Perpétuer la notion de la violence à l’endroit des femmes constitue une infraction aux codes, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 15 février 2005 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion d’un épisode de Ed’s Night Party à l’antenne de CITY-TV de Toronto. Dans cet épisode, un dialogue dont les mots plutôt salés sont remplacés par un « bleep » a lieu entre la marionnette Ed the Sock et son « oanimateur ». Pendant ce dialogue, le coanimateur a déclaré que les rousses « [bleep] aiment ça quand on les poignarde ». (traduction) Au début de l’émission, le télédiffuseur a affiché l’icône de classification « 18+ » pendant 15 secondes et a également diffusé une mise en garde avisant les téléspectateurs qu’il s’agissait de contenu qui risquait d’offenser englobant des « thèmes adultes, de la nudité partielle et du langage grossier » (traduction). La version orale des mises en garde présentées plus tard pendant l’émission contenait moins de renseignements au sujet du contenu, se contentant simplement d’avertir que « l’émission s’adresse à un auditoire adulte ». (traduction) Un plaignant a allégué que la séquence était offensante tant pour son caractère dégradant que pour le fait qu’elle établissait un lien entre la violence et les actes sexuels.

En ce qui concerne la première préoccupation, le Comité régional de l’Ontario n’était pas d’accord avec le plaignant. Il a déclaré ce qui suit :

le fait de qualifier les rousses d’« enflammées » ou de dire qu’elles sont portées à « mettre le feu au lit » constitue ni de l’exploitation ni de l’abaissement. C’est certes une description ou une généralisation, mais ce n’est pas une forme générique d’exploitation. De plus, il s’agit d’une déclaration qu’on pourrait probablement appliquer aux hommes ou aux femmes [en anglais, puisque cette langue n’emploie pas le genre masculin et féminin]. Le fait qu’il s’agisse d’une femme dans la présente affaire ne change pas l’évaluation qui précède. (traduction)

Pour ce qui est de la deuxième préoccupation exprimée par le plaignant, le Comité abondait dans le sens du plaignant. Il a fait la déclaration suivante :

Il est évident qu’on fait un lien entre la violence et l’activité sexuelle dans les circonstances entourant l’épisode en cause de Ed’s Night Party. La terminologie choisie n’a rien de subtil et les mots employés ne portent pas à équivoque. Les rapports sexuels sont liés aux coups de poignard. Ces images sont violentes; elles sont présentées sans justification et ne revêtent aucune qualité qui les rachètent. Elles n’apportent rien d’utile aux ondes canadiennes. (traduction)

Le Comité s’inquiétait également du fait que les mises en garde présentées plus tard pendant l’émission contenaient de moins en moins de renseignements utiles. Les avertissements suivant le premier ne mentionnaient plus « les thèmes adultes, la nudité partielle et le langage grossier », à savoir des aspects que le télédiffuseur lui-même considérait pertinents au début de l’émission. Le Comité en est venu à la conclusion que « le fait d’avoir omis d’inclure des renseignements si essentiels dans la mise en garde à l’auditoire diffusée après chaque pause publicitaire constitue une violation de l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR. » (traduction)

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, l’emploi de stéréotypes sexuels et la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code d’éthique journalistique adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.