L’insuffisance de mises en garde à l’auditoire concernant des émissions violentes enfreint le Code, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 23 mars 2011 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant quatre épisodes de CSI : Miami, chacun classifié 13+ et diffusé par le service de télévision spécialisée Séries+ à 17 h les 3, 4, 7 et 8 juin 2010. Une mise en garde avertissant l’auditoire de « scènes qui pourraient ne pas convenir à certains téléspectateurs » (sans aucune mention du contenu à caractère violent) a été présentée uniquement au début de l’émission.

Le CCNR a reçu une plainte de la part d’un téléspectateur qui se préoccupait du fait que l’émission était trop violente pour passer dans le créneau horaire de 17 h choisi par Séries+ pour cette série. Le plaignant s’est également reporté à une décision antérieure du Comité régional du Québec concernant Les experts : Manhattan (CSI : New York), dans laquelle le Comité a conclu qu’étant donné le contenu à caractère violent de cette série-là, elle devait passer après le début de la plage des heures tardives. Le Comité régional du Québec n’a constaté aucune infraction du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) à cet égard. Comme l’a dit le Comité, « la violence était bien moins explicite, réaliste, vive et intense » que celle abordée dans la décision CSI : New York.

Le Comité a étoffé les raisons pour lesquelles il a décidé que les quatre épisodes en cause n’ont pas dérogé à l’exigence en matière de la plage des heures tardives en ce qui concerne le contenu destiné exclusivement aux adultes.

Le Comité a noté l’heure plutôt avancée de la série, soit après l’école et avant le souper, or il est également conscient du fait que le télédiffuseur a le droit de présenter cette émission ou toute autre épisode d’une émission qui n’est pas destinée exclusivement aux adultes n’importe quand pendant la journée. Le Comité est tout autant conscient du fait que Séries+ est un service de télévision spécialisée qui, par définition, n’est disponible que dans les foyers qui paient un supplément pour le recevoir. Cela dit, le Comité s’empresse d’ajouter que les règles se rapportant aux thèmes adultes et à la plage des heures tardives sont identiques pour les services de télévision spécialisée et traditionnelle. Le Comité tient uniquement à faire observer que le devoir coutumier des parents de contrôler ce que leurs familles pourront voir à la télévision est peut-être un peu plus accru lorsqu’ils ont choisi de faire rentrer chez eux des services spécialisés qui risquent davantage de présenter des émissions qui ne conviennent pas à certains membres de la famille. Lorsque les télédiffuseurs fournissent aux téléspectateurs des moyens techniques et informationnels leur permettant de faire un choix éclairé et de limiter l’accès à l’aide de la puce antiviolence ou de contrôles numériques intégrés à un boîtier décodeur, il n’est que raisonnable que les parents en profitent au maximum.

Le Comité a également fait observer que sa décision se rapportait uniquement aux quatre épisodes de CSI : Miami qu’il a examinés. Il a donné l’avertissement suivant : « Le télédiffuseur doit faire bien attention de s’assurer que d’autres épisodes de la série ne franchissent pas la limite du contenu “ destiné exclusivement aux adultes ” ».

Cependant, le Comité se préoccupait de la substance et de la fréquence de la mise en garde à l’auditoire, laquelle a pour but d’avertir les téléspectateurs de la programmation à venir qu’ils ne voudront peut-être pas voir au petit écran. Le Comité a conclu que Séries+ a contrevenu à la disposition du Code de déontologie exigeant que la mise en garde à l’auditoire avertisse les auditoires de la nature spécifique du contenu qui risque d’offenser et soit diffusée au début de l’émission et après chaque pause commerciale.

Du côté de la substance, c.-à-d. le contenu, Séries+ n’a aucunement indiqué la nature du contenu qui risquait de perturber, notamment les scènes de violence. La mention non spécifique de « scènes qui pourraient ne pas convenir à certains téléspectateurs » n’est pas du tout, ou très peu, utile pour les téléspectateurs et elle enfreint en outre le paragraphe 5.2 du Code de l’ACR concernant la violence. Pour ce qui est de la fréquence de la présentation des mises en garde, la signification du paragraphe 5.1 [...] est claire. La mise en garde à l’auditoire appropriée doit passer au début de l’émission et après chaque pause commerciale. La raison pour cette règle est évidente. Les gens regardent une partie d’une émission, puis passent à une autre. Ils font du zapping. La règle a été établie dans l’attente que les téléspectateurs n’arrivent peut-être pas au début d’une émission. Cela ne leur enlève pas le droit de recevoir l’information au sujet de l’émission que ceux qui étaient là au tout début de l’émission ont reçue.

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, et des codes visant les services de télévision payante, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques - en 1970. Presque 760 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.