La diffusion d’un appel fait par un farceur ne constitue pas une infraction aux normes de la radiotélévision, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 9 avril 2002 -- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant un appel téléphonique fait par un farceur et diffusé à l’antenne de CFMI-FM (Rock 101 de Vancouver). La station avait obtenu l’enregistrement d’une source américaine. Un homme se faisant passer pour un représentant d’une entreprise qui effectue des tests de dépistage des drogues pour le compte d’employeurs, a téléphoné à une femme pour lui dire que ses résultats indiquent une consommation fort élevée de drogues. La femme a insisté qu’il y avait erreur, et en désespoir de cause, a fini par offrir de coucher avec le soi-disant examinateur afin d’avoir la chance de refaire le test. Un auditeur était d’avis que la diffusion de cet appel favorise l’harcèlement sexuel.

Le Comité régional de la Colombie-Britannique du CCNR a déterminé que le segment ne viole pas le Code concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision et le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). Le Comité de la C.-B. a fait remarquer que l’interlocuteur « a ni directement insulté [la femme] elle-même, ni fait des commentaires suggestifs de nature sexuelle à son endroit. C’est en effet [la femme] elle-même qui a offert de coucher avec ’l’examinateur’ pour qu’il lui permette de refaire le test. » Le Comité a déclaré que « si ’l’examinateur’ avait lui-même suggéré une activité sexuelle, le dialogue se serait peut-être déroulé d’une autre façon, et le Comité en serait peut-être venu à une autre conclusion. » « L’examinateur » a en effet révélé qu’il s’agissait d’une farce dès que son interlocutrice a renchéri en offrant de coucher avec lui. Le Comité a conclu que le segment était de très mauvais goût, mais qu’il n’exploitait ni les femmes, ni les hommes.

Le Comité a réitéré la position du CCNR voulant que le marché doit trancher lorsqu’il s’agit de questions de goût. Dans les cas où les commentaires diffusés ne violent aucun code régissant la radiotélévision, il revient à l’auditeur de faire un usage judicieux de la commande d’arrêt lorsqu’il trouve le contenu offensant.

Le Comité a également examiné la façon dont CFMI-FM a réagi à la plainte. Cette station a expliqué que le segment provenait d’un radiodiffuseur américain et que la mère de la femme en question était en effet l’instigatrice de la farce. Le Comité a réitéré le principe que chaque radiotélédiffuseur est responsable de tout le contenu qu’il diffuse peu importe son origine. Il n’a cependant pas trouvé que le radiodiffuseur avait manqué à cette responsabilité dans ce cas-ci. Il a également réitéré le principe que l’intention de diffuser du contenu amusant ne justifie pas la diffusion de contenu offensant, même s’il n’a pas statué que cet appel en particulier a franchi la limite de ce qui est acceptable sur les ondes canadiennes.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 500 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.