La sexualisation des enfants sur les ondes est inappropriée, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 29 août 2007 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant des commentaires faits pendant une discussion diffusée à l’antenne de CFRQ-FM (Q104 de Halifax) le 23 septembre 2006. Les annonceurs ont fait une mention qui sexualisait les enfants, laquelle le Comité régional de l’Atlantique du CCNR a conclu enfreint le Code concernant les stéréotypes sexuels de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Le 23 septembre 2006, les Rolling Stones se sont produits dans un concert en plein air à Halifax. Après le concert, deux annonceurs ont discuté de l’événement. L’un d’eux a déclaré à l’autre qu’il le trouvait [traductions] « excité comme une petite écolière » et l’autre a répondu en disant « avec mes seins bourgeonnants et mes mamelons durs comme du marbre. » Une représentante de la Women’s Innovative Justice Initiative a communiqué avec la station et s’est plainte que ce commentaire sexualise les enfants et « objective le corps des filles. » Insatisfaite de la réponse initiale faite par la station, la plaignante s’est mise en contact avec le CCNR. Suite à une deuxième réponse davantage plus longue de la part de la station, la plaignante a demandé au CCNR de trancher l’affaire.

Le CCNR a étudié la plainte à la lumière de l’article 4 (Exploitation) du Code concernant les stéréotypes sexuels de l’ACR, lequel interdit l’exploitation et la sexualisation des enfants. Le Comité régional de l’Atlantique a conclu que les commentaires ont effectivement violé ce Code pour les raisons suivantes :

À elle seule, la mention « comme une petite écolière » aurait eu le même sens que « comme un petit écolier » et on l’aurait compris de la même manière, c.-à-d. en mettant l’accent sur « petit » ou « petite » pour désigner une personne excitable dans sa naïveté, qui frisonne de joie à la manière d’une petite fille ou d’un petit garçon. En effet, il y bien des états d’excitation dont la plupart n’ont aucune connotation sexuelle. [...] L’échange entre Scott et J.C. ne s’est toutefois pas terminé sur un ton aussi anodin. [J.C.] a ajouté « [mes] seins bourgeonnants » et « mes mamelons durs comme du marbre. » De l’avis du Comité, il s’agissait clairement d’une mention à caractère sexuel et il est indéniable que la mention des seins « bourgeonnants » conjuguée à « petite écolière » se rapportait aux enfants. Dans les circonstances, le Comité ne peut en arriver qu’à une seule conclusion, a savoir que le radiodiffuseur s’est conduit de façon inacceptable en sexualisant les enfants, contrairement à l’interdiction stipulée à l’article 4 du Code concernant les stéréotypes sexuels de l’ACR.

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 600 stations de radio d’intérêt général, de services de radio par satellite, de stations de télévision et de services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.