La diffusion d’un long métrage contenant du langage grossier et de la violence n’est pas appropriée avant l’heure de début des émissions pour adultes, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 13 mars 2002 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion du long métrage canadien, Destiny to Order, le 20 février 2001 à 14 h 00 HNE à l’antenne du service spécialisé Showcase Television.

Ce long métrage suit les pas d’un écrivain fictif de romans policiers qui écrit un livre au sujet d’une bande de motards. À mesure que le film avance, les personnages créés par l’écrivain deviennent réels et tentent de s’emparer de l’intrigue. De nombreux propos en langage très grossier font partie de l’histoire. Le film contient également des scènes de violence, comme le prétendu étranglement de l’antagoniste avec un cintre, et la dernière scène où se déroule la « bataille décisive » pendant laquelle les deux personnages principaux sont tués à coups de fusil. Étant donné le caractère imaginaire du film, les personnages sont à l’épreuve de la mort et reparaissent sains et saufs plus tard dans l’histoire.

Le Comité national des services spécialisés a conclu qu’il ne convenait pas de diffuser le langage extrêmement grossier dont il s’agit (des exemples précis sont cités dans la décision) avant l’heure de début des émissions pour adultes, c.àd. 21 h 00. Pour ce qui est des scènes de violence, le Comité a décidé qu’elles s’inscrivent dans le déroulement de l’intrigue, mais qu’elles étaient trop explicites pour passer à 14 h 00. Le Comité a également fait les commentaires suivants concernant les éléments imaginaires de l’histoire :

[...] Étant donné que ce long métrage a été diffusé avant le début de la plage des heures tardives, le Comité s’est dit préoccupé par l’aspect imaginaire du film, notamment les personnages, de toute évidence assassinés, qui reviennent en vie sains et saufs. Ces résurrections ne sont pas vraiment expliquées à l’auditoire. Par conséquent, le Comité estimait qu’en plus de la nature des scènes de violence, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’un auditoire adulte comprenne les éléments d’ironie et ceux du domaine de l’imaginaire. Toutefois, le Comité trouvait qu’il était problématique de présenter de la violence n’entraînant aucune conséquence non seulement avant le début de la plage des heures tardives, mais aussi suffisamment tôt dans la journée pour que les enfants puissent être à l’écoute.

Ayant fait ces constatations, le Comité en est venu à la conclusion qu’étant donné le langage grossier et les scènes de violence qu’il renferme, ce film est destiné à un auditoire adulte et ne devrait pas avoir été diffusé avant 21 h 00. Il a par conséquent décidé que Showcase Television avait enfreint les dispositions du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) concernant les horaires des émissions, notamment l’article 3.

Les radiotélédiffuseurs privés du Canada ont établi une heure limite, soit 21 h 00, avant laquelle il n’est pas permis de diffuser de la programmation contenant des scènes destinées à un auditoire adulte.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radiotélévision (ACDIRT). Plus de 500 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu’il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l’on a aussi accès à ses rapports annuels, à d’autres documents et renseignements pertinents, aux sites de ses membres et à d’autres sites d’intérêt. Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.