Des insultes rudes à l’endroit d’un invité d’une émission contreviennent au code de la radiotélédiffusion, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 15 mars 2006 - Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant une entrevue dans le cadre de l’émission matinale Bouchard en parle qui fut diffusée à l’antenne de CJMF-FM (le 93,3 de Québec) le 26 juillet 2005. Pendant l’émission, l’animateur a insulté son invité. Le Comité régional du Québec du CCNR en est venu à la conclusion que cette émission a enfreint le Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR).

Aiguillonné par un communiqué de presse envoyé par l’Association québécoise des amis de Cuba et annonçant les célébrations pour souligner la fête nationale cubaine, l’animateur de cette émission matinale, Sylvain Bouchard, a effectué une entrevue par téléphone avec le vice-président de cette association. M. Bouchard a affronté son invité sur plusieurs des politiques du gouvernement cubain, ce qui a mené à une discussion orageuse pendant laquelle l’invité a fait des commentaires personnels désobligeants au sujet de M. Bouchard, lequel a réagi en traitant son invité de « chien sale ».

Un auditeur s’est plaint au CCNR parce qu’il désapprouvait de la façon dont l’animateur a traité son invité. Le Comité régional du Québec a étudié la plainte et en est venu à la conclusion que même si M. Bouchard avait le droit de diffuser ses critiques au sujet du gouvernement et du système politique de Cuba, il est allé trop loin en faisant des attaques personnelles à l’endroit de son invité. Le Comité a déclaré ce qui suit :

De plus, les questions posées par M. Bouchard étaient souvent plus que pour la forme; elles étaient sarcastiques, et même acérées. Mais même à ça, l’invité a eu l’occasion de surmonter cette épreuve en grande partie, même s’il ne se trouvait pas dans la meilleure position pour le faire. Dans le contexte du genre d’émission que se veut Bouchard en parle, le Comité n’a aucune difficulté avec le point de vue personnel peu objectif de l’animateur au sujet de la politique cubaine dans ces domaines.

[...]

[L’animateur] doit savoir modérer sa méthode, son style, son ton et son langage de sorte à ne pas succomber aux interlocuteurs même lorsque ceux-ci se montrent nettement moins capables de faire appel aux mêmes qualités. Même si [l’invité] avait l’intention de rendre la pareille à l’animateur [...] l’animateur a réagi de façon excessive. Il a qualifié [l’invité] de « chien sale » ainsi que de divers dérivés à maintes reprises.

[...]

Pour ce qui est de la question de l’emploi de l’expression « chien sale » et de ses dérivés, le Comité trouve que le radiodiffuseur a enfreint l’article 6 du Code de déontologie de l’ACR.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont créé eux-mêmes les codes qui constituent les normes du secteur concernant la déontologie et l’emploi de stéréotypes sexuels ainsi que la présentation de violence à la télévision et ils s’attendent à ce qu’ils soient respectés par les membres de leur profession. En 1990, ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du Code de déontologie (journalistique) adopté en 1970 par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 590 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

– 30 –

Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.