La diffusion du documentaire de l’ONF, Give Me Your Soul, avant 21 h en Colombie-Britannique n’enfreint pas les codes de l’industrie, selon le CCNR

Ottawa, le 6 mars 2002 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a publié aujourd’hui sa décision concernant la diffusion du documentaire de l’Office national du film (ONF), Give Me Your Soul, par le service spécialisé Bravo! entre 21 h et 22 h 30, heure normale de l’Est. Ce documentaire porte sur l’industrie du cinéma pornographique et comporte des entretiens avec des producteurs, des interprètes et des critiques du « genre ». Il suit également l’évolution d’une jeune de 18 ans qui aspire à devenir une vedette de ce genre cinématographique. Le documentaire ayant été diffusé de 21 h à 22 h 30 en Ontario, qui est l’endroit d’où provient le signal de Bravo!, il occupait le créneau de 18 h à 19 h 30 en Colombie-Britannique. Des téléspectateurs de cette province se sont plaints de la diffusion d’« un tel sujet pornographique et aussi inapproprié à une heure où les jeunes sont susceptibles d’être à l’écoute » dans la région.

Pour ce qui est du contenu sexuel explicite, le Comité national des services spécialisés du CCNR a établi que le film n’exploite ni l’un ni l’autre sexe : il porte sur « hommes et femmes à l’exclusion ou au détriment ni des uns ni des autres ». Néanmoins, il apparaît très clair que le film « traite d’un sujet qui, comme le Comité en convient avec les plaignants, est destiné à un auditoire adulte, critère qui rend applicable l’interdiction de diffusion avant le début de la plage des heures tardives » et que c’est là le sujet de préoccupation principal.

Se penchant également sur ce point – la diffusion d’un documentaire destiné à un auditoire adulte à 18 h, heure normale du Pacifique –, il a pris en considération les directives du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision, qui interdisent la diffusion de toute scène destinée à un auditoire adulte avant 21 h, et l’exception prévue en raison de l’étendue du Canada, laquelle stipule :

Pour tenir compte de la diversité des fuseaux horaires et de l’importation de signaux étrangers, les présentes directives s’appliquent au fuseau horaire d’où provient le signal.

Bien que reconnaissant le dilemme que cette considération technique crée pour les téléspectateurs, le Comité juge que, vu l’exception précitée, il n’y a pas eu manquement aux dispositions du Code à l’égard de la programmation.

Il fait toutefois référence dans sa décision à la Politique sur la violence dans les émissions de télévision dans laquelle le CRTC encourage les télédiffuseurs à tenir compte des différents fuseaux horaires lorsqu’ils portent des émissions destinées à un auditoire adulte à l’horaire. Il admet que, malheureusement, les téléspectateurs de l’Ouest peuvent devoir se montrer plus vigilants dans le choix des émissions qu’ils regardent, mais souligne « la très bonne nouvelle [...] qu’au moins, il existe maintenant des outils pour faciliter cette sélection judicieuse », notamment les icônes de classification, les mises en garde et la puce antiviolence (créée par un Canadien, Tim Collings de l’Université Simon Fraser).

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radiotélévision (ACDIRT). Plus de 500 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu’il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l’on a aussi accès à ses rapports annuels, à d’autres documents et renseignements pertinents, aux sites de ses membres et à d’autres sites d’intérêt. Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.