CFJP-DT (Noovo Montréal) concernant Mon ex à moi (« Père recherché »)

Comité décideur francophone
Décision CCNR 20.2021-1124
2021 CCNR 5
4 août 2021
S. Courtemanche (Présidente), P. Gratton, J.-F. Leclerc, M. Lorrain, D. Proctor, D. Rhéaume, C. Simard

LES FAITS

Mon ex à moi est une émission dramatique qui suit les vies amoureuses d’un groupe de jeunes adultes. Noovo Montréal (CFJP-DT) a diffusé cet épisode, intitulé « Père recherché », le 22 février 2021 à 19 h 30.

Au début de l’épisode et à la fin de chaque pause publicitaire, Noovo a diffusé en format audio et vidéo la mise en garde ci-dessous :

Avertissement

Cette présentation contient des scènes ou des sujets délicats destinés à un public averti.

L’icône 13 ans+ est apparue pendant dix secondes à l’écran trente secondes après le début de l’émission. Elle est revenue après chaque pause publicitaire, toujours pendant dix secondes et après une trentaine de secondes de contenu.

L’épisode présente surtout des conversations entre les personnages, dont certaines de nature sexuelle, entrecoupées de scènes du couple Mathieu et Charlotte ayant des relations sexuelles.

Vers le début de l’épisode, Mathieu annonce à Charlotte et Marilou qu’il écrira un article intitulé « Femmes fontaines : mythe ou réalité? » Marilou affirme qu’il s’agit d’un mythe et d’une « invention de la porn », mais Charlotte dit que cela lui est arrivé « un couple de fois, mais c’est toujours au troisième ou quatrième orgasme ». Elle explique ensuite la biologie du phénomène. Mathieu entraîne Charlotte dans la chambre à coucher pour une démonstration.

Les scènes de Charlotte et Mathieu au lit s’imbriquent aux autres scènes. Dans la première, Mathieu et Charlotte sont au lit. Charlotte est à quatre pattes, elle porte une chemise sans manches et son soutien-gorge est visible. Mathieu, toujours habillé, est à genoux derrière elle. Il semble qu’il ait mis ses doigts dans le vagin de Charlotte qui gémit et remue d’une façon qui indique qu’elle est excitée sexuellement. Mathieu regarde pour voir si elle éjacule.

Dans la deuxième, Mathieu regarde un schéma des organes génitaux féminins sur son téléphone cellulaire. Charlotte est allongée sur le dos. Elle déplace ses jambes. On voit son visage pendant que Mathieu lit les directives : « Faire des petits mouvements circulaires, mais avec une bonne pression. » La caméra change d’angle. Charlotte a maintenant posé une jambe sur l’épaule de Mathieu et replié le genou de l’autre. La main de Mathieu est cachée, mais elle est probablement dans le vagin de Charlotte. Charlotte dit « Fais comme ce genre » en bougeant deux de ses doigts en forme de caresse. Mathieu corrige son toucher et Charlotte ajuste sa propre position en disant : « Ça va prendre du lubrifiant. »

Entretemps, Marilou rappelle à Félix-Antoine qu’il lui a « demandé de venir dans [sa] bouche » une fois. Celui-ci explique qu’il aime sentir les lèvres vaginales d’une femme frémir sur sa bouche. Marilou mentionne l’idée de l’éjaculation féminine. Félix-Antoine croit lui aussi que c’est une invention de la porn.

Charlotte et Mathieu s’efforcent toujours de faire éjaculer Charlotte. Mathieu, qui ne porte plus que son caleçon, est agenouillé, la tête entre les jambes de Charlotte, et lui fait un cunnilingus. Charlotte lui dit que cela ne marchera pas et qu’elle commence à en avoir assez. La caméra présente un gros plan de la tête de Mathieu entre les jambes de Charlotte, mais sa chemise recouvre ses parties génitales. Mathieu se rhabille et sort pour aller au bar.

Une fois installé au bar, Mathieu reçoit un texto de Charlotte qui lui dit être « prête pour une prise 4 ». Charlotte et Mathieu sont de nouveau au lit. Mathieu est nu. Charlotte porte toujours sa chemise et elle est allongée sur le dos. Mathieu est au-dessus d’elle et lui fait l’amour. Charlotte crie de plaisir et a un orgasme. Mathieu jette un regard en dessous. Il dit « Le mythe devient réalité ». Les deux sourient et Mathieu s’étend sur Charlotte. Charlotte tape les fesses nues de Mathieu et ils s’embrassent. (Une description plus détaillée des scènes pertinentes se trouve à l’annexe A.)

Le 22 février, le CCNR a reçu une plainte par l’entremise de son formulaire web. La plaignante écrit que « les gestions explicites de nature sexuelle sont absolument inappropriées pour cette heure de la journée » et énumère plusieurs actes qu’elle a vus dans l’émission.

Noovo a répondu à la plaignante le 25 mars. Le télédiffuseur note que l’épisode était accompagné de l’icône « 13 ans et plus » et d’une mise en garde à l’auditoire. Il regrette que le contenu ait offensé la plaignante et ajoute que, suite à sa plainte, il a pris la décision de ne pas rediffuser l’épisode.

La plaignante a réécrit au CCNR le 27 mars pour savoir si ce type de contenu était autorisé à cette heure de la journée et si l’icône « 13 ans et plus » suffisait pour ce type de contenu explicite. Elle a déposé sa demande de décision le 6 avril. Selon elle, l’épisode vise des adultes avertis et l’icône « 13 ans et plus » ne permet pas à un télédiffuseur de présenter des scènes explicites à cette heure de la journée. Elle précise qu’elle-même n’a pas de problème à visionner ce type d’émission, mais seulement à une heure convenable, où les enfants ne sont pas susceptibles de regarder la télévision. Elle s’interroge sur la décision de Noovo de ne plus diffuser cet épisode et veut savoir comment la station s’assure de bien classer ses émissions et de respecter les règles associées aux heures de diffusion. (Toute la correspondance afférente se trouve à l’annexe B.)

LA DÉCISION

Le comité décideur francophone a étudié la plainte à la lumière des dispositions du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et du Code de l’ACR concernant la violence :

Code de déontologie de l’ACR, Article 10 – Télédiffusion (Mise à l’horaire)

a) Les émissions à l’intention des auditoires adultes ayant du contenu sexuellement explicite ou comportant du langage grossier ou injurieux ne devront pas être diffusées avant le début de la plage des heures tardives de la soirée, plage comprise entre 21 h 00 et 6 h 00. [...]

Code de déontologie de l’ACR, Article 11 – Mises en garde

Pour aider les téléspectateurs à faire leurs choix d’émissions, les télédiffuseurs doivent présenter des mises en garde à l’auditoire lorsque la programmation renferme des sujets délicats ou, du contenu montrant des scènes de nudité, des scènes sexuellement explicites, du langage grossier ou injurieux ou, d’autre contenu susceptible d’offenser les téléspectateurs, et ce

a) au début de la première heure, et après chaque pause commerciale pendant la première heure, d’une émission diffusée pendant la plage des heures tardives qui renferme ce genre de contenu à l’intention des auditoires adultes, ou

b) au début, et après chaque pause commerciale, des émissions diffusées hors de la plage des heures tardives dont le contenu ne convient pas aux enfants.

Des modèles de mises en garde appropriées figurent à l’Annexe A [du code]. Il s’agit de textes suggérés. Les télédiffuseurs sont invités à adopter le genre de texte qui est le plus apte à fournir aux téléspectateurs les renseignements les plus utiles et opportuns en ce qui concerne l’émission visée.

Code de l’ACR concernant la violence, Article 4.0 – Classification

Protocoles sur l’usage des icônes

Fréquence

L’icône de classification doit rester affichée pendant les 15 à 16 premières secondes de l’émission. Les Américains affichent normalement leur propre icône de classification pendant 15 secondes. Dans le cas des émissions qui durent plus d’une heure, il faut présenter de nouveau l’icône au début de la deuxième heure. Il s’agit de normes minimales; les stations voudront peut-être présenter les icônes plus fréquemment lorsqu’il s’agit d’émissions dont le contenu est particulièrement délicat.

Système de classification pour les télédiffuseurs canadiens de langue française

G – Général

L’émission peut être vue, louée ou achetée sans risque par des personnes de tout âge.

La mention « Visa général » signifie que l’émission n’est pas susceptible de perturber les enfants. Si ladite émission risque de heurter la sensibilité des enfants de moins de 8 ans, le Ministère ajoute à ce classement l’indication « Déconseillé aux jeunes enfants ».

Une œuvre classée « Visa général » peut comporter certaines scènes de violence, mais elles sont discrètes, peu nombreuses et peu intenses. Le ton et le genre de l’émission sont pris en considération. Ainsi, les scènes de violence d’une comédie ou d’une émission d’aventures mettant en vedette un héros plus grand que nature ont un effet différent sur les enfants que celles d’une émission réaliste.

Si la nudité est présente, les scènes d’amour demeurent assez discrètes. Selon le contexte, certains écarts de langage sont aussi acceptés.

8 + (Général – Déconseillé aux jeunes enfants)

Cette émission convient à un public large mais elle contient une violence légère ou occasionnelle qui pourrait troubler de jeunes enfants. L'écoute en compagnie d'un adulte est donc recommandée pour les jeunes enfants (âgés de moins de 8 ans) qui ne font pas la différence entre le réel et l'imaginaire.

13 ans et plus

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 13 ans et plus. Les enfants de moins de 13 ans peuvent y avoir accès s’ils sont accompagnés par un adulte.

Le Ministère classe dans cette catégorie les films qui nécessitent du discernement. Ces émissions comportent des passages ou des séquences qui peuvent heurter la sensibilité d’un public plus jeune.

Par exemple, les adolescents, conscients des artifices du cinéma, sont psychologiquement mieux armés pour voir des émissions plus complexes ou impressionnantes. Aussi, la violence, l’érotisme, le langage vulgaire ou l’horreur peuvent y être plus développés que dans les émissions classées « Visa général ». Ces thèmes peuvent même caractériser les œuvres en question. Les émissions doivent toutefois démontrer clairement le sens des actions des personnages, puisque les adolescents n’ont pas encore atteint la maturité nécessaire pour affronter certaines thématiques (drogue, suicide, situations troubles, etc.). Celles-ci sont donc examinées avec beaucoup d’attention. Le Ministère invite d’ailleurs les parents à tenir compte de l’avis formulé dans cette catégorie de classement.

16 ans et plus

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 16 ans et plus.

Vers l’âge de 16 ans, les jeunes effectuent le passage de l’adolescence vers l’âge adulte et acquièrent une certaine maturité psychologique.

Les émissions classées dans cette catégorie exposent des thématiques, des situations ou des comportements troublants. Ils expriment un point de vue plutôt direct sur les choses et peuvent contenir des scènes où la violence, l’horreur et la sexualité sont plus détaillées que dans les émissions classées des catégories « Visa général » (avec l’indication « Déconseillé aux jeunes enfants » ou non) et « 13 ans et plus ».

18 ans et plus

L’émission ne peut être vue, achetée ou louée que par des personnes de 18 ans et plus.

Le plus souvent, les émissions réservées aux adultes reposent essentiellement sur l’exploitation de rapports sexuels explicites. Il peut s’agir aussi d’émissions d’une grande violence, contenant des scènes de cruauté, de torture et d’horreur hyperréalistes.

Les membres du comité décideur ont lu toute la correspondance et visionné l’épisode en question. Le comité conclut que Noovo a enfreint l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR pour avoir diffusé l’épisode avant 21 h et l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR pour avoir omis de préciser le contenu à caractère sexuel dans ses mises en garde à l’auditoire. Noovo a aussi enfreint l’article 4 du Code de l’ACR concernant la violence pour avoir omis d’afficher l’icône pendant 15 secondes et pour avoir coté l’émission 13+, un classement insuffisant.

Les questions soumises au comité sont présentées ci-dessous.

Cet épisode de Mon ex à moi renferme-t-il un contenu sexuellement explicite destiné aux auditoires adultes qui aurait dû être diffusé après 21h en vertu de l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR?

Le CCNR a dû déterminer à plusieurs reprises ce qu’était un contenu sexuellement explicite convenant à des auditoires adultes. Tous les contenus à caractère sexuel ne sont pas considérés comme tels. Plusieurs facteurs entrent dans cette évaluation et la nudité n’est pas un critère déterminant en soi. La question clé est plutôt de savoir si l’activité sexuelle est évidente et démonstrative.

Dans TQS concernant un épisode de l’émission Faut le voir pour le croire (Décision CCNR 99/00-0460 et 00/01-0123, 29 août 2000), le comité a constaté une infraction quant à la mise à l’horaire de l’émission :

Selon le Conseil, les actes sexuels dépeints étaient tels qu’il est clair que l’émission s’adressait à un auditoire adulte. Le cunnilinctus, le coït furtif sur le capot d’une voiture dans un garage à étages, l’interlude sexuel dans un ascenseur sont tous des scènes qui peuvent ne pas poser de problème pour un auditoire adulte, mais ne conviennent pas du tout à de jeunes téléspectateurs, comme le signale la plaignante. La diffusion de cet épisode de Faut le voir pour le croire avant la plage des heures tardives enfreint manifestement le Code.

Dans une situation semblable, TQS concernant l’émission 2000 ans de bogues (Décision CCNR 99/00-0116 et -0345, 29 août 2000), le CCNR a examiné une émission humoristique diffusée à 19 h 30 qui portait sur la sexualité et renfermait une série d’images de nudité et d’activité sexuelle, ainsi que des vidéoclips tirés du tournage d’un film pornographique. Le comité n’a eu aucune hésitation à conclure que sa diffusion avait violé la disposition relative à la mise à l’horaire :

En l’espèce, le Conseil est d’avis que la collection d’images présentée dans le cadre de l’émission 2000 ans de bogues était trop osée pour être diffusée à 19 h 30. Il y a maints exemples de ce qui le préoccupe. Ainsi, en dépit du fait qu’on a accéléré le déroulement des scènes les dépeignant et masqué les parties génitales des acteurs, les actes sexuels que montrait le segment sur la pornographie dépassaient les bornes. De plus, distinction très nette par rapport au long métrage Strip Tease, les scènes de nudité présentées l’étaient dans un contexte carrément érotique, en l’occurrence, celui d’une séquence sur le tournage d’un film pornographique. Dans 2000 ans de bogues, non seulement le téléspectateur pouvait-il voir les seins des actrices, il voyait aussi l’exécution d’actes sexuels explicites.

Deux émissions d’informations sexuelles d’une heure chacune et animée par une sexologue ont été examinées par le CCNR dans TQS concernant deux épisodes de Sexe et confidences (Décision CCNR 01/02-0329, 5 avril 2002). Les deux épisodes avaient été diffusés à 13 h et ni l’un ni l’autre ne comportait de mises en garde à l’auditoire. Le premier épisode abordait la bestialité et la sexologue avait relaté des légendes du folklore à ce sujet et présenté des études scientifiques et des méthodes de pratique de bestialité. Elle avait également répondu à des appels téléphoniques de personnes qui décrivaient leurs expériences dans ce domaine ou rapportaient des histoires qu’elles avaient entendues. Des images de bestialité tirées de l’internet ont été présentées pendant cet épisode classé 18+. Le second épisode, classé 16+, portait sur les danses de striptease et renfermait des images de seins nus et des entrevues avec des employés et des clients de clubs de striptease. Sur la mise à l’horaire des deux épisodes, l’opinion du comité a été partagée :

Il estime que les références explicites à l’activité sexuelle (qu’il convient d’ajouter sont particulièrement du genre d’une aberration), de concert avec les images font que l’épisode sur la bestialité est clairement destiné aux adultes. Qui plus est, TQS l’a elle-même reconnu en déterminant qu’il convenait de classifier cette émission 18+.

[…]

D’autre part, le Comité trouve que la discussion et les images dans l’épisode concernant le strip-tease sont davantage orientées exclusivement vers des adultes que le long métrage qui porte le même nom [le long métrage Strip Tease dont ce même Comité a décidé qu’il n’exigeait pas une mise à l’horaire dans la plage des heures tardives].

Dans Canal D concernant Festival Juste pour Rire et Comicographies Juste pour Rire : François Morency (Décision CCNR 02/03-0142 et -0143, 17 juillet 2003), le comité a examiné deux émissions diffusées de 12 h à 13 h. Un plaignant s’est dit préoccupé par la diffusion, dans la case horaire de midi, de propos à caractère sexuel destinés à des adultes tels que : « Ça m’écœure moi. […] avoir un pénis dans bouche », « sperme sans gras pour la cochonne qui fait attention à elle » et « cigare dans le vagin ». Le comité a fait une distinction entre les deux épisodes et a déclaré que :

les références à caractère sexuel dans l’épisode biographique sur le comique François Morency […] étaient souvent brèves, voilées et légères. Il s’agissait aussi de moyens comiques, comme les doubles sens. Elles n’étaient ni graphiques, ni explicites et ne constituaient pas de la programmation exclusivement à l’intention d’un auditoire adulte. […] Ce n’était cependant pas le cas du numéro de Maxim Martin, un numéro qui, de l’avis du Comité, était plus long, plus grossier et plus graphique sur les sujets, entre autres, de la fellation et de la masturbation, à l’aide d’un gros cigare, d’une stagiaire par le président des États-Unis. Ce genre de contenu convient seulement aux auditoires adultes et ne doit pas être diffusé avant le début de la plage des heures tardives, soit 21 h.

Une émission qui explorait les pratiques sexuelles dans divers pays du monde a été diffusée à 21 h et comportait des photographies érotiques d’hommes et de femmes, une démonstration (uniquement avec les mains) du fonctionnement d’un appareil de masturbation pour hommes, un spectacle dans un bar pendant lequel une dominatrice éteignait une cigarette sur la langue d’une autre femme, des scènes d’une femme nue ligotée par son partenaire masculin et une discussion sur l’achat de sous-vêtements usagés ayant appartenu à de jeunes femmes par des hommes, pour des fins masturbatoires. Le comité a conclu que l’émission était sexuellement explicite et le service facultatif avait respecté la plage des heures tardives dans le fuseau horaire de l’endroit d’où provenait le signal donc, il n’y avait aucun manquement au code (TV5 concernant Le sexe autour du monde (« Japon »), Décision CCNR 11/12-1648, 24 octobre 2012).

Dans TQS concernant un épisode de Loft Story (Décision CCNR 03/04-0200 et -0242, 22 avril 2004), le comité a examiné un épisode d’une série de téléréalité qui se terminait par des images présentées sur un écran divisé en deux de lofteurs qui s’embrassaient les uns les autres dans un bain et d’autres qui retiraient leur haut de maillot (aucune scène de nudité n’était montrée). Le comité a jugé que la scène n’était pas suffisamment sexuellement explicite :

Bien qu’il y ait clairement des baisers et des caresses s’échangeant dans le bain entre les lofteurs, on ne montre pas de nudité et il n’y a rien d’autre qui puisse mener l’auditoire à conclure que l’activité intime aille plus loin que l’échange de baisers.

Dans une séquence sur le chanteur rock Billy Idol diffusée dans un épisode de Star Système, une émission de divertissement style magazine, une admiratrice du chanteur demande à Billy Idol de signer son nom sur sa poitrine et celui-ci s’exécute en signant juste au-dessus de son décolleté. Le chanteur pose ensuite pour une photo avec une autre admiratrice en faisant semblant de lui lécher les seins. Puis une autre admiratrice vêtue d’un haut en mailles de filet ne cachant rien de ses gros seins s’approche du chanteur qui soulève le vêtement et embrasse un de ses seins nus, laissant surtout voir l’autre sein nu. Le comité a conclu que le contenu n’était pas suffisamment sexuellement explicite pour devoir être diffusé après la plage des heures tardives (TVA concernant une séquence diffusée dans le cadre d’un épisode de Star Système, Décision CCNR 04/05-1319, 9 septembre 2005).

Dans MusiquePlus concernant CTRL (Décision CCNR 15/16-0367, 19 octobre 2016), le comité a examiné une émission animée par trois jeunes animateurs adultes présentant des vidéos provenant de YouTube ou d’autres sites de partage multimédia et les critiquant de façon humoristique. L’épisode en question contenait une vidéo où des personnes brandissaient des godemichés, se les jetaient à la tête ou les suçaient, et une autre vidéo qui présentait un jeune homme qui annonçait que le son du macaroni qu’on mélangeait lui faisait penser à what a good pussy sounds like (en anglais avec sous-titres français, « au son que font les bonnes chattes »). Le comité a conclu qu’il n’y avait pas de contenu réservé à un auditoire adulte justifiant une diffusion après 21 h :

l’utilisation de dildos, dans une scène où ils servaient d’objets de ralliement, n’est peut-être pas du meilleur goût, mais ne constitue pas un contenu sexuel suffisamment explicite pour ne s’adresser qu’à un auditoire adulte, uniquement durant la plage des heures tardives.

Dans Canal Vie concernant La belle gang (Décision CCNR 17/18-0448, 27 juin 2018), le comité a examiné l’épisode d’une émission-causerie télévisée portant sur l’âge et la sexualité dans lequel une sexologue parlait de l’évolution de la sexualité et montrait quelques jouets sexuels. Un segment présentait une entrevue avec un échangiste qui produisait des films pornographiques avec sa femme. Dans une vidéo du plateau de tournage d’un film porno, l’échangiste discutait avec le cadreur de la façon de réaliser le meilleure angle de pénétration : « Elle s’écarte comme ça, […], mais là que ce soit les gars qui s’occupent d’elle pour qu’elle se fasse fourrer comme il faut ». On pouvait vaguement distinguer des hommes nus, de dos. Le comité a conclu majoritairement que le contenu n’était pas suffisamment explicite pour devoir être diffusé après 21 h :

Après avoir visionné l’émission de La belle gang en question, le comité décideur a conclu à la majorité que le contenu n’était pas explicite au sens de l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR. En ce qui a trait à l’extrait du film d’une durée de 7 à 8 secondes commenté par le producteur porno-échangiste, il a été jugé acceptable parce que les images étaient suffisamment floues et que le contenu verbal comportait de simples allusions au sexe. Certes, certains propos de l’échangiste pouvaient être considérés comme suggestifs, mais ils n’ont pas été suffisamment explicites pour permettre de conclure qu’ils s’adressaient exclusivement à un auditoire adulte.

Dans TQS concernant le long métrage L’Affaire Thomas Crown (Décision CCNR 01/02-0622, 20 décembre 2002), le CCNR a reconnu qu’une scène de nature sexuelle d’une durée d’environ deux minutes et présentant les deux personnages principaux (un homme et une femme) se livrant à des activités sexuelles et où les fesses et les seins étaient visibles, qu’on peut avoir des différences régionales quant aux normes régissant la classification et la mise à l’horaire du contenu à caractère sexuel :

Le Comité régional du Québec est également entièrement conscient du fait qu’il est peu probable que les télédiffuseurs de langue anglaise ailleurs au pays choisissent cette classification comme celle convenant à ce film [13+] (en prenant pour acquis que la scène « problématique » n’est pas coupée). Selon les principes établis dans d’autres décisions rendues par le CCNR, il est fort probable qu’on aurait choisi la classification 18+ et qu’il aurait fallu diffuser ce film après le début de la plage des heures tardives. Cela ne pose cependant pas de problème, puisque les comités régionaux du CCNR sont là pour refléter dans les pratiques propres à la radiotélédiffusion et dans les goûts du public. Il s’agit d’ici d’un cas où la distinction est évidente.

Cet épisode de Mon ex à moi est une émission humoristique cotée 13+ par le télédiffuseur qui présente surtout des conversations, dont certaines de nature sexuelle, et plusieurs scènes sexuelles entre deux personnages (Mathieu et Charlotte). Les segments de nature sexuelle évoluent pendant l’épisode car Mathieu doit écrire un article intitulé « Femmes fontaines : mythe ou réalité? ». Charlotte est la complice qui lui permettra de faire ses recherches pour répondre à cette question.

Le comité a pris bonne note du fait que le CCNR avait reconnu qu’un comité pouvait représenter les goûts et les distinctions d’un public cible. En l’occurrence, un auditoire francophone peut tolérer un contenu sexuel plus explicite qu’un marché anglophone. Le comité reconnaît aussi que le contenu est de nature comique et satirique. Enfin, la nudité n’est présente qu’au dernier segment de nature sexuelle.

Tel qu’expliqué plus haut, la nudité en soi n’est pas un critère déterminant. L’essentiel est de savoir si l’activité sexuelle est évidente et démonstrative. Le comité conclut que, même avec des angles de caméra choisis, le contenu sexuel est non seulement évident, mais démonstratif. Il n’y aucun doute que le couple utilise diverses pratiques sexuelles (p. ex. : doigts dans le vagin, cunnilingus) et qu’il fait ostensiblement l’amour, le tout s’achevant sur l’orgasme de Charlotte qui crie de plaisir. Ayant répondu par l’affirmative à la question de Mathieu, le couple s’embrasse et Charlotte tape les fesses de ce dernier.

Le comité conclut que le contenu sexuel est explicite puisqu’il est évident et démonstratif et qu’il multiplie les détails sur les activités sexuelles. À ce titre, il s’agit d’un contenu destiné aux auditoires adultes qui aurait dû être diffusé après 21 h. Par conséquent, la diffusion de cet épisode de Mon ex à moi à 19 h 30 contrevient à l’article 10 du Code de déontologie de l’ACR.

La formulation des mises en garde de Noovo était-elle adéquate pour cet épisode de l’émission Mon ex à moi et respectait-elle les exigences de l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR?

La mise en garde du télédiffuseur précisait seulement que l’émission contenait « des scènes ou des sujets délicats destinés à un public averti ».

Le CCNR a affirmé dans plusieurs décisions que les mises en garde devaient préciser la nature du contenu susceptible d’offenser des téléspectateurs.

Dans Teletoon concernant Team America: World Police (Décision CCNR 07/08-1011, 7 août 2008), le film renfermait de nombreuses scènes de violence sanglante et de langage grossier. Outre des dialogues à caractère sexuel, le film comportait des images d’activités sexuelles, notamment une longue scène pendant laquelle un agent et une agente nus de Team America se livrent à des actes sexuels dans différentes positions. Les mises en garde offertes indiquent que [traduction] « Cette émission aborde un sujet destiné à un auditoire adulte. L’émission pourrait contenir des thèmes adultes et du langage grossier. Pour un public averti. » Le comité a conclu que les mises en garde n’étaient pas complètes :

Dans la présente affaire, bien que Teletoon ait bel et bien avisé les téléspectateurs du « langage grossier » dans le film, il a rangé la violence et le contenu à caractère sexuel sous le titre ambivalent de « thèmes adultes ». [...] Le Comité considère cela carrément insuffisant pour les téléspectateurs qui voudront peut-être savoir à quel type de contenu ils seront, ainsi que leurs familles, exposés. […] Bien que le Comité ne voit aucun problème pour ce qui est de la désignation supplémentaire « sujet à l’intention d’un auditoire adulte », il en vient à la conclusion que cette mention n’est pas suffisamment précise dans les cas de contenu à caractère sexuel, de violence, et de langage grossier ou injurieux. On doit bien les préciser dans les mises en garde.

Une émission qui comprenait des photographies érotiques d’hommes et de femmes, une démonstration (uniquement avec les mains) du fonctionnement d’un appareil de masturbation pour hommes, un spectacle dans un bar au cours duquel une dominatrice éteignait une cigarette sur la langue d’une autre femme, des scènes d’une femme nue ligotée par son partenaire masculin et une discussion sur l’achat, par des hommes, de sous-vêtements usagés ayant appartenu à de jeunes femmes pour des fins masturbatoires avait pour mise en garde que l’émission s’adressait à un auditoire adulte. Le comité a constaté une infraction à l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR car les mises en garde ne mentionnaient pas précisément le contenu à caractère sexuel (TV5 concernant Le sexe autour du monde (« Japon »), Décision CCNR 11/12-1648, 24 octobre 2012).

Le CCNR a examiné une plainte concernant une comédie sur deux frères en quête de femmes avec lesquelles s’offrir un bon temps dans CITY-DT concernant The Long Weekend (Décision CCNR 13/14-0046, 5 février 2014). Le film comprenait plusieurs scènes d’activité sexuelle explicite, de même que des allusions vulgaires à des actes sexuels et aux attraits féminins. Le comité a constaté une infraction à l’article 11 pour avoir omis de mentionner le contenu à caractère sexuel dans les mises en garde :

Le CCNR a conclu à plusieurs reprises que les télédiffuseurs ont l’obligation de fournir, dans leurs mises en garde, des renseignements précis concernant la nature de ce qui risque de choquer dans l’émission qui va suivre. Des termes vagues comme « sujets délicats » ou « contenu pour adultes », bien qu’ils puissent se justifier à l’occasion, ne devraient pas servir de passe-partout pour englober tous les genres de contenu à risque. Un télédiffuseur doit plutôt préciser si l’émission contient des scènes de nudité, de violence, de langage grossier ou d’activité sexuelle. Ce sont des détails qui renseignent mieux le téléspectateur. Il y a en effet des personnes que la violence choque, mais pas le langage grossier, tandis que d’autres sont indignées par des scènes de sexualité explicite, mais pas par la violence. Indiquer la nature précise du contenu permet aux téléspectateurs de faire de meilleurs choix pour leur famille. L’abus de mises en garde qui ne se justifie pas ou ne donne pas de précisions va à l’encontre de l’objectif visé.

La jurisprudence du CCNR est limpide à ce sujet. Il faut préciser la nature du contenu qui pourrait choquer le téléspectateur pour que ce dernier puisse prendre une décision éclairée concernant le visionnement de l’émission. L’utilisation de termes vagues, comme Noovo l’a fait dans ce cas précis, n’est pas appropriée. En conséquence, le comité conclut que les mises en garde de cet épisode de Mon ex à moi contreviennent à l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR en ne mentionnant pas le contenu à caractère sexuel.

Noovo a-t-il enfreint l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence qui énonce les protocoles sur l’usage des icônes en n’affichant l’icône de classification que pendant 10 secondes?

Tel qu’indiqué plus haut, l’icône « doit rester affichée pendant les 15 à 16 premières secondes de l’émission ». Dans le contexte, Noovo a affiché l’icône 13+ seulement pendant 10 secondes et 30 secondes après le début de l’émission. Celle-ci est revenue au retour de chaque pause publicitaire, mais seulement pendant 10 secondes et 30 secondes après le début.

Dans TQS concernant le long métrage L’Affaire Thomas Crown (Décision CCNR 01/02-0622, 20 décembre 2002), le comité a constaté une violation à l’obligation d’afficher l’icône de classification pendant les 15 à 16 secondes requises. Celle-ci était restée affichée huit secondes au début de la télédiffusion et 9 secondes au début de la seconde heure.

Dans un épisode de la téléréalité Loft Story, TQS a diffusé une icône de classification 13+ au début de l’émission et après chaque pause publicitaire, chaque fois pendant 5 à 6 secondes. Le comité a conclu à une infraction car l’icône n’avait pas été affichée pendant les 15 à 16 secondes requises au début de l’émission. Bien que celle-ci ait été diffusée plus souvent que nécessaire, TQS avait l’obligation de respecter l’exigence de durée d’affichage (TQS concernant un épisode de Loft Story, Décision CCNR 03/04-0200 et -0242, 22 avril 2004).

Le CCNR a systématiquement appliqué l’application de l’exigence concernant la durée d’affichage de l’icône de classification et il a conclu à un manquement à l’obligation du code chaque fois qu’un diffuseur n’avait pas respecté la durée d’affichage de 15 à 16 secondes (TQS concernant le film Film de peur, Décision CCNR 02/03-0940, 22 avril 2004; TQS concernant le film de Bleu nuit intitulé Misson de charme, Décision CCNR 03/04-0976, 10 février 2005; TVA concernant Les jeunes loups, Décision CCNR 13/14-0808, 10 septembre 2014 et MusiquePlus concernant CTRL, Décision CCNR 15/16-0367, 19 octobre 2016).

Dans ce cas-ci, Noovo n’a pas respecté son obligation d’afficher l’icône de classification pendant 15 à 16 secondes au début de l’émission. Même si l’icône est réapparue après chaque pause publicitaire, l’annonce « ne dispensait pas le diffuseur de respecter l’exigence de durée d’affichage. » Par conséquent, Noovo a enfreint l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence qui énonce les protocoles sur l’usage des icônes en n’affichant l’icône que pendant 10 secondes.

La cote « 13 ans et plus » donnée par Noovo à cet épisode de Mon ex à moi est-elle conforme au système de classification prévu à l’article 4.0 du Code de l’ACR concernant la violence?

Le groupe d’âge de l’auditoire pour chaque catégorie est cité à titre purement indicatif. Une cote de 13+ pour une émission ne signifie pas que tous les adolescents de 13 ans et plus peuvent la regarder sans être le moins du monde troublés. Les parents sont les mieux placés pour évaluer le niveau de tolérance de leurs enfants. Par ailleurs, les catégories de classification prévoient une échelle de variation pour chacun des critères. Autrement dit, il y aura des émissions cotées 13+ qui se rapprocheront d’un classement 8+ et d’autres qui frôleront le 16+.

Dans TQS concernant le long métrage L’Affaire Thomas Crown (Décision CCNR 01/02-0622, 20 décembre 2002) le comité a examiné une scène d’une durée de deux minutes qui montrait les personnages principaux, un homme et une femme, se livrant à des actes sexuels, les fesses et les seins nus bien visibles à l’écran et qui avait été classifiée 8+ par le télédiffuseur. Ce dernier avait expliqué que la version du film présentée dans les salles de cinéma avait reçu un « Visa général » par la Régie du cinéma du Québec, mais qu’il avait resserré cette classification à 8+ pour sa diffusion à la télévision. Le comité établit dans sa décision que les télédiffuseurs de langue française, même s’ils ont le droit d’utiliser le système de la Régie, ne peuvent pas automatiquement se fier au classement d’un film par la Régie à cause des circonstances différentes de l’environnement télévisuel. Quant au choix de TQS de classer la diffusion 8+, le comité a conclu que cette cote était trop basse et qu’elle aurait dû être de 13+ pour les raisons suivantes :

Dans la présente affaire, le Comité est d’avis que les niveaux de classification choisis par la Régie (G) et par le télédiffuseur (8+) ne sont pas suffisamment élevés. Comme l’a fait remarquer la vice-présidente des communications de TQS dans sa lettre, la définition que donne la Régie à la classification G est la suivante : « si la nudité peut être présente, les scènes d’amour demeurent cependant assez discrètes ». Le télédifuseur a relevé la classification à 8+ pour en effet y ajouter l’avertissement supplémentaire de la Régie selon lequel le film est « déconseillé aux jeunes enfants ». Le Comité reconnaît que ce film devrait être déconseillé aux enfants, non seulement aux « jeunes enfants » de 8 ans ou moins, mais aussi aux enfants tels que définis dans le code pertinent comme signifiant une personne ayant moins de 12 ans. Par conséquent, le Comité est d’avis que la cote 13+ serait davantage convenable pour ce film. Comme le stipule la Régie, cette catégorie se rapporte aux films qui nécessitent un certain discernement de la part du spectateur. Ces films « comportent des passages ou des séquences qui peuvent heurter la sensibilité d’un public plus jeune ». Plus loin dans cette définition adoptée par la Régie, on utilise le terme « érotisme », plutôt que des mots plus doux comme « nudité » et « scènes d’amour », qui eux se trouvent dans la définition de la catégorie G. De l’avis du Comité, le terme « érotique » est le mot clé qui définit la scène où les deux protagonistes font l’amour dans l’entrée de l’appartement de Thomas.

S’agissant d’un film qui se voulait une satire des films d’horreur, Film de peur, (dans TQS concernant le film Film de peur, Décision CCNR 02/03-0940, 22 avril 2004) qui présentait des images renfermant des références sexuelles et du langage grossier, le télédiffuseur l’avait classée 13+. Le comité a conclu que 13+ était le choix approprié :

Cette classification s’applique lorsque « la violence, l’érotisme, le langage vulgaire ou l’horreur peuvent y être plus développés et constituer une caractéristique dominante du film. » Le Comité est d’avis que le film correspond à cette définition. Il souligne aussi qu’il appartient aux parents de déterminer le niveau de classification de films qui est approprié dans leur propre foyer. Il n’existe pas de lien direct entre le classement « 13 ans+ » et l’âge de 13 ans. D’abord le niveau de maturité varie d’un enfant de 13 ans à l’autre. […] Pour le film en question, le diffuseur avait raison de choisir le classement « 13 ans+ ».

Dans TVA concernant Les jeunes loups (Décision CCNR 13/14-0808, 10 septembre 2014), le comité a étudié deux épisodes d’une émission dramatique portant sur une équipe de jeunes journalistes. Un des épisodes renfermait des scènes de sexualité, notamment d’un couple au lit dont les mouvements et les gémissements suggéraient des relations sexuelles. L’autre épisode comprenait des scènes de violence, notamment d’un homme tirant sur une policière, et des photos du visage ensanglanté de la policière. Le comité a conclu que la cote 13+ convenait à l’émission parce que le langage et les scènes de sexualité et de violence « ne sont pas suffisamment explicites ou d’une violence telle que des adolescents ne puissent les visionner ».

Par ailleurs, dans TQS concernant un épisode de la série Faut le voir pour le croire (Décision CCNR 99/00-0460 et 00/01-0123, 29 août 2000), le comité a traité une plainte contre une émission du style « caméra cachée » filmant des gens en train de faire des choses idiotes ou illégales. L’épisode diffusé à 19 h 30 comportait des scènes de nudité et d’intimité sexuelle montrant des gens surpris pendant un cunnilingus ou un coït sur le capot d’une voiture ou dans un ascenseur. Le comité a conclu que TQS aurait dû classer celle-ci de 16+ :

Le Conseil estime en outre que, dans ce cas-ci, en ce qui a trait à la famille, la cote « 13 ans et plus » n’aurait pas été assez restrictive puisqu’elle prévoit que « des scènes d’intimité sexuelle valorisant, par exemple, des relations de pouvoir ou des situations troubles ne conviennent pas à des jeunes de cet âge ». D’autre part, bien que la cote « 18 ans et plus » soit celle qui comprenne « les films exploitant principalement des manifestations explicites », la cote « 16 ans et plus » lui apparaît être celle qui aurait convenu.

Le CCNR en est venue à la même conclusion dans une autre décision rendue la même journée (TQS concernant l’émission 2000 ans de bogues, Décision CCNR 99/00-0116 et -0345, 29 août 2000). L’émission faisait partie d’une série autre que dramatique dont chaque épisode traitait d’un sujet particulier avec humour. Dans l’épisode en cause, l’animateur avait abordé une variété de sujets se rapportant à la sexualité, notamment l’évolution des pratiques sexuelles à travers les âges, l’activité sexuelle des animaux, les accessoires sexuels et l’industrie de la pornographie. L’émission se composait d’entrevues avec divers « experts » en sexualité et d’une série d’images et de séquences vidéo, parmi lesquelles plusieurs scènes de nudité où l’on pouvait clairement voir des seins nus. Elles comportaient également des extraits du tournage d’un film pornographique où le télédiffuseur avait masqué les parties génitales des acteurs en y superposant des caches. Le comité a conclu que l’émission n’était pas exemptée de classification et qu’elle aurait dû être classée 16+.

Enfin, dans TQS concernant le long métrage Les Girls de Las Vegas (Décision CCNR 01/02-0478, 20 décembre 2002), le comité a convenu que la classification donnée par TQS de 16+ était appropriée pour un film sur l’industrie de la danse érotique qui renfermait beaucoup d’images de nudité ainsi que deux scènes explicites d’actes sexuels, chacune de trois minutes environ. Dans la première scène, le personnage principal, une femme complètement nue, offre une danse de contact à un homme entièrement vêtu jusqu’à ce que celui-ci atteigne l’orgasme. Dans la seconde scène, le même couple, nu cette fois-ci, se livre à une activité sexuelle frénétique dans une piscine. Une autre scène faisait allusion à un viol : deux hommes menaçants s’approchaient d’une femme à un party et celle-ci était vue plus tard trébucher en sortant d’une chambre à coucher, désorientée et les jambes pleines de sang.

Le comité est bien conscient que l’icône de classification vise à permettre aux parents d’évaluer si une émission risque de dépasser le seuil de tolérance de leurs enfants. De plus, les catégories de classification prévoient une échelle de variation pour chacun des critères. La catégorie 13 ans et plus prévoit que « la violence, l’érotisme, le langage vulgaire ou l’horreur peuvent y être plus développés que dans les émissions classées “Visa général” ».

Ce dernier élément est particulièrement important dans le présent contexte puisque la catégorie 16 ans et plus prévoit que « Vers l’âge de 16 ans, les jeunes effectuent le passage de l’adolescence vers l’âge adulte et acquièrent une certaine maturité psychologique. […] [Les émissions dans cette catégorie] expriment un point de vue plutôt direct sur les choses et peuvent contenir des scènes où la violence, l’horreur et la sexualité sont plus détaillées que dans les émissions classées des catégories “Visa général” (avec l’indication “Déconseillé aux jeunes enfants” ou non) et “13 ans et plus” ».

Le comité considère que cet épisode de Mon ex à moi dépasse le seuil d’acceptabilité des jeunes adolescents de 13 ans et plus. Non seulement les scènes sexuelles sont-elles détaillées, mais elles sont évidentes et démonstratives. Dans ce cas précis, il se peut que les deux catégories de classification se recoupent dans la mesure où certains adolescents de 15 ans peuvent trouver que le traitement comique des scènes sexuelles rend le contenu acceptable. Toutefois, la jurisprudence du CCNR porte le comité à croire que la majorité des parents pensent que le contenu sexuel est troublant et qu’il dépasse le seuil de tolérance des jeunes adolescents. La cote 16+ informe les parents que le contenu sexuel d’une émission exige une maturité psychologique beaucoup plus adulte. Par conséquent, le comité conclut que cet épisode aurait dû être coté 16 +.

Enfin, le comité aimerait souligner que les codes de l’ACR ne sont pas des outils de censure. Il note que Noovo a indiqué dans sa réponse avoir décidé de ne pas rediffuser cet épisode de Mon ex à moi. Ni le CCNR, ni la plaignante ne veulent éliminer ce genre de contenu du système de radiodiffusion canadienne. La Loi sur la radiodiffusion prévoit que le système de radiodiffusion devrait « favoriser l’épanouissement de l’expression canadienne en proposant une très large programmation qui traduise des attitudes, des opinions, des idées, des valeurs et une créativité artistique canadiennes. »

Autrement dit, le système canadien de radiodiffusion prévoit offrir une grande variété de contenu, y compris un contenu semblable à cet épisode de Mon ex à moi. Toutefois, les codes visent à s’assurer que les mises à l’horaire, les mises en garde et les icônes de classification respectent les exigences des codes administrés par le CCNR, permettant ainsi aux auditoires de connaître le genre de contenu offert par le diffuseur et de juger s’ils veulent le visionner.

Réceptivité du télédiffuseur

Dans toutes les décisions rendues par le CCNR, ses comités évaluent dans quelle mesure le radiodiffuseur s’est montré réceptif envers le plaignant. Bien que le radiodiffuseur ne soit certes pas obligé de partager l’opinion du plaignant, sa réponse doit être courtoise, réfléchie et complète. Dans la présente affaire, malgré une réponse assez courte, Noovo a néanmoins répondu aux exigences de réceptivité. Ce télédiffuseur ayant rempli son obligation de se montrer réceptif, il n’y a pas lieu d’en exiger davantage de sa part, sauf pour l’annonce de cette décision.

ANNONCE DE LA DÉCISION

CFJP-DT (Noovo Montréal) est tenu : 1) de faire connaître la présente décision selon les conditions suivantes, en formats audio et vidéo : une fois pendant les heures de grande écoute, dans un délai de trois jours suivant sa publication, et une autre fois dans un délai de sept jours suivant sa publication, dans le même créneau horaire que Mon ex à moi, mais pas le même jour que la première annonce, 2) de faire parvenir à la plaignante qui a présenté la demande de décision, dans les quatorze jours suivant la diffusion des deux annonces, une confirmation écrite de son exécution et 3) au même moment, de faire parvenir au CCNR copie de cette confirmation accompagnée du fichier-témoin attestant la diffusion des deux annonces, qui seront formulées comme suit :

Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision a jugé que Noovo avait enfreint le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs et le Code de l’ACR concernant la violence en diffusant un épisode Mon ex à moi le 22 février 2021 à 19 h 30. L’épisode, qui renferme des scènes de sexualité explicite, aurait dû été diffusé après 21 h en vertu de l’article 10 du Code de déontologie. Les mises en garde à l’auditoire auraient dû aviser du contenu à caractère sexuel en vertu de l’article 11 du code. Noovo n’a pas affiché l’icône de classification pendant 15 secondes, conformément à l’article 4 du Code de l’ACR concernant la violence. L’épisode aurait dû été classé 16 ans et plus en vertu du code.

La présente décision devient un document public dès sa publication par le Conseil canadien des normes de la radiotélévision.

ANNEXE A

Mon ex à moi est une émission dramatique qui suit les vies amoureuses d’un groupe de jeunes adultes. Noovo Montréal a diffusé cet épisode le 22 février 2021 à 19 h 30.

Au début de l’épisode et à la fin de chaque pause publicitaire, Noovo a diffusé en format audio et vidéo la mise en garde ci-dessous :

Avertissement

Cette présentation contient des scènes ou des sujets délicats destinés à un public averti.

Après 30 secondes d’émission, l’icône 13 ans+ est apparue pendant 10 secondes à l’écran. Elle est revenue après chaque pause publicitaire, toujours pendant 10 secondes et toujours après 30 secondes environ de contenu.

Voici une description et transcription des scènes pertinentes.

03:32 à 04:10

Marilou est enceinte. Son amie Charlotte et elle essaient de faire la liste des hommes qui pourraient être le père du bébé de Marilou.

Mathieu entre dans la cuisine où Marilou et Charlotte sont assises. Il dit qu’il écrira un article intitulé « Femmes fontaines : Mythe ou réalité? »

Marilou : Mythe! C’est une invention de la porn cette affaire-là.

Charlotte : Non, ça existe pour vrai.

Marilou : C’est du pipi?

Charlotte : Il peut y avoir des traces. Mais c’est parce que le liquide vient des glandes de Skene qui sont juste à côté du méat urinaire. [Mathieu et Marilou ont l’air stupéfaits.] On est tout capable d’être fontaine.

Marilou : Je le saurais si je l’étais.

Mathieu : Attends, attends, attends. Toi, ça marche?

Charlotte : C’est arrivé un couple de fois, mais c’est toujours au troisième ou quatrième orgasme.

Marilou : Non!?

Mathieu : Okay, viens-t’en. Je suis désolé, Mari. Mais j’ai un article à écrire et je veux savoir de quoi je parle. C’est parti.

Mathieu entraîne Charlotte hors de la cuisine.

05:01 à 05:30

Mathieu et Charlotte sont sur un lit. Charlotte est à quatre pattes. Elle porte une chemise sans manches et on peut voir son soutien-gorge. Mathieu, toujours habillé, est à genoux derrière Charlotte. Il semble qu’il ait ses doigts dans son vagin. Elle gémit et bouge d’une façon qui indique qu’elle est excitée sexuellement. Mathieu regarde pour voir si elle éjacule.

05:30 à 06:25

Marilou téléphone à Josh pour lui dire qu’il est possiblement le père de son bébé.

Marilou : Je sais pas trop comment dire ça, mais savais-tu ça toi que le taux réel d’efficacité des condoms c’est comme 82 pour cent là?

Josh : Hein?

Marilou : Je dis, chus sous le choc. J’ai eu le, le test de grossesse positif.

Josh tombe par terre et dit qu’il a une douleur à la poitrine.

13:32 à 14:06

Charlotte et Mathieu sont de nouveau au lit. Charlotte porte une chemise sans manches. Mathieu regarde un schéma des organes génitaux féminins sur son téléphone cellulaire. Charlotte est allongée sur le dos. Elle déplace ses jambes. On voit son visage pendant que Mathieu lit les directives.

Mathieu : Faire des petits mouvements circulaires, mais avec une bonne pression.

L’angle de la caméra change. Charlotte a posé une jambe sur l’épaule de Mathieu et replié le genou de son autre jambe. La main de Mathieu est cachée, mais prétendument dans le vagin de Charlotte.

Charlotte : C’est pas exactement une bonne pression ça. Fais comme ce genre. [Elle bouge deux de ses doigts en forme de caresse]

Mathieu : Chus pas Capitaine Crochet. [Mathieu ajuste sa façon de toucher.] Comme ça, genre?

Charlotte : Ah, non. [Elle ajuste sa position à elle.] Ça va prendre du lubrifiant.

Mathieu : Tu veux qu’on arrête?

Charlotte : Non, non. Juste je veux te taquiner. [Elle prend le téléphone cellulaire de Mathieu et le lance. Ils s’embrassent.] Capitaine Crochet. [Mathieu se met à enlever son t-shirt à lui]

14:34 à 15:36

Marilou a invité Félix-Antoine chez elle.

Félix-Antoine : Je me demande ce que j’ai fait pour te faire fuir.

Marilou : Rien, rien. Rien fait.

Félix-Antoine : C’est quoi d’abord?

Marilou : C’est juste que j’ai pas trop sûre quoi faire quand tu m’as demandé de venir dans ta bouche.

Félix-Antoine : Euh... je voulais juste sentir, euh, boy, c’est vraiment la conversation la plus malaisante ever.

Marilou : Eille, t’es pas vraiment obligé de m’expliquer là.

Félix-Antoine : J’aime ça, j’aime ça sentir les lèvres sur ma bouche. Frémir. C’est cool d’avoir la confirmation que la fille a du fun.

Marilou : Eille, vraiment là. Stop. C’est beau.

Félix-Antoine : OK.

Marilou : Je pensais que, que tu attendais à ce que je, je [elle gesticule de ses mains] j’éclate.

Félix-Antoine : [il rit] Ben voyons. Tout le monde sait que c’est une invention de la porn ça.

16:52 à 17:35

Charlotte et Mathieu sont toujours au lit. Charlotte porte toujours sa chemise sans manches et est allongée sur le dos. Mathieu ne porte maintenant que son caleçon. Il est agenouillé, la sa tête entre les jambes de Charlotte, et lui fait un cunnilingus.

Charlotte : Mathieu, Mathieu, c’est assez. [Elle touche la tête de Mathieu.]

Mathieu : Prends ton temps là. Je peux faire ça pendant des heures. [Il recommence.]

Charlotte : Oui là, mais non, elle marcherait pas là.

La caméra présente un gros plan de la tête de Mathieu entre les jambes de Charlotte, mais sa chemise recouvre ses parties génitales.

Mathieu : Mais relaxe un peu.

Charlotte : Non, je connais mon corps pis là c’est de l’acharnement.

Mathieu : C’est comme un peu de fun là.

Charlotte : Non, pis vraiment là, c’est rendu là que ça m’agresse là.

Mathieu : Ça t’agresse? Ça fait des heures que j’essaie de te satisfaire, pis je t’agresse? Aiye, eiye. Wow.

Mathieu se met debout et remet son pantalon. Charlotte se relève sur le lit.

Charlotte : C’est pas de ta faute. Ça marche pas tout le temps.

Mathieu quitte la chambre et Charlotte a l’air frustrée.

24:37 à 24:46

Mathieu est au bar. Il reçoit un texto de Charlotte qui est montré sur l’écran : « Je suis prête pour une prise 4. »

26:54 à 27:18

Charlotte et Mathieu sont encore au lit. Mathieu est nu. Charlotte porte toujours sa chemise et est allongée sur le dos. Mathieu est au-dessus d’elle et lui fait l’amour. Charlotte crie de plaisir et a un orgasme. Mathieu jette un regard en dessus.

Mathieu : Le mythe devient réalité.

Les deux sourient et Mathieu s’étend sur Charlotte. Charlotte tape les fesses nues de Mathieu et ils s’embrassent.

ANNEXE B

La plainte

Le CCNR a reçu la plainte suivante le 22 février 2021 :

Station de télévision ou de radio : Noovo

Titre de l’émission : Mon ex à moi

Date de la diffusion de l’émission : 22/02/2021

Heure de l’émission : 19 h

Motif :

Les gestions explicites de nature sexuelle sont absolument inappropriées pour cette heure de la journée. Des adultes font l’amour, cunnilingus, photo sexuelle, lèvres (partie génitale), vulves, etc. Nous ne sommes pas de nature pudique, mais franchement, cela dépasse les normes. D’autant plus qu’il y a des enfants dans cette émission!

La réponse du télédiffuseur

Noovo a répondu à la plaignante le 25 mars :

Le Conseil canadien des normes de radiotélévision (« CCNR ») nous a fait parvenir une copie de votre plainte du 22 février 2021 concernant un épisode de la série Mon ex à moi diffusé sur les ondes de Noovo le 22 février vers 19 h 30.

Nous tenons à vous remercier de nous avoir fait part de vos préoccupations.

Nous regrettons que le contenu de l’épisode vous ait offensé. Nous avons visionné l’épisode en question qui en l’occurrence comportait l’icône « 13 ans et plus » ainsi qu’une mise au garde aux téléspectateurs.

L’avis de nos téléspectateurs est important pour nous, et c’est ainsi que suite à votre commentaire et au visionnement de l’épisode, nous avons pris la décision de ne pas le rediffuser. Il s’agissait donc de la dernière diffusion de cet épisode.

Nous vous prions d’agréer, Madame [L.], l’expression de nos salutations distinguées.

Correspondance afférente

La plaignante a réécrit au CCNR le 27 mars en posant des questions :

Bonjour

J’ai maintenant eu la réponse de Noovo. Je souhaite maintenant savoir :

- si ce type de contenu est autorisé à cette heure de la journée;

- si un avis « 13 ans et plus » est suffisant pour ce type de contenu explicite.

J’apprécierais que le CCNR puisse visionner l’émission pour bien comprendre ce dont je parle.

Elle a également déposé sa demande de décision le 6 avril avec les commentaires suivants :

Bonjour,

J’ai bien reçu la réponse de Bell et leur réponse ne me satisfait pas. En effet, le contenu de cet épisode est, à mon avis, pour adultes avertis seulement. L’avertissement « 13 ans et plus » en début d’émission ne permet pas à un diffuseur de mettre à l’antenne des scènes aussi explicites à cette heure du jour. La catégorisation des émissions est importante et je doute sincèrement que cette émission respecte le cadre établi.

Le diffuseur mentionne « Nous regrettons que le contenu de l’épisode vous ait offensé. » Rectification : je ne suis pas offusquée par cette scène. Je considère plutôt que NOOVO a failli à sa responsabilité de s’assurer que son contenu respecte les auditeurs à qui elle s’adresse à cette heure du jour. Je suis une adulte et je n’ai pas de souci à visionner ce type d’émission à une heure qui convient pour des adultes seulement. Je n’ai plus d’enfants à la maison, mais je peux imaginer ceux qui ont intercepté ces scènes avec leur famille et qui ont dû répondre à des questions plutôt embarrassantes.

NOOVO mentionne « Nous avons visionné l’épisode en question qui en l’occurrence comportait l’icône “13 ans et plus” ainsi qu’une mise au garde aux téléspectateurs. » Je comprends donc que Bell juge qu’elle a bien agi. Pourtant, elle ajoute « ... suite à votre commentaire et au visionnement de l’épisode, nous avons pris la décision de ne pas le rediffuser. » Mais pourquoi si elle mentionne avoir ajouté l’avis obligatoire? Je doute qu’un simple commentaire d’une téléspectatrice soit suffisant pour mettre fin à une rediffusion potentielle. Je crois que travail en amont a été bâclé.

Ma question : Quelles actions ont été prises pour s’assurer de bien catégoriser celui-ci? Une analyse fine est-elle faite avant la diffusion pour ainsi s’assurer de respecter les règles?