L’inclusion de certaines images dans un reportage sur l’assassinat d’un otage était une décision judicieuse, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 14 mars 2005 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision sur un reportage diffusé par CTV Newsnet portant sur un Américain trouvé sans vie à Riyadh, en Arabie Saoudite. Avant que le reportage ne soit montré, le présentateur a prévenu que : « Les téléspectateurs sont avertis que cette nouvelle contient une vidéo très explicite » (traduction). Le reportage débutait avec une mise à jour dans le dossier Paul Johnston, un Américain qui travaillait en Arabie Saoudite depuis dix ans, et qui avait été porté disparu. Le présentateur a ensuite affirmé qu’un site Internet apparemment lié à Al-Qaeda permettait l’accès à un clip vidéo de ce qu’il a décrit comme étant l’assassinat récent d’un Américain, Robert Jacob. Le reportage montrait ensuite l’image de la page Web sur laquelle on pouvait lire le titre, en arabe : « Mort du Juif Américain Robert Jacob ». Suivait ensuite un extrait d’environ huit secondes du meurtre; ce clip était quelque peu brouillé et filmé à la va-vite. On n’y voyait d’abord aucune activité précise mais on entendait la voix d’un homme plaidant pour sa vie; on entendit alors un coup de feu et, à quelque distance de la caméra, on voit un corps tomber au sol et un individu courir vers lui. Dans la plainte, on écrivait que « les Canadiens devraient pouvoir visionner le téléjournal sans être assujetti à des images et des sons explicites qui n’ajoutent aucune valeur à l’émission ». Le Comité national des services spécialisés a établi les principes suivants :

Il est précisé [dans l’article 6 du Code concernant la violence de l’Association canadienne des radiodiffuseurs] que les télédiffuseurs doivent faire preuve de discernement dans les reportages de scènes de violence, d’agression ou de destruction qu’ils présentent aux nouvelles, et de circonspection dans le choix et la présentation répétée d’images présentant des scènes de violence. Les télédiffuseurs doivent prendre soin de ne pas exagérer ni d’exploiter les aspects de l’agression, du conflit ou de la confrontation présentés dans le reportage, ils doivent aussi veiller à ne pas édulcorer les réalités de la condition humaine. En d’autres termes, ils doivent établir un équilibre entre leur responsabilité de rapporter des événements dignes de mention, et la façon dont ils s’acquittent de cette responsabilité.

En se référant à ces principes, le Comité a conclu que CTV Newsnet avait pris les bonnes décisions sur le plan éditorial, dans le dossier du meurtre de Robert Jacob :

Le Comité est d’avis que les images sélectionnées étaient adéquates. Qu’il y ait eu de la frayeur, sinon de la terreur, dans la voix de l’otage, est indéniable. Or le clip ne montre pas le visage de la victime, ni d’autres manifestations physiques de l’assassinat. Un coup de feu a été tiré hors champ et, bien que nous ayons vu tomber la victime (de derrière et de loin), nous n’avons pu voir ni de sang ni d’autre manifestation physique du terrible événement. Selon le Comité, le télédiffuseur a bien agi en reprenant un visuel qu’il croyait approprié, tout en prenant en ligne de compte le fait que les téléspectateurs ne voudraient pas être exposés à des images indûment explicites. De plus, le présentateur avait précisé avant la diffusion des images que : « Les téléspectateurs sont avertis que cette nouvelle contient une vidéo très explicite » (traduction). Le Comité estime qu’il n’y a pas eu manquement aux normes susmentionnées.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, l’emploi de stéréotypes sexuels et la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code d’éthique journalistique adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.