Des commentaires faits dans le cadre d’un documentaire ne sont pas abusifs à l’endroit des catholiques, déclare le Conseil canadien des normes de la radiotélévision

Ottawa, le 19 mars 2003 -- Le Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) rendait publique aujourd’hui sa décision concernant un film documentaire intitulé My Feminism (mon féminisme) diffusé à l’antenne du réseau W Network. Le Comité national des services spécialisés de l’ACR a établi qu’un commentaire d’un mot au sujet de l’Église catholique irlandaise, qui a été fait par une de plusieurs féministes bien connues de diverses cultures et nationalités interviewées dans le cadre du documentaire n’était pas abusivement ou indûment discriminatoire aux termes du Code de déontologie de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR). Le Comité en est également venu à la conclusion que l’emploi d’un dérivé du « mot F » en anglais ne posait pas de problème dans ce contexte.

My Feminism est un documentaire non scénarisé tourné sur le vif qui se compose presque exclusivement d’entrevues avec ces féministes sur un éventail de sujets, comme la pornographie, le mariage et le divorce, les droits liés à la procréation, la santé des femmes, la religion, les différences culturelles et la politique. Le CCNR a reçu une plainte d’un téléspectateur qui était d’avis qu’un mot employé par une féministe irlandaise au sujet de la religion catholique était offensant et empreint de haine. S’exprimant sur le sujet du rôle de l’Église catholique dans son pays, à savoir l’Irlande, elle a déclaré, « bien entendu, je ne crois pas en une religion qui peut ’f**ker’ le cerveau des gens à ce point. » (trad.) Le téléspectateur s’est plaint que ce commentaire n’était pas en harmonie avec les commentaires faits au sujet des autres religions et qu’il ne convenait pas d’utiliser du langage grossier.

Le Comité a examiné la plainte à la lumière de l’article sur les droits de la personne du Code de déontologie de l’ACR, lequel stipule que les radiotélédiffuseurs doivent veiller à ce que leur programmation ne renferme pas de contenu abusif ou indûment discriminatoire quant à, entre autres, la religion. Le Comité a fait remarquer que le documentaire comprend également l’affirmation de la part d’une femme qu’il existe des traditions sexistes dans le « catholicisme, l’hindouisme, l’islam [et] le judaïsme » (trad.) et qu’il présente également le fait qu’une écrivaine féministe a été condamnée à la mort par les partisans du fondamentalisme islamique. D’autres femmes interviewées ont fait des remarques positives sur le catholicisme et la religion, dont une qui a avoué qu’elle respecte les femmes capables de préserver leur foi catholique. Le Comité en est venu à la conclusion que quoi qu’il en soit, l’opinion exprimée sur l’Église par l’Irlandaise interviewée était bien équilibrée par d’autres commentaires faits sur la religion.

Quant à l’emploi isolé de l’expression dérivée du « mot F » en anglais, le Comité en est venu à la conclusion que malgré le fait que l’émission est diffusée à 19 h, le mot était acceptable dans ce texte non scénarisé. La crédibilité et le but de ce documentaire sont axés sur les opinions des personnes interviewées.

Ce film ne dépend pas simplement des personnes interviewées, il est en somme ces personnes. Le choix de mots est le leur, et non celui d’un scénariste qui tâche d’incorporer un choc dramatique ou un effet quelconque. Les paroles prononcées représentent la réaction de chacune des personnes aux questions qui leur sont posées. L’intensité et l’émotion de chaque réponse se traduisent par les mots employés et le ton sur lequel elles sont données. Le sérieux du véhicule de diffusion, l’emploi non gratuit de langage grossier, sa présence peu fréquente, la pertinence contextuelle et l’importance de tels mots, et l’improbabilité que l’émission ne plaise à un auditoire plus jeune, sont tous des facteurs dont tiendra compte un comité du CCNR qui évalue des mots offensants utilisés dans un film documentaire.

Les radiotélédiffuseurs privés canadiens ont arrêté des codes qui constituent les normes du secteur concernant l’emploi de stéréotypes sexuels, la présentation de violence et le traitement de questions à valeur morale, tels les droits de l’homme, sur les ondes, et ils s’attendent que leurs collègues les respectent. Ils se sont aussi dotés d’un organisme d’autoréglementation, le CCNR, qu’ils ont mandaté de veiller à l’administration de ces codes de responsabilité professionnelle. Le Conseil a par la suite été chargé de veiller également au respect du code de déontologie journalistique adopté par l’Association canadienne des directeurs de l’information radio-télévision (ACDIRT). Plus de 530 stations de radio et de télévision et services spécialisés, d’un bout à l’autre du Canada, sont membres du Conseil.

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Toutes les décisions du CCNR, les codes, les liens vers les sites Web des membres et d’autres sites Web, ainsi que des renseignements pertinents sont affichés sur son site Web à www.ccnr.ca. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec la présidente nationale du CCNR, Mme Andrée Noël, ou le directeur exécutif du CCNR, M. John MacNab.