L’Expression « Bitch-Slapped » ne convient pas dans un reportage sur le sport, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 17 avril 2002 -- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une expression utilisée dans le cadre d’un reportage sur les sports diffusé à l’antenne de CKVX-FM (Xfm de Vancouver) en juillet 2001. Lorsqu’il a rapporté les scores de la soirée précédente, la personnalité des ondes a annoncé que l’équipe de base-ball des Seattle Mariners avait « bitch-slapped » (frappé comme on frappe une garce) ses adversaires. Préoccupé par le fait que l’emploi de cette expression endosse la violence à l’endroit des femmes, un auditeur a présenté une plainte au CCNR. Le Comité régional de la Colombie-Britannique du CCNR a examiné la question à la lumière de diverses dispositions de deux codes de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), notamment le Code de déontologie et le Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision, y compris le paragraphe 7.1 dudit code concernant la violence, qui stipule que

Les télédiffuseurs ne doivent pas présenter d’émissions qui endossent, encouragent ou glorifient quelque forme de violence contre les femmes.

Le Comité régional de la C.-B. a référé à une décision antérieure du CCNR dans laquelle on traite de l’application de ce principe à la radio :

Il est évident que le code concernant la violence à la télévision interdit d’endosser, d’encourager ou de glorifier quelque forme de violence contre les femmes. Cependant, le Conseil ne prend pas pour acquis que les radiotélédiffuseurs privés du Canada avaient l’intention que cette interdiction formelle et sans équivoque visant les comportements agressifs à l’endroit des femmes se limite au petit écran. Le Conseil estime que même si le Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision a été élaboré en vue de régler plusieurs questions se rapportant au contenu qui se produiraient plus probablement dans le cas de la télévision que dans celui du style différent de programmation appartenant à la radio, les radiotélédiffuseurs n’étaient pas d’avis que les femmes n’ont pas droit à la protection de cette interdiction pour ce qui est des émissions diffusées par tous les médias électroniques.

Dans le cas actuel, le Comité de la C.-B. a trouvé que l’emploi de l’expression « bitch-slapped » dans ce contexte a violé le paragraphe 7.1 du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision, ainsi que d’autres dispositions des codes, car

il n’est pas acceptable de diffuser, aux ondes publiques, ce sens de domination violente qui est l’essence même de cette expression. Son utilisation laisse entendre qu’il s’agit d’un moyen convenable d’exprimer la victoire notable remportée par une équipe. [...] Il existe de bien nombreuses façons d’exprimer la dominance dans le domaine des sports sans emprunter les expressions qui se rapportent au sexe ou à des formes de soumission. Le choix est suffisamment large qu’aucun radiotélédiffuseur ne pourrait raisonnablement s’estimer indûment bridé par les restrictions adoptées par l’industrie en ce qui concerne la diffusion d’expressions de violence à l’endroit des femmes. L’emploi de « bitch-slap » n’est tout simplement pas une option en pareilles circonstances. Le Comité trouve que le radiodiffuseur a enfreint les dispositions concernant les droits de la personne, les stéréotypes sexuels, la violence contre les femmes et la présentation appropriée de commentaires [...].

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 500 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.