par des scènes de sexualité explicite, mais pas par la violence. Indiquer la nature précise du contenu permet aux téléspectateurs de faire de meilleurs choix pour leur famille. L’abus de mises en garde qui ne se justifient pas ou ne donnent pas de précisions va à l’encontre de l’objectif visé.

Dans le cas présent, les mises en garde signalaient avec raison « des scènes de violence, du langage grossier, des scènes de nudité et des thèmes délicats ». Le Comité reconnaît que ces éléments étaient présents dans le film, mais nulle mention n’est faite des scènes de sexualité explicite. Selon le Comité, les termes « nudité » et « sujets délicats » ne couvrent pas les « activités sexuelles explicites », parce qu’il peut y avoir des scènes de nudité sans activité sexuelle (comme, dans ce film, celle où Cooper et Ed se rendent dans un bar de danseuses), tout comme il peut y avoir des scènes d’activités sexuelles explicites sans nudité comme lorsque Ed et Ellen ont des rapports sexuels : quoi qu’ils soient en dessous d’une couverture, les bruits et les mots qu’on entend ne laissent aucun doute sur ce qu’ils font et sur le fait qu’on assiste à leur orgasme. Le Comité note que les termes « scènes d’activité sexuelle », « représentations explicites d’activités sexuelles » ou « scènes explicites à caractère sexuel » auraient pu être indifféremment utilisés. Il rappelle enfin aux télédiffuseurs que les mises en garde qu’ils diffusent doivent s’appliquer à cette émission en particulier. Dans le cas présent, l’omission du terme « sexuel » dans le descriptif de la mise en garde constitue une infraction à l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR.

Réceptivité du télédiffuseur

Dans toutes les décisions rendues par le CCNR, ses comités évaluent dans quelle mesure le radiodiffuseur s’est montré réceptif envers le plaignant. Bien que le radiodiffuseur ne soit certes pas obligé de partager l’opinion du plaignant, sa réponse doit être courtoise, réfléchie et complète. Dans la présente affaire, CITY-DT a répondu à la plaignante en faisant valoir son propre point de vue sur l’émission. Que la plaignante n’ait pas été d’accord au sujet de la représentation de la femme n’enlève rien aux tentatives de CITY de se montrer réceptif. Ce télédiffuseur ayant rempli son obligation de se montrer réceptif, il n’y a pas lieu d’en exiger davantage de sa part, sauf pour l’annonce de la décision du Comité.

L’ANNONCE DE LA DÉCISION

CITY-DT est tenu 1) de faire connaître la présente décision selon les conditions suivantes : une fois pendant les heures de grande écoute, dans un délai de trois jours suivant sa publication, et une autre fois dans un délai de sept jours suivant sa publication, dans le même créneau horaire que The Long Weekend, mais pas le même jour que la première annonce; 2) de faire parvenir à la plaignante qui a présenté la demande de décision, dans les quatorze jours suivant la diffusion des deux annonces, une confirmation écrite de son exécution; et 3) au même moment, de faire parvenir au CCNR copie de cette confirmation accompagnée du fichier-témoin attestant la diffusion des deux annonces, qui seront formulées comme suit :

Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision a jugé que CITY avait enfreint le Code concernant la violence et le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs dans sa diffusion du long métrage The Long Weekend le 7 septembre 2013. CITY a omis d’afficher l’icône de classification au début de la deuxième heure de l’émission et celle-ci a été classée 14+ au lieu de 18+. Pour ces deux raisons, CITY a enfreint l’article 4 du Code concernant la violence. CITY a en outre enfreint l’article 11 du Code de déontologie en omettant de mentionner la présence de « scènes à caractère sexuel » dans ses mises en garde.

La présente décision devient un document public dès sa publication par le Conseil canadien des normes de la radiotélévision.

[1] Voir les décisions suivantes dans lequelles le CCNR a jugé que certaines façons de dépeindre la femme ne violent aucun article de code, surtout si elles sont justifiées par l’intrigue ou le contexte, ou équilibrées par des portraits opposés ou des représentations tout aussi négatives de l’homme : CHCH-TV concernant un épisode de Baywatch (Décision CCNR 94/95-0045, 23 août 1995); CKX-TV concernant National Lampoon’s Animal House (Décision CCNR 96/97-0104, 16 décembre 1997); CTV concernant The Sopranos (Décision CCNR 00/01-0130+, 8 mars 2001); TQS concernant le long métrage Film de peur (Décision CCNR 02/03-0940, 22 avril 2004); SRC concernant Bye Bye 2008 (Décision CCNR 08/09-0620+, 17 mars 2009).

[2] Showcase concernant le long métrage Rats (Décision CCNR 99/00-0772, 23 août 2001); CTV concernant The Sopranos (Deuxième saison) (Décision CCNR 01/02-0104+, 9 mai 2002); OUTtv concernant le long métrage L.I.E. (Décision CCNR 09/10-1703, 7 janvier 2011).

[3] Teletoon concernant Team America: World Police (Décision CCNR 07/08-1011, 7 août 2008); G4 Tech TV concernant Superjail! (Décision CCNR 09/10-0078, 1er avril 2010); The Comedy Network concernant South Park (Décision CCNR 09/10-1432 et -1562, 5 octobre 2010); BITE TV concernant The Conventioneers (Décision CCNR 10/11-0627, 12 juillet 2011); TV5 concernant Le sexe autour du monde (« Japon ») (Décision CCNR 11/12-1648, 24 octobre 2012).