Les diffusions d’un accident en luge aux Olympiques étaient pertinentes et appropriées, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 15 décembre 2010 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la couverture faite par le réseau CTV de l’accident mortel en luge aux Jeux Olympiques d’hiver de 2010. Le CCNR a conclu que la diffusion de la séquence vidéo de l’accident n’a pas violé les normes sur la radiodiffusion concernant la présentation de scènes de violence ou le respect pour la dignité humaine.

Lors d’une séance d’entraînement juste avant le début des Olympiques d’hiver de 2010, Nodar Kumaritashvili, un lugeur géorgien, a subi un accident tragique lorsque sa luge a revolé de la piste et il a percuté un poteau. Le jour que l’accident s’est produit, CTV en a diffusé la séquence vidéo plusieurs fois. On y voyait la descente de M. Kumaritashvili y compris une prise de vues éloignée et légèrement floue quand il a frappé le poteau et qu’il était ensuite couché sur le sol pendant que des travailleurs médicaux s’occupaient de lui. Le réseau a d’abord présenté ce vidéoclip comme nouvelle de dernière heure immédiatement après l’accident et il l’a rediffusé plus tard dans la journée lorsqu’il a été confirmé que M. Kumaritashvili était mort de ses blessures.

Le CCNR a été saisi de 145 plaintes au sujet de la diffusion de cette séquence, mais seulement trois des plaignants ont demandé au CCNR d’effectuer un examen. Ceux-ci se préoccupaient du contenu violent de la vidéo de l’accident qui risquait de perturber les téléspectateurs et aussi du fait qu’elle témoignait de manque de respect et de sensibilité envers les amis et la famille en deuil du lugeur décédé. CTV a déclaré qu’il avait décidé de diffuser la vidéo qu’après mûre réflexion parce qu’il était d’avis que les éléments visuels faisaient partie intégrante de ce reportage à la fois important et nettement dans l’intérêt public. Le réseau CTV a également fait remarquer qu’il avait précédé chaque diffusion du vidéoclip d’un avertissement aux téléspectateurs.

Le Comité national de la télévision générale a étudié les plaintes à la lumière de la disposition concernant les Nouvelles du Code concernant la violence de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et de la disposition concernant la Vie privée du Code de déontologie (journalistique) de l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Le Comité a conclu que les diffusions n’ont violé aucune de ces dispositions.

Le Comité était d’accord avec CTV pour dire qu’il s’agissait d’une nouvelle dont il était important d’assurer la couverture et que les éléments visuels qui l’accompagnaient étaient pertinents. Le Comité n’a trouvé aucune violation du Code de l’ACR concernant la violence parce que la tragédie ne faisait l’objet de ni du sensationnalisme ni de l’exagération dans le vidéoclip, et parce que CTV avait diffusé des mises en garde appropriées avant de le montrer. Le Comité a fait l’observation suivante :

il n’y avait aucun plan serré montrant la condition de l’athlète géorgien après l’impact. [...] Le Comité considère que les prises de vue ont été faites de façon juste et à une distance suffisante, et qu’elles ne traduisaient aucune intention d’exagérer les circonstances affreuses de la collision avec le poteau. En outre, chaque reportage de nouvelles, même avant qu’on sache l’ultime résultat des blessures subies par M. Kumaritashvili, se précédait d’une introduction exprimée en langage mesuré avertissant les téléspectateurs au sujet du reportage vidéo qui suivrait.

Quant aux plaintes concernant le manque de respect envers la vie privée ou la dignité du lugeur, le Comité a fait remarquer qu’étant donné que la vidéo ne contenait aucun gros plan de l’athlète mourant, il n’y avait pas d’« éléments personnels » qui auraient pu constituer un manquement au Code de déontologie (journalistique) de l’ACDIRT. Le Comité a déclaré :

Même si tout le monde savait de qui il s’agissait, c’était une prise de vue à distance qui n’a aucunement révélé le visage du défunt. Le clip a été présenté de façon [...] détachée et impersonnelle [...]. Le Comité juge qu’il n’y a eu aucun affront à l’athlète décédé. Il reconnaît qu’il y avait effectivement une différence entre la décision de diffuser le vidéoclip de l’accident avant la nouvelle que Nodar Kumaritashvili était mort par rapport à celle prise après cette nouvelle, mais il revenait au télédiffuseur de prendre cette décision.

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, et des codes visant les services de télévision payante, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques - en 1970. Presque 760 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.