Une échauffourée entre frères n’était pas trop violente pour la promotion d’une émission pour enfants, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 18 novembre 2008 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une annonce faisant la promotion de l’émission pour enfants, Naked Brothers Band, qui fut diffusée sur YTV pendant un épisode du dessin animé SpongeBob SquarePants le 27 janvier 2008. Dans ce message promotionnel, on présente un des musiciens portant un costume de poulet. Lorsqu’il est tombé, son frère lui a donné un coup de pied. Le CCNR a conclu que l’annonce n’a pas violé la disposition sur les émissions pour enfants du Code concernant la violence de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Naked Brothers Band est une émission scénarisée au sujet de deux frères réels, Nat et Alex Wolff, âgés de 12 ans et de 9 ans respectivement, qui ont mis sur pied leur propre groupe de musique populaire. La série suit les deux frères et les autres musiciens du groupe pendant qu’ils développent leur carrière musicale et font face aux vicissitudes typiques de la préadolescence. Les deux frères se disputent et se battent par moments. Le message promotionnel de 15 secondes, diffusé à 11 h HNR, montrait Nat et Alex réalisant une vidéo de musique. Alex, qui portait le costume de poulet, ne cessait de passer devant Nat et de faire battre ses « ailes » au grand amusement des autres musiciens du groupe. Lorsqu’il est tombé hors de l’écran en raison de ses loufoqueries, Nat lui a donné un coup de pied.

Le CCNR a reçu une plainte d’un téléspectateur qui était d’avis que ce genre de violence ne convenait pas à la programmation pour enfants. YTV a expliqué que le message promotionnel témoignait de la rivalité fraternelle qu’on trouve dans l’émission Naked Brothers Band et que le coup de pied n’était ni particulièrement brutal ni intense. Le Comité national des services spécialisés du CCNR a étudié la plainte à la lumière de l’article 2.0 du Code concernant la violence de l’ACR, lequel se rapporte aux émissions pour enfants. Même si le Comité estimait que la scène était un piètre choix pour un message faisant la promotion d’une émission pour enfants, il n’a pas constaté de violation pour les raisons suivantes :

 

[L]e libellé des sous-alinéas de [...] l’article communique un sens de l’intensité de la violence qui en fera l’objet, à savoir un contenu menaçant, la mort, le crime de rue, des scènes ou des représentations de violence dangereuses, effrayantes, excessives et réalistes. La norme vise la violence majeure et non mineure.

[...]

Le Comité ne voit simplement pas le coup de pied donné hors de l’écran par un frère à l’autre frère portant un costume de poulet comme étant suffisamment violent pour contrevenir à une interdiction quelconque de l’article 2 du Code concernant la violence. Cela ne signifie pas que le Comité estime que le message communiqué ou reflété par le coup de pied fraternel soit positif ou amical. Il ne l’estime pas ainsi. Cependant, il comprend que les frères (et les sœurs) se battent souvent. Il est entièrement conscient que le mieux qu’on puisse dire au sujet du coup de pied est qu’il était de mauvais goût et un piètre choix de scène à diffuser dans le cadre d’une émission destinée aux enfants ayant moins de 12 ans, mais le pire qu’on puisse dire à son sujet ne va pas jusqu’à enfreindre le Code. Aucun des mots ou expressions cités dans le paragraphe précédent ne peut être jugé applicable : pas menaçant, dangereux, effrayant ou excessif, et encore moins la mort ou le crime de rue. Il ne considère pas non plus qu’il y avait l’intention de causer de blessure corporelle.

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques. Plus de 690 stations de radio, de services de radio par satellite, de stations de télévision et de services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

– 30 –

Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d'autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.