L’utilisation de langage grossier dans le cadre d’un interview enfreint au Code de déontologie de l’ACR, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 14 mars, 2005 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion par CFGQ-FM (Calgary) d’une performance et d’un interview en direct avec la formation The Tragically Hip, pendant lesquels le groupe répondait aux questions des membres de l’auditoire et de l’animateur. À la question, envoyée par courriel, « quelles sont les paroles de chansons dont vous êtes le plus fier ? » (traduction), un des membres, Gord Downie, a répondu : « I really like f--- this and f--- that and this guy is a diplomat ». La plainte reçue à cet effet dénonçait le fait que le mot « F » avait été utilisé en ondes à quelques reprises. « Ce n’est pas quelque chose que j’aurais cru entendre à la radio. » (traduction) Le radiodiffuseur était également d’avis que la station avait « permis la diffusion en ondes de vocabulaire à la limite de l’acceptable » (traduction), mais a fait remarquer que des procédures avaient été mises en place et qu’à l’avenir, « toutes les émissions réseau bénéficieraient de la mise en place de mécanismes d’écart de diffusion ».

Le Comité régional des Prairies a revu quelques-unes des décisions antérieures dans lesquelles le mot « F » avait été utilisé dans un contexte de conversation, y compris dans un interview récent diffusé par une station ontarienne avec un acteur bien connu. Dans ce dossier, l’utilisation du mot par la personne interviewée avait été jugée gratuite. Le Comité régional des Prairies s’est inspiré de la conclusion du Comité régional de l’Ontario, à l’effet que « C’est au télédiffuseur qu’incombe la responsabilité d’éviter qu’une telle chose ne se produise, qu’il y ait en place ou non des mécanismes d’écart de diffusion ». Dans le dossier présent, le Comité a décidé que bien que l’utilisation du mot litigieux par le membre du groupe n’ait pas été gratuit, la diffusion du mot « F » contrevient aux normes du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Bien que l’utilisation du mot « F » ne semble pas avoir été gratuite, le radiodiffuseur aurait dû avoir en place un système quelconque d’écart de diffusion afin de prévenir que soient diffusés en ondes de tels mots. Quoiqu’il en soit, il lui incombe d’éviter la diffusion de langage indûment grossier ou offensant. Puisqu’il a manqué à cette responsabilité, CFGQ-FM a enfreint l’article 9(c) du Code de déontologie de l’ACR.

Le Comité a cependant félicité le radiodiffuseur d’avoir reconnu ce manquement technologique dans ce cas précis, et d’avoir mis en place les mécanismes appropriés afin d’éviter que des problèmes similaires ne se reproduisent.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l'emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l'homme, sur les ondes, et ils s'attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d'un organisme d'autoréglementation, le CCNR, qu'ils ont mandaté de veiller à l'administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l'Association canadienne des directeurs de l'information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 550 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d'un bout à l'autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR et tous les codes qu'il administre sont affichés sur son site Web, à www.ccnr.ca, où l'on a aussi accès à ses rapports annuels, à d'autres documents et renseignements pertinents, aux sites de ses membres et à d'autres sites d'intérêt. Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, Ron Cohen, au (###) ###-####.