Décision du Conseil des normes de la radiotélévision concernant une remarque sur le « harcèlement sexuel »

Ottawa, le 4 novembre 1996 — Le Conseil régional de l’Ontario du Conseil canadien des normes de la radiotélévision (CCNR) a fait paraître aujourd’hui sa décision concernant une remarque sur le harcèlement sexuel qui a été faite à l’antenne de CFTO-TV.

Le 12 décembre 1994, au cours de l’émission « News Beat Today », l’animateur de CFTO-TV, Robin Ward, a commenté avec une pointe d’humour l’attitude de Donald Sutherland à l’égard du harcèlement sexuel suivant son rôle dans le film Disclosure. « M. Sutherland se dit trop vieux pour changer et affirme qu’il retire même son chapeau lorsqu’une dame entre dans la pièce, a-t-il rapporté. Toutefois, la dernière fois où il l’a fait, la dame en question l’a regardé d’un air offusqué. Voyons, Donald, qu’est-ce que vous avez pensé d’enlever votre chapeau devant une dame que vous ne connaissiez pas?!... Ça, c’est du harcèlement sexuel comme il ne s’en est jamais vu. »

Une téléspectatrice s’est plainte au CCNR de cette remarque, qu’elle estimait offensante. D’après elle, « [n]on seulement M. Ward doit-il se montrer sensible aux questions de cette gravité, il doit aussi savoir que, s’il veut partager ses vues, il peut le faire dans un commentaire. » CFTO-TV, à qui la plainte avait été transmise, lui a répondu que la remarque lui semblait inoffensive et n’était destinée ni à encourager le harcèlement sexuel ni à en minimiser la gravité. Toutefois, sa réponse n’a pas ’ satisfait la téléspectatrice qui a demandé au CCNR de porter l’affaire devant le Conseil régional de l’Ontario.

Ce conseil est constitué d’un nombre égal de représentants du public et de représentants de la radiotélévision. Il a visionné l’enregistrement de la séquence controversée et examiné la plainte à la lumière du Code de déontologie et du Code concernant les stéréotypes sexuels à la radio et à la télévision, selon lesquels les radiotélédiffuseurs sont tenus de se montrer sensibles aux problèmes suscités par les stéréotypes sexuels et de s’abstenir d’exploiter hommes, femmes ou enfants dans leur programmation. Le Conseil affirme dans sa décision (voir ci-joint) : « la remarque de M. Ward [...] n’était pas intentionnellement, ni même accidentellement, grossière. Elle visait peut-être à laisser entendre que la société se prend trop au sérieux ou va trop loin dans sa condamnation de tout comportement qui peut sembler s’écarter d’une norme absolue. [...] la remarque de M. Ward riait gentiment des limites du harcèlement sexuel, non du problème lui-même. » Le Conseil a donc décidé que CFTO-TV n’avait pas enfreint les codes du secteur.

Le CCNR est chargé de veiller au respect des codes susmentionnés, ainsi que du Code d’application volontaire concernant la violence à la télévision et du Code d’éthique régissant les journalistes. Près de 400 stations de radio et de télévision y adhèrent, d’un bout à l’autre du pays.

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Pour plus de renseignements, communiquer avec le président national du CCNR, M. Ron Cohen, au (###) ###-####.