Une séquence vidéo qui ne se rapportait pas au sujet d’une émission d’affaires publiques n’aurait pas dû être diffusée, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 14 octobre 2005 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une séquence vidéo qui a été diffusée par TVA dans le cadre d’un épisode de l’émission d’affaires publiques Dans la mire. Les personnes montrées dans le vidéoclip diffusé se sont plaintes au CCNR qu’il communique l’impression qu’elles sont autistes, alors qu’elles ne le sont pas. Le Comité régional du Québec en est venu à la conclusion que le fait d’avoir inclus la séquence pendant l’épisode a rendu l’émission inexacte, ce qui constitue une infraction au Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et au Code de déontologie (journalistique) de l’Association canadienne des directeurs de l’information en radio-télévision (ACDIRT).

Le sujet de l’épisode du 1er février 2005 de Dans la mire était l’autisme. L’animatrice et ses invités ont expliqué la nature de cette maladie, ainsi que ses symptômes et ses traitements possibles. On y montrait plusieurs séquences vidéo d’enfants autistes (il est à présumer) afin d’étayer la discussion. Lorsqu’on a mentionné la zoothérapie dans le contexte des traitements possibles, TVA a diffusé une séquence montrant trois adultes, à savoir deux femmes et un homme, qui jouent avec un chien.

Le CCNR a été saisi d’une plainte de la part de l’homme et d’une autre plainte de la part d’une des femmes figurant dans ce vidéoclip. Ils ont expliqué que ce matériel visuel avait été filmé quatre ans auparavant dans le cadre d’un reportage sur les chiens d’assistance médicale, reportage que TVA n’a d’ailleurs jamais diffusé. Ils se sont plaints que le fait d’avoir diffusé cette séquence dans l’épisode de 2005 de l’émission Dans la mire sur l’autisme a porté atteinte à leur vie privée et donné la fausse impression qu’ils sont atteints d’autisme.

Le Comité régional du Québec a examiné les plaintes à la lumière de l’article sur les nouvelles du Code de déontologie de l’ACR et de celui sur l’exactitude du Code de déontologie (journalistique) de l’ACDIRT, lesquels exigent que l’information soit présentée avec exactitude et précision. Le Comité a jugé qu’en diffusant cette séquence pour illustrer une discussion sur l’autisme, le réseau a violé ces deux articles des codes pour les raisons suivantes :

Les comités décideurs du CCNR comprennent très bien que la télévision est un moyen de communication visuel. Même s’il est vari que les groupes de spécialistes comme ceux invités par TVA dans le cas qui nous occupe peuvent s’avérer fort éducatifs et utiles, les télédiffuseurs tâchent d’enrichir les discussions d’éléments visuels. [...] Nonobstant ce dilemme, le télédiffuseur n’est pas à l’abri de l’obligation de veiller à l’exactitude.

[...]

[B]ien que la plaignante ait volontiers admis sa cécité, les deux plaignants n’étaient décidément pas autistes. L’utilisation de leur image respective dans le contexte d’une émission sur ce sujet pourrait très bien avoir porté les téléspectateurs à conclure qu’ils étaient effectivement autistes. [...] Pour conclure, bien qu’il sympathise avec le dilemme du télédiffuseur qui cherchait à trouver des images qui conviennent pour ajouter un peu d’intérêt visuel à « l’émission de chaises », le Comité régional du Québec en vient à la conclusion que TVA a présenté une histoire d’affaires publiques inexacte [...].

En ce qui concerne l’aspect de la plainte traitant de l’attentat à la vie privée, le Comité du Québec a trouvé qu’il n’avait « pas suffisamment de renseignements sur les circonstances entourant l’enregistrement pour rendre une décision ». Il a noté qu’il y avait certaines divergences entre la version du télédiffuseur et celle des plaignants de ce qui s’est passé qu’il n’était pas en mesure de régler.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 575 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu’il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l’on a aussi accès à d’autres renseignements pertinents, aux sites des membres du Conseil et à d’autres sites d’intérêt. Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.