La diffusion de seins nus avant 21 h n’est pas nécessairement destinée exclusivement aux adultes, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 16 novembre 2005- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion par TVA, le 7 avril 2005 à 19 h 30, d’un épisode de Star Système, une émission de divertissement style magazine qui se penche sur l’univers de la culture populaire et de l’industrie du spectacle. La première séquence de cet épisode était consacrée au chanteur rock Billy Idol lors d’une séance de signature de disques dans un disquaire américain. Pendant cette séquence, une de ses admiratrices lui a demandé de signer sa poitrine. Le chanteur s’est exécuté en signant juste au-dessus de son décolleté. Ensuite, M. Idol a posé pour une photo avec une autre admiratrice et a fait semblant de lécher ses seins. Un des animateurs de Star Système a ensuite parlé à une autre admiratrice vêtue d’un haut en maille de filet qui ne laissait rien à deviner de ses gros seins, lesquels elle a confirmé au journaliste, devaient leur volume à des implants mammaires récents. Lorsqu’elle s’est approchée de Billy Idol, celui-ci a levé son haut et embrassé un de ses seins nus.

Un plaignant, qui a caractérisé la scène en termes sexuels davantage manifestes que le Comité régional du Québec estimait exacts, était d’avis que la présentation de ce genre d’émission ne doit se faire qu’après 21 h. Le Comité régional du Québec n’était pas d’accord. Il a également fait référence à des décisions au sujet de seins nus qui ont été rendues en Ontario et au Québec :

Le Comité régional du Québec considère que la scène faisant l’objet de la plainte n’est pas le moindrement sexuellement explicite […] Bien que la séquence dont il s’agit dans la présente affaire soit loin d’être un reportage de nouvelles dans le sens de l’exemple de l’Ontario, elle affiche quand même un aspect du reportage. Elle renferme également un élément d’humour caractérisé de bonhomie. En fin de compte, le Comité régional du Québec ne la trouve pas plus érotique que l’exemple de [l’Ontario], considérablement moins érotique que l’exemple [du long-métrage] Strip Tease, et pas sexuellement explicite à la lumière d’une norme quelconque qu’un comité du CCNR pourrait appliquer dans une telle affaire. […] il n’y a aucune raison de limiter la diffusion d’une séquence du genre à la période après le début de la plage des heures tardives […]

En ce qui concerne les mises en garde à l’auditoire, le Comité a reconnu que sa position sur la nature du contenu à caractère sexuel révèle sa conclusion sur la nécessité de diffuser un avertissement.

Il considère que le sujet se rangeait dans le domaine du non érotique et de l’anodin et qu’il est évident qu’il ne s’adressait pas exclusivement aux adultes. Lorsque des émissions passent après 21 h, leur contenu adulte dicte la nécessité de diffuser des mises en garde à l’auditoire. Quand elles sont présentées avant 21 h, l’obligation d’avertir l’auditoire tiendra au fait qu’elles ne conviennent pas aux enfants. Dans le but de résoudre la question des mises en garde à l’auditoire dans la présente affaire, le Comité juge que le sujet n’était pas un sujet qui ne convient pas aux enfants. Par conséquent, il n’était pas obligatoire de présenter une mise en garde conformément à l’alinéa 11 b) du Code de déontologie de l’ACR.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, l’emploi de stéréotypes sexuels et la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code d’éthique journalistique adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.