Il est inacceptable de présenter un reportage de nouvelles biaisé et de révéler le nom et l’adresse des plaignants, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 25 janvier 2012 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant un reportage diffusé à l’antenne de CJSB-FM (CJ 104 de Swan River au Manitoba) et a aussi fait des commentaires sur la manière dont la station a répondu aux plaignantes dans ce cas. Le CCNR a jugé que le contenu biaisé et à caractère éditorial d’un reportage de nouvelles sur la saisie d’animaux a enfreint les Codes de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) et de l’Association des services de nouvelles numériques et radiotélévisées (ASNNR – RTDNA). Il a également instauré une règle interdisant aux radiodiffuseurs de révéler, dans leurs réponses, des renseignements personnels sur les plaignants à d’autres personnes.

Le reportage faisait le suivi du cas, toujours en cours, d’un homme accusé de mauvais traitements envers les animaux et dont les animaux ont été saisis par les autorités. On a indiqué dans ce reportage que la Swan Valley Animal Protection League (SVAPL), soit le groupe qui s’occupait des animaux, avait demandé des fonds supplémentaires à l’administration locale pour payer les frais de stérilisation des chiennes. On y faisait remarquer que des chiots avaient été avortés et que d’autres, laissés dehors sans abri, étaient morts gelés. Le reportage s’est terminé par des commentaires à l’effet que l’interruption forcée de grossesses et le fait que certains chiots soient morts gelés ne semblaient pas cadrer avec le mandat de la SVAPL de défendre les droits des animaux comme s’ils étaient le prolongement des droits de la personne, et que l’homme en question n’avait pas été accusé [traduction] « d’avoir tué un seul chiot. »

Le CCNR a été saisi de plusieurs plaintes concernant ce reportage. Le radiodiffuseur a noté que les plaintes semblaient résulter d’une campagne en ligne sur le site Web du média social Facebook, et a envoyé la même lettre indiquant le nom et l’adresse de courriel des autres plaignantes à toutes les plaignantes. Le Comité régional des Prairies du CCNR a conclu que le reportage faisait preuve de parti pris parce qu’on « laissait entendre une certaine malice dans les gestes posés par la SVAPL » et qu’on insinuait que la SVAPL avait agi d’une manière pire que l’accusé. Le Comité a conclu à des violations de l’article 5 du Code de déontologie de l’ACR et de l’article 1 du Code de déontologie de l’ASNNR.

En outre, le Comité a déclaré qu’il ne convenait pas que le radiodiffuseur ait indiqué le nom complet et l’adresse de courriel de chaque plaignante aux autres plaignantes, et qu’à l’avenir le radiodiffuseur qui agit de la sorte sera tenu pour avoir enfreint ses responsabilités en matière de réceptivité en tant que membre du CCNR.

Le CCNR a été créé en 1990 par les radiodiffuseurs privés du Canada pour veiller à l’administration des codes de normes qu’ils ont adoptés pour leur industrie. À l’heure actuelle, le CCNR se charge de l’administration de sept codes concernant la déontologie, la représentation équitable, la violence, les nouvelles et l’indépendance journalistique. Près de 750 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée et payante à travers le Canada sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.