L’insuffisance de mises en garde aux téléspectateurs pendant la diffusion du Sunday Night Sex Show représente une infraction aux codes

Ottawa, le 21 mars 2001 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a publié sa décision aujourd’hui concernant la diffusion de l’émission Sunday Night Sex Show à l’antenne de WTN à 20 h 00 (heure avancée du Pacifique) en Colombie-Britannique. Pendant cette émission téléphonique, l’animatrice reçoit des appels de téléspectateurs lui demandant des conseils et lui posant des questions au sujet de la sexualité humaine. WTN diffuse le programme de Winnipeg à travers le pays, par le biais d’un seul relais transmis de Toronto à 23 h 00. Un téléspectateur de la Colombie-Britannique s’est plaint que « 20 h 00 est trop tôt pour diffuser une émission qui donne des conseils sur les lubrifiants et qui montre des accessoires sexuels, des vibrateurs, des diagrammes de positions sexuelles et des actes sexuels par les homosexuels. »

Le Comité national chargé des services spécialisés a étudié la plainte à la lumière de deux codes de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), soit le Code concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision et le Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision. Ayant examiné l’émission, le Comité a conclu qu’elle avait été mise à l’horaire au moment approprié, mais que le télédiffuseur n’avait pas diffusé suffisamment de mises en garde aux téléspectateurs.

Le Comité a d’abord fait remarquer que même si « les explications que donne Sue Johanson sont positives, utiles et à propos et ne sont pas de nature licencieuse, gratuite, exploitante ou même à titiller », l’émission « visait indiscutablement les adultes. » Malgré le fait que l’émission est disponible avant l’heure limite en Colombie-Britannique, le Comité a décidé que l’exception prévue par le Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision concernant les signaux provenant d’un fuseau horaire autre que celui dans lequel ils sont reçus, exonérait le télédiffuseur d’une infraction au Code dans ce cas-ci. De l’avis du Comité,

... ici le télédiffuseur a choisi d‘établir un équilibre entre tous les fuseaux horaires, chose qu’il a faite aussi bien qu’on pourrait raisonnablement s’y attendre. Plutôt que de tout simplement respecter le fuseau horaire de Toronto (et n’oublions pas que la réalité économique est qu’au-delà de 50 % de la population canadienne habite une région de ce fuseau horaire), WTN a étiré son marché en diffusant le Sunday Night Sex Show à 23  h  00 HNE, respectant ainsi l’heure limite dans neuf des dix provinces, même si cela signifie que dans la région de l’Atlantique, l’heure est à peine propice. Vu l’heure choisie pour diffuser l’émission visée, celleci passe après le dîner dans l’unique fuseau horaire du pays où l’heure en est encore avant l’heure limite, notamment celui de la Colombie-Britannique. Ce choix permet aux parents de tous les autres fuseaux horaires de contrôler plus facilement les émissions qui conviennent à la famille que si la grille-horaire locale présentait l’émission à 18 h 00 ou à 19 h 00, par exemple.

C’est dire que le Comité national chargé des services spécialisés estime que le télédiffuseur n’aurait pas pu se montrer davantage sensible pour ce qui est du choix d’horaire pour l’ensemble du pays, et en effet pour ses divers fuseaux horaires, tout en tenant compte des besoins des téléspectateurs d’un océan à l’autre et de ce à quoi ils s’attendent. Le télédiffuseur a également fourni des renseignements sous forme de mises en garde, afin de permettre à ceux et celles qui ne souhaitent pas voir l’émission de l’éviter. Néanmoins, le Comité reconnaît effectivement la gravité de la plainte présentée par le plaignant. Toutefois, le Comité ne voit pas comment le système de radiotélévision canadien pourrait offrir une alternative qui se veule plus viable ou pratique que celle choisie par ce télédiffuseur à cette occasion.

Par contre, le Comité a décidé que le télédiffuseur avait commis une infraction puisqu’il n’a pas diffusé une mise en garde après chaque pause commerciale. Le Comité a déclaré qu’à son avis les mises en garde revêtent une importance particulière « lorsque le télédiffuseur sait pertinemment qu’une émission dont le contenu convient aux adultes sera diffusée durant la période avant l’heure limite dans certains endroits du pays. »

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Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, à la télévision et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 460 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu’il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l’on a aussi accès à ses rapports annuels et à d’autres documents et renseignements pertinents, ainsi qu’aux sites de ses membres et à d’autres sites d’intérêt. Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.