La diffusion du « mot F » en anglais avant 21 h constitue une infraction aux normes de radiotélévision, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 16 août 2005 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion du long métrage RKO 281 à l’antenne du service de télévision spécialisée Bravo! à 14 h, heure normale de l’Est, le 20 novembre 2004. Le « mot F » en anglais, ainsi que d’autre langage grossier reviennent à plusieurs reprises dans ce film. Le Comité national des services spécialisés du CCNR en est venu à la conclusion que cette diffusion a enfreint l’article 10 du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), lequel exige que les « émissions à l’intention des auditoires adultes comportant du langage grossier ou injurieux » soient diffusées uniquement après 21 h.

RKO 281 est un film réalisé pour la télévision qui raconte l’histoire dramatisée des événements qui sont à l’origine du long métrage de 1941 d’Orson Welles et de RKO Studios intitulé Citizen Kane, ainsi que de l’élaboration et de la production de ce film. L’histoire retrace les étapes du développement du film que Welles a suivies et l’opposition qui y a fait le potentat de l’industrie de publication de journaux, William Randolph Hearst qui, de l’avis général, fut l’inspiration pour le personnage Citizen Kane. Il y avait, dans cette diffusion du film, plusieurs expressions grossières, y compris le « mot F » et ses variantes, qui n’avaient pas été coupées. Un téléspectateur s’est plaint qu’il a trouvé ce film au hasard en cherchant des dessins animés pour l’enfant du voisin qu’il gardait ce jour-là. Il a soulevé la question de savoir s’il était approprié de diffuser du langage du genre un samedi après-midi.

Le Comité national des services spécialisés a étudié la plainte à la lumière de l’article 10 (Télédiffusion) du Code de déontologie de l’ACR, lequel stipule que les « émissions à l’intention des auditoires adultes ayant du contenu sexuellement explicite ou comportant du langage grossier ou injurieux ne devront pas être diffusées avant le début de la plage des heures tardives de la soirée, plage comprise entre 21 h et 6 h ». Le Comité a noté que Bravo! a effectivement diffusé des mises en garde à l’auditoire pendant la présentation du film mais, compte tenu de décisions antérieures rendues par le CCNR, il en est venu à la conclusion que la présence du « mot F » en anglais dans RKO 281 nécessitait sa diffusion après 21 h, « ou si le télédiffuseur préfère, la coupure des mots offensants ou encore un moyen de les masquer. Et, cette règle s’applique à tous les services de télévision générale ou spécialisée [...]. Même si [Bravo!] et les autres services de télévision spécialisée [...] sont tous ‘disponibles sur une base facultative ... et ne sont pas des services de télévision gratuits offerts en direct’, il n’y a actuellement aucune norme codifiée distincte établissant la différence entre les deux genres de services en ce qui concerne l’utilisation du langage grossier ou injurieux ».

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, l’emploi de stéréotypes sexuels et la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code d’éthique journalistique adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.