Des mises en garde sporadiques, du langage grossier présenté avant 21 h et des erreurs de classification constituent une infraction, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 13 février 2004 – Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant trois émissions présentées par Showcase, a savoir deux films dont l’un est intitulé Frankie Starlight et l’autre Muriel’s Wedding, et un épisode de la série télévisée Trailer Park Boys. Un plaignant s’est opposé aux scènes de nudité et au langage grossier dans ces deux films qui ont été diffusés avant le début de la plage des heures tardives (21 h), et un autre plaignant se préoccupait principalement de la présence d’un enfant dans des scènes comportant du langage grossier qui ont été diffusées dans le cadre de la série télévisée mentionnée plus haut. Le Comité national des services spécialisés du CCNR en est venu à la conclusion que tandis que le film Frankie Starlight a enfreint l’article 4 (Système de classification) du Code concernant la violence de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR), ainsi que les articles 10 (Mise à l’horaire) et 11(Mises en garde à l’auditoire) du Code de déontologie de l’ACR, le film Muriel’s Wedding a dérogé aux dernières deux dispositions seulement. En ce qui concerne l’épisode de Trailer Park Boys, le Comité a trouvé que le télédiffuseur avait enfreint les dispositions sur les mises en garde à l’auditoire qui sont stipulées par le Code de déontologie de l’ACR.

En 2003, Showcase a présenté les films Frankie Starlight le 20 janvier et Muriel’s Wedding le 6 mars et dans chaque cas le film a commencé à 13 h. Frankie Starlight était classifié PG et Muriel’s Wedding avait obtenu la classification 14+. Les deux films renferment du langage grossier et des scènes de nudité et de sexualité. Mêmes s’ils étaient accompagnés de mises en garde à l’auditoire, le télédiffuseur ne les a pas présentées de façon conséquente. En effet, il a omis de diffuser ces mises en garde après certaines des pauses commerciales. De plus, le Comité a constaté que dans le cas de Frankie Starlight, « Showcase a même négligé de mentionner la question [du langage grossier] dans sa mise en garde qui s’en tient uniquement aux aspects de la sexualité et de la nudité. » (trad.) Le Comité en est venu à la conclusion qu’en diffusant ces deux films le télédiffuseur a enfreint le Code de déontologie de l’ACR, notamment l’article 10, étant donné le langage fort grossier diffusé avant le début de la plage des heures tardives, et l’article 11 pour avoir manqué à son devoir de présenter une mise en garde à l’auditoire au début de l’émission et après chaque pause commerciale. Le Comité a également trouvé que dans le cas de Frankie Starlight,
« l’usage plutôt fréquent de langage grossier, par opposition à du langage vulgaire moins poussé, fait que le film devrait être classifié 14+ et non PG. » (trad.) Le Comité a décidé que l’erreur de classification constitue une infraction à l’article 4 du Code concernant la violence.

L’épisode de Trailer Park Boys renferme de nombreuses scènes de langage extrêmement grossier, y compris le « mot F » en anglais et ses dérivés. Classifié 18+, il s’accompagnait d’une mise a garde à l’auditoire qui a été diffusée uniquement au début de l’émission. Le Comité en est venu à la même conclusion que celle concernant les deux films dont il est question plus haut, à savoir que le fait d’avoir omis de diffuser les mises en garde qui s’imposent après chaque pause commerciale constitue une violation de l’article 11 du Code de déontologie de l’ACR. De plus, le Comité s’est penché sur la préoccupation exprimée par le plaignant quant au fait qu’un enfant faisait partie des scènes de langage grossier et que cela pourrait constituer de la violence à l’endroit des enfants. Après avoir examiné les modalités et conditions stipulées par ACTRA, le syndicat qui se charge de défendre les intérêts financiers des acteurs et aussi de nombreux autres aspects, y compris leurs conditions de travail, le Comité a donné l’explication suivante :

Quoi qu’il en soit, toutes les dispositions précédentes laissent entendre qu’on prévoit qu’il puisse très bien y avoir des circonstances inappropriées dans lesquelles les acteurs qui sont des enfants doivent figurer pour les fins de la production dramatique des scènes que l’équipe de création estime nécessaires pour donner l’effet voulu à l’histoire qu’elle a créée. La guilde des acteurs s’attend à ce que les parents prévenants de ces jeunes acteurs examinent le scénario et décident s’ils veulent que leurs enfants jouent des scènes du genre et s’il y aurait lieu de leur procurer de l’aide psychologique. Il n’y a toutefois rien d’inhérent à ce genre de contenu qui rendrait sa production et sa diffusion subséquente contraires à la loi ou aux normes de la radiotélévision. (trad.)

Pour lui permettre d’éviter d’être radié comme membre du CCNR et étant donné qu’il a passé outre, à plusieurs reprises, aux codes régissant les radiotélédiffuseurs privés, le Conseil a demandé à Showcase de lui fournir des indications concrètes quant aux mesures qu’il compte adopter pour éviter toute infraction ultérieure des codes.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 500 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.