Une séquence de mauvais goût de WWE Bottom Line n’enfreint pas les codes de radiotélédiffusion, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 9 mars 2004- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une des séquences diffusées dans le cadre de l’émission de lutte Monday WWE Bottom Line diffusé par le service spécialisé The Score.  L’émission en question est une émission style magazine qui fait un tour d’horizon des meilleurs moments de la lutte en mettant en vedette des mises à jour et des scènes de matchs de lutte récents ainsi que d’autres événements qui ont eu lieu dans le monde de la WWE. Le Comité national des services spécialisés du CCNR n’a pas constaté de violation du Code concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Un téléspectateur s’est plaint au CCNR au sujet d’un clip montrant un annonceur qu’on a forcé à embrasser ce qui semblait être, selon l’image numérique brouillée, les fesses nues du président-directeur général de la WWE. Ce plaignant était d’avis qu’il s’agissait d’une scène dénigrante qui véhicule un message inapproprié aux enfants qui pouvaient être à l’écoute. Bien que le Comité n’ait pas mis en question le fait que ce clip était de mauvais goût, il n’a pas trouvé qu’il avait atteint le niveau d’une infraction au Code.

Nous abordons le mot « dénigrant » séparément dans la section suivante. Le mauvais goût n’est toutefois pas une question visée par les codes. Comme les comités du CCNR ont souvent expliqué, le principe qui prime en radiotélévision est celui de la liberté d’expression. Toutefois, ce n’est pas un principe sans contraintes. En effet, les lois et les règlements promulgués par le Parlement énoncent ces contraintes qui sont ensuite reflétées par le CRTC, ainsi que les codes élaborés par les radiotélédiffuseurs privés, comme normes communes régissant le contenu acceptable. Le simple mauvais goût ne constitue cependant pas une infraction à ces codes ou à ces lois.

Le Comité national des services spécialisés a examiné la séquence à la lumière du principe général (c) et de l’article 4 (Exploitation) du Code concernant les stéréotypes sexuels de l’ACR. Ensemble, ces dispositions stipulent que les radiotélédiffuseurs doivent s’abstenir de diffuser du contenu qui dénigre les femmes, les enfants ou les hommes. Le Comité a expliqué que

pour être dénigrants, les commentaires à l’endroit des femmes, des hommes ou des enfants doivent se rapporter à « leur place ou leur rôle dans la société. » La prochaine phrase de ce même article du Code, soit l’article 4, stipule ce qui suit : « On ne devrait abaisser ni les uns ni les autres par l’emploi de l’habillement, de gros plans ou d’autres modes de présentation semblable. » Autrement dit, les commentaires généraux et non ceux qui visent un individu en particulier constituent l’essence même de cet article. Dans le premier cas ils doivent s’adresser à « la place ou au rôle » d’un sexe ou de l’autre ou des enfants en général, ou, comme l’indique le deuxième exemple, s’avérer dénigrants envers l’ensemble d’un sexe. Des commentaires ou des gestes qui sont (malheureusement à un niveau) simplement humiliants ou dénigrants envers un individu, strictement en tant qu’individu, plutôt qu’en tant que membre de l’ensemble des hommes ou des femmes, ne sont pas assujettis à l’application du Code expliquée plus haut. Ils peuvent se révéler sans goût et peu raffinés, comme c’est le cas ici, mais ils ne vont pas à l’encontre duCode concernant les stéréotypes sexuels.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 530 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.