Les publicités violentes n’ont pas leur place dans les cases-horaire réservées aux émissions pour enfants, selon le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 21 octobre 1999 — Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a publié aujourd’hui sa décision concernant la diffusion par Télévision Quatre Saisons (TQS) de publicités et de promotions pendant les émissions pour enfants présentées tôt le matin. Deux publicités furent examinées par le CCNR. La première faisait connaître un tournoi de « combat extrême » en montrait des hommes et des femmes qui s’empoignaient, qui se donnaient des coups de poing et des coups de pied et qui se piétinaient violemment. La seconde annonçait un long-métrage intitulé Virus; elle montrait, entre autres choses, des personnes pourchassées par un monstre, un cyborg effrayant et un homme qui brandit un fusil. De plus, le Conseil examina une promotion publicisant la présentation prochaine du long-métrage Rob Roy et qui montrait, entre autres choses, un homme transpercé d’une flèche ainsi qu’un téléscopage sur un coup de feu. Un parent dénonça ces publicités comme étant trop violentes pour les cases-horaire qu’elles occupaient : « [l]e fait de faire passer un tel contenu publicitaire durant une émission douce pour enfants ... attaque directement l’enfant auditeur et ses parents. »

Le Conseil régional du Québec examina la plainte à la lumière du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). Il s’agissait de la première occasion qu’avait le CCNR d’appliquer les paragraphes 3.2 et 3.3 de ce code, lesquels portent sur l’horaire de présentation du matériel promotionnel et les publicités. Le Conseil nota que « l’exigence en matière d’horaires des émissions est sans équivoque : tout matériel de nature violente à l’intention d’auditoires adultes ne doit pas être diffusé avant 21 h ». Le Conseil « n’hésita aucunement » à conclure que la publicité de Virus et la promotion de Rob Roy contenaient « des scènes de violence destinées à des auditoires adultes » et que, conséquemment, elles contrevenaient à l’exigence relative à l’horaire de présentation.

La publicité du tournoi de combat extrême ne fut pas trouvée en violation du Code en vertu de ce critère mais elle fut néanmoins trouvée en violation de l’Article 2 du Code concernant la violence à la télévision, article qui traite des émissions pour enfants. Le Conseil nota que le code stipule, d’une part, que les émissions pour enfants « doivent renfermer très peu de scènes de violence » et « [...] ne doivent pas employer d’effets spéciaux exagérés » et, d’autre part, que « les émissions pour enfants ne doivent pas renfermer des scènes de violence réalistes, qui donnent l’impression que la violence est le moyen par excellence ou le seul moyen de régler le conflit ».

Il est clair que les radiotélédiffuseurs se souciaient du bien-être des enfants lorsqu’ils ont choisi d’adopter ce code et la question présentement à l’étude dépasse la seule question de l’inviolabilité de la plage des heures tardives de la soirée. C’est un fait noté que les trois violations alléguées ont eu lieu dans le contexte d’émissions destinées aux enfants. Si une plus grande vigilance fût jamais exigée, c’est dans le contexte de ce genre d’émissions.

Le Conseil régional du Québec a également trouvé que TQS avait violé l’exigence de réponse du radiotélédiffuseur relativement à une lettre envoyée en guise de réponse à un plaignant. Le Conseil a noté que « les radiotélédiffuseurs doivent faire preuve de respect envers leurs auditeurs et non de condescendance, comme il fut ici le cas, et en particulier lorsqu’ils enfreignent le Code concernant la violence à la télévision, chose que le télédiffuseur reconnaît librement, mais aussi, finalement, en vertu d’une décision du CCNR ».

Les radiodiffuseurs privés du Canada ont établi des normes pour l’industrie de la radiodiffusion sous forme d’un code de déontologie, d’un code portant sur les stéréotypes sexuels et d’un code portant sur la violence à la télévision et auxquels les membres doivent souscrire. Ils ont aussi créé le CCNR, qui est l’organisme d’autoréglementation ayant la responsabilité d’administrer ces codes, ainsi que le code des pratiques journalistiques de l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT), créé en 1970. Plus de 430 stations de radio et de télévision à travers le Canada sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les hyperliens avec les sites Web des membres et d’autres sites ainsi que l’information connexe sont accessibles dans le Web au www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.