Les commentaires empreints d’hostilité d’un interlocuteur dans une émission de ligne ouverte n’ont pas favorisé la violence, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 6 février 2009 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une séquence de l’émission Maritime Morning qui fut diffusée à l’antenne de CHNI-FM (News 88.9 de Saint John au Nouveau-Brunswick). Le 4 avril 2008, l’animateur de cette émission de ligne ouverte, Andrew Krystal, recevait son invité Paul Watson, lequel est le chef du groupe de lobbying pour les aires marines de conservation, la Sea Shepherd Conservation Society. Une des personnes qui a appelé pendant l’émission a dit que M. Watson devrait subir le même sort que les bébés phoques. Le CCNR a conclu que le commentaire n’est pas allé au point d’encourager la violence aux termes du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

L’émission Maritime Morning avec Andrew Krystal est diffusée les matins de semaine à l’antenne de stations de radio appartenant à Rogers Broadcasting à Halifax, Moncton et Saint John. La Sea Shepherd Society est bien connue pour sa position contre la chasse au phoque et ses tactiques de conservation militantes. Paul Watson a comparu à Maritime Morning moins d’une semaine après la noyade que quatre chasseurs de phoque des îles de la Madeleine dans le détroit de Cabot lorsque leur bateau en panne a chaviré pendant que la Garde côtière canadienne le remorquait au port.

Il était dit que M. Watson avait déclaré que l’abattage de milliers de bébés phoques chaque année constituait une tragédie bien plus grave que la mort de quatre hommes. S’opposant apparemment à ces propos, un groupe de pêcheurs avait coupé les amarres d’un bateau de la Sea Shepherd Society. L’animateur de radio, M. Krystal, a mis certains des points de vue de M. Watson en question et a dit que les commentaires récents de M. Watson étaient allés trop loin. La majorité des gens qui ont appelé l’émission ont déclaré qu’ils appuient les travaux de conservation de M. Watson, mais un interlocuteur a déclaré : [traduction] &« Je pense qu’on devrait vous mettre sur le floe avec les phoques [...] et il est à espérer que quelqu’un viendra vous planter un hakapik dans le crâne. »

Un auditeur s’est plaint que ce commentaire était une menace directe à la vie de M. Watson et n’aurait pas dû être diffusé. La station a répondu que ces propos n’étaient qu’un exemple des discussions passionnées qui ont parfois lieu pendant les émissions de causerie à la radio et qu’elle n’était pas d’avis que l’interlocuteur avait vraiment l’intention de favoriser la violence. Le Comité régional de l’Atlantique était d’accord avec le radiodiffuseur. Il a étudié la plainte à la lumière de l’alinéa 9 a) du Code de déontologie de l’ACR, lequel interdit le contenu à la radio qui endosse ou encourage la violence. Le Comité a déclaré ce qui suit :

Il reconnaît que [l’interlocuteur] était colère devant le fait que Paul Watson accordait une priorité plus élevée à la vie des phoques dans l’évaluation relative de la vie des mammifères et des humains. Il considère, cependant, que l’interlocuteur Joe ne faisait que préconiser qu’on accorde à Paul Watson la vie des phoques qu’il prisait tant, dans le sens que si vous aimez les phoques à ce point-là, allez vivre avec eux et subir leur sort, y compris le pire qui puisse leur arriver. [...] Le Comité ne conclut pas, toutefois, que l’émission préconisait ou visait, de quelque façon que ce soit, une telle éventualité. Il ne considère pas que le commentaire incitait à la violence, l’endossait ou la glorifiait. Bien qu’il convienne que c’était un commentaire sévère, le Comité ne considère pas qu’il revenait à l’animateur de contenir son invité et ses interlocuteurs, surtout lorsqu’on peut s’attendre à une confrontation intellectuelle du genre. Il aurait été approprié que l’animateur M. Krystal fasse un commentaire reniant ces propos, mais son absence n’équivalait pas, de l’avis du Comité, à une violation de l’alinéa 9 a).

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques. Plus de 720 stations de radio, de services de radio par satellite, de stations de télévision et de services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.