La critique d’un programme gouvernemental pour les toxicomanes n’est pas injuste, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 12 juillet 2006 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant un épisode de Reality Check par Bruce Allen qui fut diffusé à l’antenne de CKNW de Vancouver le 8 septembre 2005. Dans son éditorial, M. Allen a critiqué un programme gouvernemental dont le but est de prêter main-forte aux toxicomanes. Le Comité régional de la Colombie-Britannique du CCNR en est venu à la conclusion qu’on n’a pas fait, dans cette séquence, de remarques inappropriées au sujet des toxicomanes qui vont à l’encontre du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Chaque jour, M. Allen donne son point de vue sur une nouvelle récente dans le cadre d’un éditorial diffusé par CKNW qui s’appelle Reality Check. Dans la séquence du 8 septembre, il s’est plaint d’un programme offert par le gouvernement pour soutenir des bénévoles qui aident les toxicomanes du côté Est de la ville de Vancouver à se donner des injections. Critiquant cet emploi de l’argent des contribuables, M. Allen a dit ce qui suit : [traduction] « Quel est le côté négatif si ces gens [les toxicomanes] n’ont pas leur piquouze? Ils meurent? Et, après? Perd-t-on des personnes qui apportent une contribution majeure? [...] C’est un peu comme conduire une voiture à cent kilomètres à l’heure, alors que la limite est cinquante. Vous prenez vos chances et vous en subissez les conséquences. »

Un auditeur s’est plaint au CCNR que cet éditorial [traduction] « encourage la haine à l’endroit d’un groupe démuni de notre société, des gens aux prises avec des problèmes d’abus de la drogue. » CKNW a fait valoir que M. Allen ne faisait qu’exprimer son objection au programme assuré par le gouvernement. Le Comité de la C.-B. a étudié la plainte à la lumière du Code de déontologie de l’ACR. Indiquant d’abord que les toxicomanes ne constituent pas un groupe identifiable qui est protégé par la disposition sur les droits de la personne de ce code, le Comité a ensuite évalué si les propos de M. Allen étaient injustes et inappropriés en vertu de l’article 6 du Code et a conclu qu’ils ne l’étaient pas pour les raisons suivantes :

[L]e Comité de la C.-B. considère que la question mène à controverse et se rapporte aux politiques gouvernementales, ce qui en fait une question qui prête le flanc aux commentaires d’un éditorialiste. [...] La séquence traite principalement des gens qui facilitent la toxicomanie en aidant ceux qui sont « trop amochés » pour se piquer eux-mêmes.

[...]

Le Comité trouve que bien qu’il témoigne de raideur, l’éditorial est entièrement équitable. Les toxicomanes et leurs anges gardiens étaient-ils une cible légitime? Oui. Étaient-ils une cible appropriée? Oui. La critique est-elle allée trop loin? Peut-être, mais uniquement en ce qui concerne le goût. Il se peut que Bruce Allen se soit servi d’une masse médiévale pour écraser un insecte alors qu’il aurait suffi simplement de marcher dessus; toutefois la critique de ce programme de bienveillance ne constituait pas une dérogation à l’article 6 du Code de déontologie de l’ACR.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 590 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.