Un film sur la sexualité adolescente n’est pas exploitant, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 9 février 2011 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant the film L.I.E. qui a été diffusé par le réseau OUTtv à 21 h le 27 mai 2010. Ce film complexe relate l’histoire de l’amitié entre un jeune âgé de 15 ans et un homme plus âgé dont l’intérêt sexuel envers les jeunes hommes est nettement un trait de caractère. Le CCNR a conclu que le film n’a pas sexualisé ou exploité les enfants et n’a donc pas enfreint les dispositions du Code sur la représentation équitable de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) à cet égard.

L.I.E. est un long métrage dramatique réalisé en 2001 dont le personnage principal est Howie Blitzer, âgé de 15 ans. Sa mère est morte dans un accident survenu sur la route expresse Long Island Expressway et ses relations avec son père sont tendues depuis ce décès. Au moment dans sa vie où Howie tente de faire face à son chagrin et à sa transition vers l’âge adulte, il se lie d’amitié d’abord avec un garçon de son âge qui (comme il s’avère par la suite) est un tapin, et ensuite avec un homme plus âgé nommé Big John qui a une prédilection sexuelle pour les jeunes hommes. Le film contient des conversations au sujet de l’activité sexuelle dans lesquelles de la terminologie grossière et vulgaire est utilisée, des scènes d’activité hétérosexuelle entre le père de Howie et la blonde de son père, et des scènes de tension sexuelle entre Howie et Big John; cependant aucune activité sexuelle n’a lieu entre Howie et Big John. Il y a également des scènes où l’on se bat à coups de poing et où l’on tire sur un homme (Big John).

Une téléspectatrice s’est plainte au CCNR qu’il ne convenait pas que la station diffuse ce film puisqu’il contient des scènes montrant un homme plus âgé qui « séduit » un enfant et lui fait des « propositions malhonnêtes ». OUTtv a admis que le film porte sur un sujet à controverse, mais a avancé qu’il s’agissait de l’examen dramatique de la vie d’un adolescent. Le réseau OUTtv a également fait remarquer que de l’activité sexuelle n’a jamais eu lieu entre les deux personnages principaux, notamment l’homme plus âgé et l’adolescent.

Le Comité national des services spécialisés du CCNR a étudié la plainte à la lumière de l’article concernant l’exploitation du Code de l’ACR sur la représentation équitable, lequel interdit la sexualisation ou l’exploitation des enfants. Le Comité a conclu que le télédiffuseur n’a pas enfreint cette disposition pour avoir diffusé ce film. Le Comité a admis « les couches complexes de l’intrigue et des motifs » du film et a jugé que ce long métrage

dramatise […] la vie des jeunes gens dans le film, dont les activités englobent en fait d’autres activités illégales, comme le vol et l’introduction par effraction. Le film ne montre certainement pas d’activité sexuelle manifeste en ce qui concerne des enfants, et il y a, au plus, la suggestion que Big John aurait peut-être voulu entraîner Howie à la débauche. Rien n’indique qu’il n’ait même réussi à le faire hors de l’écran. Le Comité tient à ajouter qu’il ne constate aucun problème inhérent quant à la préoccupation de la plaignante au sujet de Big John qui demande à Howie s’il a déjà eu l’expérience du sexe oral, sans que cela n’ait effectivement lieu. [...] De l’avis du Comité, la diffusion de L.I.E. ne sexualise ni n’exploite aucunement les enfants à l’encontre de l’article 8 du Code sur la représentation équitable.

Le Comité a également noté que le film avait été correctement mis à l’horaire à 21 h et convenablement classifié 14+, mais que le réseau OUTtv n’a pas respecté les articles concernant les mises en garde à l’auditoire du Code de l’ACR concernant la violence et du Code de déontologie de l’ACR parce qu’il n’a pas fourni des renseignements détaillés concernant le contenu qui risquait d’offenser dans le texte des mises en garde et il ne les a pas non plus présentées en formats audio et vidéo. Il a également jugé que le télédiffuseur a enfreint le Code concernant la violence pour avoir omis d’afficher l’icône de classification au début de la deuxième heure du film.

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, et des codes visant les services de télévision payante, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques - en 1970. Presque 760 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.