Un reportage sur une mort survenue dans un métro de Toronto est trop violent et manque de respect pour la victime, selon le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 8 janvier 1999 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a publié aujourd’hui sa décision concernant le reportage d’un meurtre perpétré dans un métro de Toronto, lequel a été diffusé dans le cadre des informations de 18 h de CHAN-TV (BCTV) à Vancouver. Un téléspectateur s’est plaint de l’inclusion dans le reportage [traduction] « d’un gros plan du visage ensanglanté de la femme, mourante mais encore partiellement consciente ».

Le Conseil régional de la C.-B. a examiné la plainte à la lumière du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et du Code d’éthique (journalistique) de l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Le Conseil a trouvé qu’en incluant un segment vidéo de la figure ensanglantée et lacérée de la victime, BCTV a dépeint inutilement la violence associée à cette tragédie, contrairement aux dispositions du Code concernant la violence.

Bien que [...] le Conseil régional de la C.-B. accepte que le fait divers fût fondamentalement violent et qu’une certaine représentation visuelle de la violence qui s’est produite eût pu être acceptable, il estime que le segment vidéo du visage de la victime pris alors qu’elle reposait, mourante, sur la civière des ambulanciers, n’était nullement nécessaire aux fins du reportage. Il n’ajoutait aucune clarification aux points qui y étaient soulevés, ni ne comportait de valeur d’exposition ou des renseignements que devait posséder le téléspectateur pour comprendre la série d’événements. La représentation supplémentaire pouvait seulement avoir été calculée pour mettre le téléspectateur mal à l’aise ou, à tout le moins, pour le décontenancer.

De plus, le Conseil a trouvé que « l’inclusion d’un gros plan, dans le reportage, du visage lacéré et ensanglanté de la victime, qui en était aux derniers moments de sa vie, manquait de respect pour la dignité de la victime », tel que requis par le Code d’éthique (journalistique) de l’ACDIRT.

Selon le Conseil, il faut distinguer entre la représentation de parties moins identifiables du corps d’une personne, tels les bras, les jambes, le torse, etc., et la représentation du visage de la victime. Ce n’est pas tant une question d’identification de l’individu (surtout lorsque la victime a été nommée) mais d’identification de la souffrance, de l’agonie, de la détresse, voire même de la distorsion de l’individu: en bref, il s’agit d’un affront à la dignité, si ce n’est au droit à la vie privée, de la victime, de sa famille et de ses amis.

Les radiodiffuseurs privés du Canada ont établi des normes pour l’industrie de radiodiffusion sous forme d’un code de déontologie, un code portant sur les stéréotypes sexuels et un code portant sur la violence à la télévision. Ils ont aussi créé le CCNR, qui est l’organisme d’auto réglementation ayant la responsabilité d’administrer ces codes, ainsi que le code des pratiques journalistiques de l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 430 stations de radio et de télévision de l’ensemble du Canada sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens avec les sites Web des membres et d’autres sites ainsi que l’information connexe sont accessibles sur le Web au www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.