Le contenu d’une émission matinale est trop sexuellement explicite, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 13 mars 2003 -- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant l’émission matinale diffusée à l’antenne de CIRK-FM (97,3 K-Rock) d’Edmonton. Le Comité régional des Prairies du CCNR a examiné des plaintes concernant deux épisodes distincts de cette émission. Le Comité en est venu à la conclusion que certaines séquences ne posaient pas de problèmes du point de vue des normes régissant la radiodiffusion, car elles consistent en rien de plus que des sous-entendus. Par contre, les séquences plus sexuellement explicites ont enfreint le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) pour avoir été diffusées pendant des moments de la journée où les enfants peuvent être à l’écoute. Le Comité en est également venu à la conclusion qu’aucune des séquences à caractère sexuel n’a exploité ou dénigré les hommes ou les femmes.

L’émission matinale de K-Rock passe en ondes chaque jour de semaine de 5 h 30 à 9 h. On y présente le genre de contenu qui est habituellement diffusé dans le cadre des émissions matinales, comme des chansons, des nouvelles, des mises à jour sur la circulation routière et la météo. Les trois animateurs plaisantent entre eux pendant cette émission qui met également en vedette des chansons et des sketchs comiques ayant souvent un thème sexuel.

Le CCNR a été saisi de deux plaintes concernant deux dates de diffusion distinctes. Les deux plaignants étaient d’avis que le contenu à caractère sexuel de cette émission est inapproprié et insultant à l’endroit des femmes. Un plaignant a mentionné en particulier des séquences intitulées « Dirty Lori » dans lesquelles un spécialiste sur la sexualité répond aux lettres des auditeurs. Pendant la séquence diffusée à la date faisant l’objet de l’examen effectué par le Comité, Dirty Lori abordait le sujet de la forme du pénis. Le Comité a décidé que cette séquence « n’était pas grivoise au point d’être considérée une infraction au Code ». Par contre, le Comité a décidé que la description faite par un des animateurs sur comment se masturber avec une machine à laver, les chansons comiques intitulées « Dear Penthouse » et « Prison Bitch », ainsi qu’une publicité simulée sur la machine d’exercice « Solo Sex » constituaient du contenu sexuellement explicite qui enfreint le Code. Le Comité a déclaré :

Le Comité n’est pas sans comprendre le dilemme des radiodiffuseurs qui veulent offrir de la programmation dont ils estiment que le contenu et le style sauront plaire à leur public cible et le divertir, et en même temps respecter les normes codifiées en matière de radiodiffusion. […] Les radiodiffuseurs doivent user de leurs compétences spécialisées pour trouver le mélange approprié de contenu qui amuse leurs auditoires d’une part, mais qui d’autre part n’enfreint aucune disposition des codes que les radiotélédiffuseurs privés du Canada ont eux-mêmes établis ensemble.

Pour ce qui est du deuxième plaignant, celui-ci a mentionné en particulier une chanson comique intitulée « Tits » (tétons). Il a formulé son objection à cette chanson au motif qu’elle est offensante envers les femmes. La chanson raconte l’histoire d’un homme qui achète des implants mammaires à sa femme, pour finir par se faire ébranler par le fait qu’elle en montre les résultats à tout le monde. Le Comité a reconnu que cette chanson, et aussi d’autres commentaires et sketchs, étaient centrés sur les parties du corps féminin, mais que l’émission contenait également du contenu semblable au sujet des hommes. Par exemple, une heure avant de diffuser la chanson « Tits », on a passé une autre chanson comique intitulée « Circumcision » au sujet d’un homme qui s’est fait circoncire par un barbier. Le Comité a fait la remarque que la présentation de ni les femmes, ni les hommes, était particulièrement flatteuse, mais qu’il n’y avait pas d’infraction des dispositions du Code en ce qui concerne les stéréotypes sexuels et l’exploitation.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 530 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.