Des jurons à la radio pendant la journée sont inappropriés, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 20 janvier 2010 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant la diffusion de langage grossier dans les émissions Prends ça cool ... et Deux gars le midi à l’antenne de CKRB-FM (103,5 Cool FM, St-Georges-de-Beauce au Québec). Le CCNR a conclu que l’emploi de certains jurons à des moments de la journée où les enfants peuvent être à l’écoute a enfreint l’alinéa 9 c) du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Le CCNR a reçu plusieurs plaintes de la part d’un auditeur au sujet du langage grossier dans divers épisodes de l’émission Prends ça cool ..., laquelle était présentée de 6 h à 9 h les jours de semaine, et de l’émission Deux gars le midi, qui fut diffusée à midi les jours de semaine. Dans les deux cas, il s’agissait d’émissions de causerie pendant lesquelles les animateurs discutaient des actualités et d’autres sujets d’intérêt et s’entretenaient avec des auditeurs qui appelaient l’émission. Les animateurs ont utilisé les mots « tabarnac’ », « calice », « chrisse » et « crissez-moi » dans le contexte de diverses discussions.

Le radiodiffuseur a indiqué que les émissions avaient pour but de susciter des émotions et de provoquer des discussions et que des mots grossiers s’échappent à l’occasion, « comme partout ailleurs en radio ». Après avoir examiné cinq dates de diffusion distinctes qui ont été indiquées par le plaignant, le Comité régional du Québec du CCNR a conclu que la diffusion des mots en cause à quatre de ces dates a violé l’alinéa 9 c) du Code de déontologie de l’ACR, lequel interdit la diffusion de langage qui est indûment grossier ou injurieux. Cependant, le Comité a trouvé un exemple où un coanimateur a interrompu son collègue, ce qui a effectivement empêché la diffusion comme telle d’un mot grossier, et a jugé qu’il n’y avait pas eu d’infraction dans ce cas-là. Comme l’a déclaré le Comité, « C’est la diffusion, et non pas l’intention, qui doit avoir lieu pour constituer un manquement à l’alinéa 9 c). »

Le Comité s’est également prononcé sur la défense mise de l’avant par le radiodiffuseur selon laquelle d’autres médias électroniques diffusent parfois du langage grossier. Il a conclu que ce fait – même s’il est vrai – ne procure pas aux stations membres du CCNR une excuse légitime pour en faire autant. Le Comité a donné l’explication suivante :

Il y a [...] une gamme permise d’animation, de provocation et même de m’as-tu-vu dans le domaine du divertissement à la radio. Cela ne signifie pas, cependant, qu’aucune limite ne s’impose à ce qu’on peut dire pour attirer l’attention de l’auditoire. [...] C’est au radiodiffuseur que revient la responsabilité pour la diffusion de langage inapproprié, que les mots offensants soient ou non ceux de ses employés. Reconnaître qu’on puisse déraper par inadvertance ou que ce genre d’« accident » se produit partout à la radio [...] [E]t, l’affirmation du radiodiffuseur selon laquelle d’autres radiodiffuseurs font peut-être la même chose [ne sont] pas non plus une justification ou une défense.

Les radiodiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie, la représentation équitable, la présentation de violence à la télévision et l’indépendance journalistique, et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle, et des codes visant les services de télévision payante, ainsi que du code concernant la déontologie journalistique qui fut élaboré par l’ACDIRT - Association des journalistes électroniques en 1970. Plus de 730 stations de radio, services de radio par satellite, stations de télévision et services de télévision spécialisée, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.