Une annonce publicitaire pour une boutique érotique n’est pas explicite sur le plan sexuel, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 25 septembre 2003 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une annonce publicitaire pour une boutique érotique de Montréal qui porte le nom Boutique Sexe Cité. Cette annonce a été diffusée à l’antenne de TVA pendant les heures d’écoute familiale en décembre 2002. Le Comité régional du Québec en est venu à la conclusion que cette publicité n’avait pas enfreint l’alinéa 10 f) du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), lequel exige que le contenu à l’intention des auditoires adultes soit télédiffusé après le début de la plage des heures tardives.

Le film pendant lequel on a diffusé l’annonce en cause s’accompagnait de la cote « Général ». L’annonce publicitaire montrait un homme fatigué revenant à la maison après son travail. Sa conjointe l’attendait près de l’arbre de Noël vêtue de lingerie en dentelle blanche ornée de jarretelles. Une caméra placée entre les jambes de la femme montrait de façon suggestive la réaction positive de l’homme. La caméra montre ensuite un gros plan du visage et des épaules de la femme alors qu’elle entonne un « Joyeux Noël, mon amour ». L’annonce prenait fin alors qu’on entendait une voix hors-champ disant : « La Boutique Sexe Cité, votre partenaire en amour pour passer un très joyeux Noël. »

Le Comité régional du Québec a examiné les plaintes reçues à cet égard à la lumière de la disposition gouvernant la mise à l’horaire des émissions de télévision, selon laquelle « les messages publicitaires ayant du contenu sexuellement explicite ou du langage grossier ou injurieux […] ne doivent pas être diffusés avant 21 h 00. » Le Comité en est venu à la conclusion suivante :

Le Comité régional du Québec considère, d’une part, que l’annonce publicitaire de La Boutique Sexe Cité ne convient pas aux familles, mais il croit qu’elle ne s’adresse pas qu’aux adultes à un point tel où seul un auditoire adulte peut la visionner. D’un point de vue formel, le Comité ne trouve tout simplement pas que l’annonce publicitaire était explicite sur le plan sexuel. Au pire, elle était sexuellement suggestive, mais même en reconnaissant cet état de choses, on ne peut considérer qu’elle contrevenait à l’alinéa 10 f) du Code de déontologie de l’ACR.

[…]

De plus, le Comité souhaite souligner le fait qu’il comprend que l’annonce publicitaire représente une situation ou une relation domestique et non un rendez-vous érotique clandestin. Le Comité n’en conclut pas que celle-ci présenterait nécessairement un problème en vertu du Code, mais plutôt que l’annonce publicitaire, telle que diffusée, consistait en une représentation moins problématique qu’elle aurait pu l’être.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 530 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.