Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision déclare qu’une inexactitude langagière concernant les pensionnats autochtones contrevient aux codes de radiodiffusion

Ottawa, 23 février 2022 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) publie aujourd’hui sa décision concernant un reportage diffusé à CTV News at Five de CTV Kitchener (CKCO-DT) dans lequel les anciens pensionnats pour Autochtones ont été appelés des « camps ». Le CCNR conclut que cette erreur terminologique enfreint le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et le Code de déontologie journalistique de l’Association des services de nouvelles numériques et radiotélévisées du Canada (ASNNR).

Le reportage diffusé le 16 août 2021 concernait la statue de la reine Victoria d’un parc local qui avait été aspergée de peinture rouge. La présentatrice déclarait que l’incident était le second du genre de l’été et que le premier avait eu lieu le jour de la Fête du Canada « à un moment où la découverte de centaines de tombes anonymes sur les sites d’anciens camps autochtones a amené beaucoup de Canadiens à prendre conscience du passé colonial de leur pays. L’inscription “All Children’s Lives Matter” [Toutes les vies des enfants comptent] a aussi été écrite sur le flanc de la statue vandalisée ».

Une téléspectatrice s’est plainte de ce que l’emploi inexact du mot « camp » propageait une fausseté selon laquelle les pensionnats autochtones se comparaient à des camps d’été. Selon elle, cette suggestion est hypocrite et dangereuse. À une époque vouée à la promotion de la réconciliation, écrit-elle, elle se serait attendue à mieux de la part d’un télédiffuseur canadien et a demandé des excuses en ondes. CTV a déclaré avoir couvert des sujets autochtones locaux dans d’autres diffusions et a admis l’erreur, mais précisé que celle-ci était de bonne foi.

Le comité décideur anglophone du CCNR a étudié la plainte à la lumière des articles du Code de déontologie de l’ACR et du Code de déontologie journalistique de l’ASNNR relatifs à l’exactitude, la correction des erreurs, la partialité et le respect. Compte tenu de l’emploi traditionnel du terme « pensionnat », le comité conclut que CTV a manifestement erré en appelant ces établissements des « camps » et que CTV aurait dû rectifier l’erreur dans les meilleurs délais. Sur le plan de la partialité et de l’objectivité, le comité conclut que le mot « camp » a une connotation ambiguë. La plaignante a interprété ce terme comme « camp d’été », mais d’autres téléspectateurs auraient pu l’interpréter comme « camp de concentration ». L’impossibilité d’établir les intentions de la rédactrice ne permet pas au comité de conclure à une infraction au motif de partialité ou de subjectivité. Toutefois, le comité conclut que l’emploi d’un terme erroné traduit un manque de respect envers un groupe vulnérable et contrevient à une disposition du Code de l’ASNNR.

Le CCNR a été créé en 1990 par les radiodiffuseurs privés du Canada pour veiller au respect des codes de normes qu’ils ont adoptés pour leur industrie. À l’heure actuelle, le CCNR administre cinq codes concernant la déontologie, la représentation équitable, la violence, les nouvelles et l’indépendance journalistique. Quelque 800 stations de radio, services de radio par satellite, services de télévision traditionnels et facultatifs du Canada sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes et d’autres renseignements pertinents sont affichés sur son site web. Pour obtenir de plus amples renseignements, visitez www.ccnr.ca.