Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision déclare qu’un documentaire sur la sexualité n’est pas exploitant mais qu’il doit s’accompagner davantage de mises en garde à l’auditoire

Ottawa, le 15 mars 2002 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion d’un épisode de la série de documentaires, The Sex Files, intitulé « The Rear End » (le postérieur). Le Comité national des services spécialisés du CCNR a conclu que l’émission n’était aucunement exploitante, mais qu’il aurait fallu néanmoins être précédée d’une mise en garde à l’auditoire.

L’épisode, dans lequel on discutait du rôle des fesses humaines dans le cadre de l’activité sexuelle et l’on présentait des scènes de couples pratiquant le coït anal, est passé en ondes à 24 h 00 HNE. Pour ce qui est du contenu à caractère sexuel, le Comité a déclaré :

Dans son approche l’émission tâche de [...] renseigner et d’instruire; elle n’a rien de licencieux ou de titillant. Les hommes et les femmes sont présentés et traités avec respect de façon équilibrée. [La disposition du Code concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) interdisant l’exploitation] ne vise pas à empêcher la présentation de la saine sexualité adulte, et c’est exactement ce que cette émission tâche de mettre en valeur.

Même s’il s’accompagnait de mises en garde à l’auditoire à la fin de chaque pause commerciale, l’épisode visé n’était toutefois pas précédé d’une mise en garde avertissant l’auditoire du contenu explicite. Discovery Channel a expliqué que cette omission était attribuable au déménagement de sa régie centrale. Malgré cette explication, le Comité a statué qu’il y avait eu violation de l’article 5.1 du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision de l’ACR. Cette disposition précise que les télédiffuseurs doivent présenter des mises en garde au début des émissions qui contiennent des scènes à l’intention d’auditoires adultes, ce qui englobe les scènes sexuellement explicites. Le Comité a déclaré que

l’obligation de diffuser ces mises en garde se veut une obligation axée sur le résultat. Les radiotélédiffuseurs doivent, malgré les contretemps inévitables qui se produisent de temps à autre, trouver moyen d’éviter ce genre d’erreur. Les téléspectateurs comptent sur cela et le Code concernant la violence de l’ACR ne permet pas d’exception à la règle [...].

Le Comité a également souligné que la mise en garde diffusée au début de ce genre d’émission « revêt de toute évidence une importance cruciale puisqu’il s’agit de la première occasion de signaler aux téléspectateurs que l’émission qui va paraître risque de ne pas être à leur goût. » Il a toutefois félicité Discovery Channel, un service spécialisé qui distribue un signal unique, pour avoir diffusé l’émission à 24 h 00 HNE, de sorte qu’elle paraisse après 21 h 00 dans tous les fuseaux horaires du Canada.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radiotélévision (ACDIRT). Plus de 500 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu’il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l’on a aussi accès à ses rapports annuels, à d’autres documents et renseignements pertinents, aux sites de ses membres et à d’autres sites d’intérêt. Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.