Le langage grossier à l’endroit d’individus enfreint le Code, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 6 décembre 2005- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion de commentaires faits dans le cadre de l’émission d’après-midi, Le trio de l’enfer, à l’antenne de CJMF-FM (93,3 de Québec). Pendant l’épisode du 17 décembre 2004, la discussion a tourné autour de la situation de la radio à Québec ainsi que de la démission de Robert Gillet et de la méthodologie employée par Sondages BBM. Un auditeur s’est plaint que les animateurs ont utilisé l’expression « trous de cul » à l’endroit de deux animateurs de Québec qui leur livrent concurrence, à savoir André Arthur et Jeff Fillion, qu’ils ont banalisé les délits commis par Robert Gillet, et par conséquent la gravité des crimes, et que d’autres commentaires n’étaient également pas de « haute qualité ».

Le Comité régional du Québec a noté que ce comité décideur du CCNR a décidé dans le passé que MM. Arthur et Fillion ont eux-mêmes utilisé du langage injurieux en ondes concernant leurs compétiteurs. Cependant, il en est venu à la conclusion suivante :

Bien entendu, le fait que ces animateurs aient usé de commentaires crus, insultants et méchants à l’endroit d’autres personnes ne justifie aucunement qu’un diffuseur présente du langage du genre à leur sujet. […] Dans la présente affaire, le Comité […] trouve qu’en plus d’être méchante et insultante, cette épithète cible personnellement la personne visée. Elle enfreint les [articles 6 et 9 du Code de déontologie de l’ACR].

Le Comité a également jugé que l’emploi du « mot f » en anglais par un des animateurs a

également violé les mêmes dispositions du Code pour une autre raison. Il s’agissait de langage indûment cru et injurieux qui a été diffusé à un moment de la journée – la période après l’école – où l’on pouvait s’attendre que les enfants soient à l’écoute.

Et, le Comité a trouvé que les commentaires au sujet des données de Sondages BBM et du comportement de Robert Gillet n’ont pas enfreint le Code de déontologie. En ce qui concerne les commentaires au sujet de ce dernier, le comité n’a pas trouvé que

les observations des animateurs soient inappropriées. Alain Laforest a bien précisé qu’il n’approuve pas de ce que M. Gillet a fait; toutefois, sa déclaration selon laquelle il n’était pas d’accord avec les résultats de la décision de la cour était toute aussi non équivoque. Mais, il ne l’a pas fait de façon irrespectueuse et c’est cela qui est tout particulièrement important. Il a expliqué, sur un ton objectif, qu’il considère que l’accusé n’était pas en situation d’autorité par rapport à la victime, ce qui constituait une question substantielle de son point de vue. Qu’il ait tort ou raison sous l’angle de la loi n’est pas la question. Il a justifié son point de vue et n’a pas fait de commentaires incendiaires ou sarcastiques en exprimant son désaccord. De plus, il ne s’agissait même pas de l’élément central de ses commentaires abondants à propos de M. Gillet, lesquels se rapportaient à la tentative de ce dernier en vue de faire un retour dans le domaine de la radiodiffusion.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 575 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.